🇨🇱 Le Chili veut nationaliser son lithium (RFI)


Le président chilien Gabriel Boric a annoncé, le 20 avril, vouloir nationaliser son industrie du lithium – métal indispensable à la construction de batteries de nos appareils électriques. Deuxième producteur mondial, le Chili, face à la croissance de la demande mondiale, pourrait ainsi renforcer son économie et « protéger l’environnement ». Une position stratégique dans le secteur très concurrentiel des métaux essentiels à la transition énergétique.

Vue aérienne des bassins de saumure et des zones de traitement de la mine de lithium de la société chilienne SQM, le 12 septembre 2022 à Calama, dans le désert d’Atacama, au Chili. afp.com/Martin Bernetti

C’est dans le désert d’Atacama que se trouvent les ressources de lithium du Chili, dans le sous-sol de ce paysage de carte postale. Le Chili représente 26% de la production mondiale, juste derrière l’Australie. 

Pour l’heure, ce sont deux sociétés privées qui contrôlent l’essentiel de l’exploitation. La socièté SQM – la principale entreprise du secteur minier et chimique au Chili – et la société Albemarle, qui, elle, est américaine. En échange, elles reversaient jusqu’à présent 40 % de leur revenu à l’État.

La stratégie du président Boric est donc de créer un modèle mixte : public-privé, précise notre correspondante à Santiago, Naïla Derroisné. « L’État participera à tout le cycle productif de ce minerai, et pour cela nous allons créer une entreprise nationale du lithium. Ça généra plus de richesses pour financer de nouvelles écoles, des hôpitaux et des commissariats. Ce sera une vie plus digne pour toutes et tous. Nous ne voulons plus que cette industrie enrichisse seulement une poignée de personnes », a annoncé Gabriel Boric.

En un an, le Chili a multiplié par six ses exportations de lithium et le pays a l’ambition de devenir le premier producteur mondial, tout en essayant de préserver les déserts de sel où est extrait le métal. « Les déserts de sel sont des écosystèmes complexes avec une grande biodiversité, insiste Gabriel Boric. Ils souffrent d’une forte dégradation à l’échelle mondiale. C’est pour cela que nous allons créer un réseau de salars protégés. Et pour ceux qui seront exploités, nous exigerons l’utilisation de hautes technologies pour minimiser l’impact environnemental de l’extraction du lithium. » L’exploitation du lithium détruit le milieu naturel où il est extrait et menace directement l’accès à l’eau des habitants.

Aujourd’hui, seul le salar d’Atacama, dans le nord du pays est exploité, mais il existe une soixantaine d’autres gisements et le gouvernement – à travers son plan de nationalisation – envisage de les étudier pour peut-être à l’avenir en exploiter également une partie. (…)

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