Chili : 2500 jeunes emprisonnés craignent pour leur vie (Carlos Schmerkin/ Mediapart)

Incarcérés et sans procès lors de la révolte sociale entre octobre 2019 et mars 2020, les familles des 2500 jeunes décrivent une situation sanitaire désastreuse : surpeuplement, brimades, aucune mesure de prophylaxie, isolement des prisonniers par rapport à leurs proches. Elles alertent sur les risques qu’ils encourent dans cette conjoncture de pandémie du Covid-19.

Prison à Santiago de Chili © Diario UChile
Prison à Santiago de Chili © Diario UChile

Le Chili compte 2 500 personnes en “détention préventive” dans le pays. Des hommes et des femmes dont la majorité sont actuellement incarcérés avec des prisonniers de droit commun. Parmi eux, de nombreux mineurs incarcérés dans les centres du Service national des mineurs (Sename). Dans le contexte de la crise sanitaire du coronavirus, ces personnes sont abandonnées par un État qui maintient des prisons surpeuplées et avec une totale manque d’hygiène, terreau propice à la propagation du virus. Il ne fait aucun doute que les personnes détenues dans les manifestations sont des prisonniers politiques; leur “faute”: avoir participé à des manifestations pacifiques rejetant le modèle néolibéral hérité de la dictature de Pinochet.

Un bilan accablant

Le rapport de l’Institut national chilien des droits de l’homme (INDH), à trois mois de l’éclatement social du 18 octobre, a fait état de 27 morts et 3600 blessés, 405 personnes ont subi un traumatisme oculaire dont 33 avec perte de vision. 2 063 ont été blessés par balle. Au cours de la période,
L’INDH a réussi à enregistrer 9 129 détenus. Parmi eux, 1 445 ont accusé des agents de l’État de commettre des violences sexuelles (191), des actes de torture et des traitements cruels (412) et un recours excessif à la force (842). 770 plaintes ont été déposées pour torture et traitements cruels, 158 pour violences sexuelles (déshabillage, attouchements, menaces, insultes et quatre viols), 17 pour homicide infructueux et 5 pour homicide.

Les carabineros en pleine répression © Portal de noticias Nodal
Les carabineros en pleine répression © Portal de noticias Nodal

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