Au Brésil, l’orpaillage illégal étend son emprise chez les Yanomami (AFP / Sciences et avenir)


L’orpaillage illégal a connu une avancée record l’an dernier dans la plus grande réserve indigène du Brésil, dans un “climat de terreur permanente”, selon un rapport publié lundi 11 avril. La zone touchée par le “garimpo”, terme brésilien utilisé pour ces mines d’or sauvages, a augmenté de 46% l’an dernier par rapport à 2020 en territoire Yanomami, pour atteindre 3.272 hectares au total.

Vue aérienne d’une mine d’or illégale en septembre 2021 au Brésil. Photo : AFP – Mauro Pimentel

C’est la plus forte augmentation annuelle depuis le début des relevés, en 2018, selon le rapport de l’association Hutukara Yanomami (Hay). “Nous vivons le pire moment depuis que cette réserve indigène a été délimitée et homologuée, il y a trente ans”, dénonce cette association, dans son document de plus de cent pages basé sur des images par satellite et des entretiens avec les population autochtones.

La réserve Yanomami s’étend sur 9,7 millions d’hectares dans le nord du Brésil, près de la frontière avec le Venezuela, et abrite quelque 29.000 indigènes. “Au-delà de la déforestation et de la pollution des rivières, l’orpaillage en territoire Yanomami a provoqué une explosion des cas de malaria et d’autres maladies infectieuses”, ajoute le rapport, évoquant également “une augmentation effrayante de la violence envers les indigènes”, y compris des viols.

Des témoignages cités par le document évoquent les difficultés rencontrées par les populations autochtones se nourrir en raison de la destruction de la forêt tropicale où ils trouvent normalement leurs moyens de subsistance. Certains se retrouvent donc forcés à travailler dans les mines d’or illégales en échange de repas.

“Terribles menaces”

Les témoignages racontent également que des orpailleurs, souvent liés au crime organisé, demandent à des familles de leur livrer des jeunes filles pour des relations sexuelles contre de la nourriture. “Les femmes Yanomami voient les orpailleurs comme de terribles menaces”, insiste l’association Hay, qui dénonce “un climat de terreur permanente”. (…)

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