Brésil: disparition d’un journaliste britannique et d’un spécialiste des Amérindiens en Amazonie (Martin Bernard / RFI)


Un spécialiste des peuples autochtones et un journaliste britannique sont portés disparus dans une région reculée d’Amazonie. Plusieurs associations ont appelé les autorités à lancer des recherches pour retrouver Bruno Pereira et Dom Phillips.

Le journaliste britannique Dom Phillips et un indigène Yanomami dans le village de Maloca Papiu, dans l’État de Roraima, au Brésil, en novembre 2019. AP – Joao Laet

Bruno Pereira, spécialiste brésilien des peuples autochtones, et Dom Philips, journaliste britannique et collaborateur régulier du quotidien The Guardian, ont été vus pour la dernière fois dimanche matin. Le premier facilitait les contacts pour le second. Ils auraient reçu des menaces dès la semaine dernière, selon des associations de défense des peuples indigènes.

Une zone difficile d’accès

Les deux hommes ont disparu alors qu’ils faisaient des recherches pour un livre dans la Vallée de Javari. Située dans le sud-ouest de l’Amazonie, non loin du Pérou, cette zone est très difficile d’accès et abrite des tribus dont une vingtaine sont totalement isolées.

Ils voyageaient sur le fleuve Itaquaí mais ils n’ont jamais rejoint la ville d’Atalaia do Norte, comme prévu, pour interviewer des habitants autour d’une base de la Funai, et ont rejoint le lac Jaburu vendredi soir dans l’État d’Amazonas. Une zone périlleuse, proche de la frontière avec le Pérou, qui connaît une escalade de la violence armée en raison des conflits avec les braconniers et les orpailleurs.

Mais ils ont fait un arrêt dans la communauté de São Rafael, où Bruno Pereira avait prévu un rendez-vous avec le chef local afin d’évoquer la question des patrouilles indigènes pour combattre les « invasions » de terres, de plus en plus fréquentes sous le gouvernement de Jair Bolsonaro.

Ils voyageaient sur un bateau neuf, avec 70 litres d’essence, soit « suffisamment pour le voyage », et possédaient un équipement de communication satellitaire, selon la même source.

Des premières recherches sans succès 

La Coordination des peuples autochtones de la vallée du Javari a lancé deux expéditions pour retrouver leurs traces. Mais les premières recherches menées par des indigènes « avec une excellente connaissance de la région » affirme l’Union des organisations indigènes de la Vallée Javari (Univaja) et l’Observatoire pour les droits humains des peuples indigènes isolés et récemment contactés (OPI).

Cette coordination, ainsi que plusieurs associations de défense des peuples Amérindiens, ont manifesté leur inquiétude et exigent une action immédiate des autorités pour retrouver les traces des deux hommes. (…)

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Bolsonaro évoque
une «aventure peu recommandable»

L’inquiétude monte encore d’un cran au Brésil, trois jours après la disparition d’un spécialiste des peuples autochtones et du journaliste anglais qui l’accompagnait en Amazonie. Le président Jair Bolsonaro affirme qu’ils ont pu être exécutés après s’être lancés dans une «aventure peu recommandable».

La police fédérale appuyée par un hélicoptère de la Marine poursuit ses recherches dans la réserve amérindienne de la Vallée du Javari, proche de la frontière péruvienne. Située dans l’ouest de l’Amazonie, cette vallée est très difficile d’accès et abrite des tribus souvent totalement isolées. Cette région connaît une escalade de la violence armée en raison de la présence de mineurs, d’orpailleurs et de braconniers. Les Indiens qui vivent dans la région ont également entrepris leurs propres recherches. 

Selon un témoignage non vérifié, publié par le site d’informations Amazonia Real, le journaliste Dom Phillips et son guide Bruno Pereira seraient tombés dans une embuscade, après avoir reçu des menaces d’orpailleurs. Ils avaient « reçu des menaces sur le terrain la semaine (précédant) leur disparition », ont révélé dans un communiqué l’Union des organisations indigènes de la Vallée Javari (Univaja) et l’Observatoire pour les droits humains des peuples indigènes isolés et récemment contactés (OPI).

Le président Bolsonaro a évoqué l’affaire, en décrivant la région comme « complètement sauvage »: « Vraiment, deux personnes seules sur un bateau dans une région comme ça, complètement sauvage, c’est une aventure peu recommandable. Tout peut arriver. Il se peut qu’il y ait eu un accident, ils ont pu être exécutés, tout est possible. J’espère et je demande à Dieu qu’on les retrouve sains et saufs rapidement. » (…)

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