Brésil: deux ans après le désastre de Brumadinho (MAB- Mouvement des personnes atteintes par les barrages / Observatoire de la démocratie brésilienne)

Deux ans après une rupture de barrage à Brumadinho, les pêcheurs et les agriculteurs luttent toujours pour la réparation. Il y a deux ans, le 25 janvier 2019, la rupture du barrage de la mine de Córrego do Feijão à Brumadinho a fait plus de 270 victimes et causé une série de dommages à la nature qui se font encore sentir aujourd’hui.

Photo AFP

Selon une enquête menée par la Fondation SOS Mata Atlântica quelques jours après la catastrophe, au moins 305 des 550 kilomètres de la rivière Paraopeba ont été contaminés par les déchets déversés. L’expédition a emprunté des routes proches du lit de la rivière, de Brumadinho à Felixlândia, et la qualité de l’eau a été évaluée en 22 points de la Paraopeba.

Les près de 12 millions de mètres cubes de résidus ont détruit des communautés et laissé une rivière polluée. En conséquence, les activités économiques telles que l’agriculture et la pêche ont été directement touchées. Sans accès à l’eau potable, des familles de 16 communautés ont commencé à être approvisionnées par la compagnie minière au moyen d’un camion-citerne, après une décision de justice.

« Nous sommes les otages de la Vale, nous vivons à la merci de cette entreprise criminelle et aujourd’hui nous ne sommes pas libres de faire quoi que ce soit. Nous devons attendre l’eau », se plaint l’agricultrice qui vit à Mário Campos.

« Aujourd’hui, sur 120.000 litres d’eau, 20.000 litres seulement arrivent. C’est dommage, nous ne pouvons même pas entretenir la ferme », proteste l’agricultrice Cláudia, qui affirme que l’objectif principal est de voir la rivière Paraopeba à nouveau propre.

La boue minière a également tué des espèces de poissons et a suscité des soupçons sur la qualité de la pêche de Paraopeba, menaçant ainsi les moyens de subsistance des communautés riveraines. Le pêcheur Sebastião da Cunha, qui vit près de Brumadinho, dit avoir déjà attrapé un curimba de 6,5 kg, mais a été surpris par les blessures de la peau de l’animal.

« J’avais l’habitude d’attraper le poisson de la rivière pour nourrir ma famille. La Vale a tout détruit. Nous ne pouvions pas nous approcher de la rivière parce que celle-ci est une charogne. Comment allons-nous nous nourrir de tels poissons ? », s’indigne le pêcheur.

Mesures d’urgence

Récemment, l’Association d’État pour la défense environnementale et sociale (Aedas) a lancé le programme « Matrice des mesures de réparation d’urgence pour les régions 1 et 2 du bassin de Paraopeba ». La région 1 concerne Brumadinho et la région 2 comprend les municipalités de Betim, Igarapé, Juatuba, Mário Campos et São Joaquim de Bicas. Le document a été préparé avec la participation de plus de sept mille habitants des villes en question et a été systématisé par le Conseil technique indépendant (CTI).

Selon le rapport produit, les revenus des résidents des six villes ont été affectés après la rupture. Parmi les personnes interrogées à Brumadinho, 54,7 % disent ne pas exercer d’activité rémunérée à ce stade. Parmi les personnes occupées, 5 % sont des agriculteurs familiaux. Il convient de noter que la municipalité de Brumadinho possède une vaste zone rurale, où une partie de la dynamique familiale de l’économie, du travail et des revenus est liée aux activités agricoles et dépend des ressources naturelles telles que l’eau et le sol. (…)

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