Brésil : mort de l’« Indien du trou », dernier survivant du peuple indigène Tanaru (Le Monde – AFP / Survival)


Il était connu comme le dernier survivant d’un peuple indigène non contacté et surnommé Indien Tanaru ou Indio do buraco (« Indien du trou »), en raison de son habitude de creuser des trous profonds dans les huttes où il habitait.

En 2018, l’agence gouvernementale brésilienne pour les affaires indigènes (Funai) avait publié des images d’une rencontre fortuite avec cet homme. – / AFP

Cet homme qui vivait en isolement volontaire depuis près de trois décennies en territoire autochtone de Tanaru, une zone d’une superficie de 8 000 hectares dans l’Etat de Rondonia, en Amazonie brésilienne à la frontière avec la Bolivie, a été retrouvé mort, le 23 août, a annoncé la Funai, l’agence gouvernementale brésilienne pour les affaires indigènes. En 2018, la Funai avait publié des images d’une rencontre fortuite avec cet homme.

Selon l’ONG Survival, la terre indigène Tanaru est un îlot de jungle cerné de vastes fermes de bétail, dans l’une des régions les plus dangereuses du Brésil, principalement en raison de l’exploitation minière illégale et de la déforestation.

Les autorités n’ont pas indiqué l’âge de l’homme ni la cause de son décès, mais elles ont affirmé n’avoir décelé « aucun signe de violence ou de lutte »« Tout indique que le décès est dû à des causes naturelles », a déclaré la Funai dans un communiqué, précisant n’avoir trouvé aucun indice de présence d’autres personnes sur les lieux.

Les autorités présument que l’homme a passé vingt-six ans seul à errer dans la jungle après la lente disparition des membres de sa communauté, déjà très petite, au milieu des années 1990, lorsque bûcherons et éleveurs ont accaparé les terres alentour.

800 000 indigènes face à l’exploitation des ressources

« Avec sa mort, c’est la fin du génocide de ce peuple indigène », a déclaré Fiona Watson, directrice de recherche à Survival, qui avait visité le territoire Tanaru en 2004. « C’était un véritable génocide, l’élimination délibérée d’un peuple entier par des éleveurs de bétail avides de terres et de richesses », a-t-elle affirmé. (…)

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Un symbole du génocide autochtone : “L’homme du trou” meurt au Brésil / Survival

Un homme autochtone connu sous le nom de “L’homme du trou” est mort au Brésil. Il était le dernier membre de son peuple et le seul habitant du territoire autochtone de Tanaru, dans l’État de Rondonia, à l’ouest de l’Amazonie brésilienne.

Dans cette image tirée du film “Corumbiara” du cinéaste Vincent Carelli, “L’homme du trou” observe depuis sa cabane. © Vincent Carelli

Le reste de son peuple a été massacré lors d’une série d’attaques à partir des années 1970, mais on en sait peu sur son peuple car il résistait aux tentatives de contact. Connu sous le nom de “L’homme du trou” pour son habitude de construire des trous profonds, dont certains contiennent des pieux aiguisés, il a été filmé par une équipe gouvernementale en 2018 lors d’une rencontre fortuite.

Le territoire de Tanaru se dresse comme un petit îlot de forêt dans une mer de vastes fermes à bétail, dans l’une des régions les plus violentes du Brésil. Survival, ainsi que des organisations à l’intérieur du Brésil, ont fait campagne pendant de nombreuses années pour que sa terre soit protégée.

Fiona Watson, directrice de la recherche et du plaidoyer de Survival, s’est rendue sur le territoire en 2004 avec une équipe de surveillance gouvernementale et a rédigé un compte rendu de cette visite.

Elle a déclaré aujourd’hui : « Aucune personne extérieure ne connaissait le nom de cet homme, ni même beaucoup de choses sur son peuple et avec sa mort, le génocide de son peuple est terminé. Car il s’agit bien d’un génocide : l’élimination délibérée d’un peuple entier par des éleveurs de bétail avides de terres et de richesses.

« Il symbolisait à la fois l’effroyable violence et la cruauté infligées aux peuples autochtones du monde entier au nom de la colonisation et du profit, mais aussi leur résistance. Nous ne pouvons qu’imaginer les horreurs dont il a été témoin au cours de sa vie, et la solitude de son existence après que le reste de son peuple a été tué, mais il a résisté avec détermination à toutes les tentatives de contact, et a clairement indiqué qu’il voulait simplement qu’on le laisse tranquille.

« Si le président Bolsonaro et ses alliés de l’agro-industrie parviennent à leurs fins, cette histoire se répétera encore et encore jusqu’à ce que tous les peuples autochtones du pays soient anéantis. Le mouvement autochtone au Brésil, et Survival, feront tout leur possible pour que cela n’arrive pas. » (…)

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Le Dernier de son peuple, une vidéo de Survival International (2018)