Colombie: plus de 600km² contaminés par l’exploitation aurifère illégale, selon l’ONU (RFI / AFP)


La zone contaminée par l’exploitation aurifère en Colombie a atteint 640 km² en 2021, soit six fois la superficie de Paris, a révélé jeudi 2 juin 2022, l’ONU dans son rapport annuel sur cette activité qui finance les groupes armés.

Orpaillage illégal en Colombie dans la région du Cauca en 2016. Photo : Luis Robayo / AFP

L’organisation a trouvé des « preuves d’exploitation d’or alluvial (EVOA) » sur près de 100 000 hectares (1 000 km2), dont 65 % (640 km²) seraient des zones exploitées illégalement par l’utilisation de machines pour extraire le minéral des rivières et autres cours d’eau. L’exploitation clandestine de l’or pollue l’eau avec des substances toxiques comme le mercure, dénonce le rapport de l’ONU.

Ces opérations « financent les groupes armés illégaux et génèrent de graves dommages à l’environnement », a souligné Brian Harris, directeur des Affaires anti-narcotiques à l’ambassade des États-Unis en Colombie, lors de la présentation du document intitulé « Colombie: exploitation de l’or alluvial 2021 ».

Selon le document, l’EVOA et « la culture de la coca convergent dans 38% des territoires identifiés ». La Colombie est le principal exportateur de cocaïne au monde et les États-Unis le principal consommateur de cette drogue stimulante.

Une pratique dans les zones dominées par l’ELN et le Clan del Golfo

L’EVOA se concentre dans le nord-ouest, une zone d’influence du Clan del Golfo, le plus grand gang lié à la drogue en Colombie, et sur la côte Pacifique, où opère l’ELN, la dernière guérilla reconnue du pays. Les deux organisations se disputent les rentes de cette économie et d’autres économies illégales.

Un rapport d’Interpol d’avril 2022 démontre l’implication d’organisations criminelles dans les mines d’or illégales dans le monde et spécifiquement en Amérique du Sud. Elles profitent de l’augmentation du prix de l’or. Les prix de l’or ont de nouveau atteint des sommets ces derniers mois. Une évaluation réalisée en 2016 par Interpol et le Programme des Nations Unies pour l’environnement a estimé que l’exploitation minière illégale représentait jusqu’à 48 milliards de dollars par an de revenus pour les groupes criminels. (…)

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