🇧🇷 Brésil. Incendies en Amazonie (Le Monde / Reporterre / AFP)


Manaus, capitale de l’Amazonie brésilienne, est depuis plusieurs jours envahie par la fumée d’incendies. Les feux sont provoqués à des fins de déforestation par des « criminels » ciblés vendredi par la ministre de l’Environnement. Il s’agit de l’un des pires mois d’octobre quant au nombre de foyers d’incendie observés dans l’Amazonas ces vingt-cinq dernières années, d’après l’Institut national de recherches spatiales (Inpe). Cet institut brésilien avait enregistré jeudi 2.770 foyers actifs depuis le début du mois d’octobre, une hausse de 154 % par rapport à la même période l’an dernier.

Un homme portant un masque observe des bateaux ancrés dans le port de Rio Negro alors que la fumée provenant des incendies dans la forêt amazonienne recouvre la région de Manaus, le 13 octobre 2023. Photo : AFP

Au Brésil, la ville de Manaus suffoque sous la fumée des feux qui sévissent en Amazonie (Le Monde / AFP)

La capitale de l’Amazonie brésilienne est depuis quelques jours envahie par la fumée des incendies provoqués par la déforestation. Ses responsables ont été qualifiés de « criminels », vendredi, par la ministre de l’environnement.

La fumée des feux de forêt envahit l’air de Manaus, dans l’État d’Amazonas, au Brésil, le 12 octobre 2023. EDMAR BARROS / AP

Une chaleur accablante, un air vicié. Les conditions de vie à Manaus, la capitale de l’Amazonie brésilienne, sont difficiles depuis mercredi 11 octobre, les incendies dans la région ayant nimbé d’une fumée grise cette ville de quelque 2 millions d’habitants.

Effet de ces fumées, l’air qui se respirait cette semaine dans la capitale de l’Etat d’Amazonas comptait parmi les moins sains au monde, selon le site spécialisé World Air Quality Index. Au cours des onze premiers jours d’octobre, l’Etat a enregistré plus de 2 700 incendies. Il s’agit déjà du chiffre le plus élevé pour le mois depuis le début du contrôle officiel en 1998, d’après l’Institut national de recherches spatiales.

Cet institut brésilien avait enregistré jeudi 2 770 foyers actifs depuis le début du mois d’octobre, une hausse de 154 % par rapport aux 1 089 répertoriés sur la même période l’an dernier. Dans les rues, certains habitants portent un masque pour se protéger. Les principales universités de la ville ont annulé toutes leurs activités, tandis que le marathon de Manaus prévu dimanche a été reporté de deux mois.

« Il n’y a pas de feu naturel en Amazonie »

Face à l’urgence, le gouvernement a annoncé vendredi l’envoi de deux hélicoptères et de 149 pompiers supplémentaires, qui viendront s’ajouter aux 140 personnes déjà déployées pour lutter contre les incendies. La ministre de l’environnement, Marina Silva, s’est insurgée contre les incendies, lors d’une conférence de presse à Brasilia. « Il n’y a pas de feu naturel en Amazonie », a-t-elle lancé, en ciblant les « criminels » qui recourent aux incendies pour déboiser et y faire paître le bétail ou planter des cultures. (…)

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Déforestation : la capitale de l’Amazonie brésilienne noyée par la fumée des incendies (Euronews)

Depuis mercredi, les incendies dans la région de Manaus nimbent d’une fumée grise la ville de quelque deux millions d’habitants. Dans les rues, certains portent un masque pour se protéger. Du fait de ces fumées, l’air dans la capitale de l’¦tat d’Amazonas (nord) comptait parmi les moins sains au monde, selon le site spécialisé World Air Quality Index. Marcio Garcia, un responsable du ministère de la Santé, a averti que les fumées qui accablent Manaus font courir des “risques importants” et a appelé la population locale à éviter au maximum de s’y exposer.

Reportage de Euronews

Les feux en Amazonie menacent de ruiner la baisse de la déforestation (Reporterre)

Les feux de forêt ont atteint un pic inquiétant en Amazonie, d’autant plus que ces feux sont de moins en moins liés à la déforestation. C’est l’alarme lancée par une équipe internationale de chercheurs, qui publient ce 16 octobre une lettre dans Nature Ecology & Evolution.

La grande forête amazonienne a beaucoup souffert des incendies ces dernières années, comme ici sur cette image satellite de 2019 qui montre de nombreux foyers. – NASA Earth Observatory images by Lauren Dauphin / CC BY 2.0 / Flickr

En juin 2023, le nombre de feux actifs en Amazonie était à son plus haut depuis 2007, alertent-ils. Et le nombre total de feux sur le premier semestre 2023 était 10 % plus élevé que pour la même période en 2022. À tel point que « la hausse des feux de forêt menacent [de réduire à néant] les progrès dans la réduction de la déforestation de la forêt brésilienne », écrivent les auteurs.

Progrès perdus

C’était en effet la bonne nouvelle de l’année, jusqu’ici, pour la forêt. Sous l’impulsion de la politique du président brésilien Lula, la déforestation aurait reculé de plus de 40 % entre janvier et juillet, comparativement à la même période en 2022, estiment les chercheurs. La diminution sur l’année pourrait même atteindre 60 à 70 %, selon des estimations brésiliennes, grâce à l’homologation de nouvelles réserves indigènes et à la saisie d’exploitations illégales.

Problème : dans le même temps, le changement climatique aggrave les sécheresses et les vagues de chaleur extrêmes. Sous l’effet de l’arrivée récente du phénomène El Nino, l’Amazonie brésilienne connaît en ce moment même une sécheresse catastrophique. À cela s’ajoute la moindre résilience des forêts aux sécheresses, affaiblies par la déforestation et l’expansion de l’agriculture et donc plus vulnérables à l’embrasement. (…)

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