🇧🇷 Brésil : une opération de police fait au moins 18 morts dans une favela de Rio de Janeiro (France 24)
Au moins 18 personnes, dont une civile et un policier, ont été tuées lors d’une gigantesque opération policière pour freiner la “politique expansionniste” des gangs du Complexo do Alemao, dans une favela de Rio de Janeiro. C’est le second bain de sang en quelques mois.
Il s’agit de la seconde opération policière au lourd bilan humain dans une favela de Rio de Janeiro en quelques mois. Au moins 18 personnes sont mortes, jeudi 21 juillet, lors d’une gigantesque opération policière contre le crime organisé au Brésil.
Parmi les personnes tuées, seize sont “suspectées” d’appartenir à des bandes criminelles, une autre est une habitante de la favela et une dernière un membre des forces de l’ordre âgé de 38 ans, a indiqué un porte-parole de la police lors d’une conférence de presse.
Le bureau du Défenseur des droits et la Commission des droits de l’Homme du barreau brésilien ont déclaré séparément à l’AFP qu’ils disposaient d’informations faisant état d’un total de 20 morts, dont le policier et la femme.
Le décès de celle-ci, une femme de 50 ans nommée Leticia Marinho de Sales, fait l’objet d’une enquête. “Nous ne savons pas comment cela s’est passé”, a déclaré le colonel Rogério Lobasso, responsable de la police militaire pour l’opération, après avoir exprimé ses regrets.
Un homme se présentant comme le petit ami de la quinquagénaire a déclaré au site d’information G1 que la police avait tiré sur la voiture dans laquelle ils se trouvaient. “Il y avait un policier à un feu rouge, nous nous sommes arrêtés. Mais ils ont quand même tiré sur la voiture. Je l’ai juste vue tomber de mon côté. Quand je l’ai regardée, elle avait un trou dans la poitrine”, a déclaré Denilson Gloria.
Le président Jair Bolsonaro a, de son côté, regretté la mort du policier Bruno de Paula Costa, sans évoquer les autres défunts. “Il est mort après un affrontement avec des bandits”, a déclaré le chef d’État d’extrême droite lors de sa traditionnelle émission sur les réseaux sociaux, dans laquelle il s’est par ailleurs plaint des supposées difficultés judiciaires rencontrées par les autorités pour mener des opérations dans les favelas.
Des civils utilisés comme boucliers humains
Près de 400 membres des forces de l’ordre ont participé à cette opération, avec plusieurs véhicules blindés et quatre aéronefs, dans cette favela tentaculaire pour y affronter un gang spécialisé dans le braquage de véhicules de transport de marchandises et de fonds.
Des habitants se sont plaints auprès de médias locaux de l’opération policière, au cours de laquelle des domiciles auraient été envahis.
Les témoignages recueillis par G1 font état d’échanges de coups de feu intenses entre les autorités et les criminels. Certaines vidéos postées par des internautes montrent une rafale de tirs contre un hélicoptère de la police.
Les autorités ont affirmé que leurs unités avaient été “violemment attaquées”, avec des tactiques “militaires et de guérilla”, au cours de l’opération, et ont accusé certains criminels présumés d’avoir utilisé des civils comme boucliers humains. (…)
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