Chili: victoire historique du candidat de gauche Gabriel Boric (revue de presse et vidéos)


Le candidat de la gauche progressiste a été officiellement proclamé président élu du Chili à l’issue d’un entre-deux-tours polarisé. Gabriel Boric recueille 55, 87% des voix, contre 44,13% à son concurrent d’extrême droite, José Antonio Kast. Cette victoire est l’issue d’un mouvement populaire puissant. 55,63 % des Chiliens se sont rendus aux urnes, un record dans un pays où l’abstentionnisme est d’habitude extrêmement élevé.

Gabriel Boric prendra ses fonctions en mars prochain, avec un Parlement divisé mais la promesse de réformer en profondeur le pays. France Amérique Latine félicite le peuple chilien pour cette belle victoire et continuera à soutenir ses revendications.

Des partisans de Boric célèbrent la victoire de leur candidat. Photo : Javier Torres / AFP

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Le peuple chilien ferme la porte à l’extrême-droite avec l’élection de Gabriel Boric


Présidentielle au Chili: le candidat de gauche Gabriel Boric
élu avec une participation historique
(reportage de Justine Fontaine / Libération)

L’ancien leader étudiant a remporté le second tour de l’élection avec 55,9% des voix, devant le candidat d’extrême droite José Antonio Kast. Il promet d’aller vers un État providence mais n’aura pas la tâche facile, faute de majorité suffisante au Parlement.

Gabriel Boric lors d’un meeting à Santiago, jeudi. Photo de Martin Bernetti / AFP

Dès les premiers résultats dimanche soir, des centaines puis des dizaines de milliers de personnes ont commencé à converger vers le centre-ville de Santiago, sous les couleurs de drapeaux chiliens, des peuples autochtones ou de celles de la communauté LGBTQ +. «Le peuple uni ne sera jamais vaincu», crie la foule en attendant le futur président, Gabriel Boric, le plus jeune de l’histoire du Chili.

Un peu avant 22 heures, il apparaît sur l’Alameda bondée, cette même avenue où, avec d’autres parlementaires de sa génération, il s’est fait connaître il y a dix ans, en tête des manifestations pour la gratuité de l’éducation.

«Notre génération est entrée dans la vie publique en exigeant que nos droits soient reconnus comme tels et ne soient pas traités comme des biens de consommation», rappelle-t-il après avoir salué ses partisans dans la langue autochtone du peuple mapuche, le principal peuple indigène du Chili (9,6 % de la population). Le trentenaire liste ses propositions de réformes sociales, concernant la santé, les retraites, et l’éducation. Ces secteurs ont été entièrement ou partiellement privatisés sous la dictature du général Pinochet (1973-1990), qui a imposé des réformes néolibérales dans le pays. «Nous ne voulons pas que certains continuent de faire de nos retraites un business», assure le président élu, en référence au système de retraites privé par capitalisation. «Nous allons défendre un système public, autonome, à but non lucratif et sans fonds de pensions privés», conclut-il sous les acclamations de la foule.

Si les sondages réalisés ces dernières semaines donnaient pour la plupart Gabriel Boric vainqueur de l’élection, la distance avec son concurrent semblait se réduire ces derniers jours. Le député du Frente Amplio («front ample»), allié au parti communiste et soutenu par la gauche traditionnelle, a finalement largement devancé le candidat d’extrême droite José Antonio Kast (44,1 %), défenseur historique de la dictature et du néolibéralisme, ultraconservateur sur les questions de société.

Un succès d’autant plus franc qu’il s’accompagne d’une participation record depuis l’instauration du vote volontaire en 2009. En effet, 55,6 % des électeurs se sont déplacés, contre 47 % au premier tour. (…)

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Le candidat de la gauche, Gabriel Boric,
remporte l’élection présidentielle
(Le Monde / AFP)

Le jeune député de 35 ans a battu, avec 56 % des voix, le candidat d’extrême droite, José Antonio Kast, en fondant son programme sur davantage de justice sociale dans un pays particulièrement inégalitaire.

Gabriel Boric, à Santiago, le 19 décembre 2021, après l’annonce officielle de sa victoire à l’élection présidentielle chilienne. Photo : Matias Delacroix / AP

Il est le visage et le symbole du renouveau politique au Chili. Le candidat de la gauche, Gabriel Boric, a remporté, dimanche 19 décembre, le deuxième tour de l’élection présidentielle, devant son adversaire d’extrême droite, José Antonio Kast.

M. Boric recueille 55,87 % des voix, contre 44,13 % à son concurrent, selon les résultats officiels quasi définitifs. La participation dépasse les 55 %, un sommet depuis que le vote n’est plus obligatoire en 2012. C’est un triomphe qu’enregistre la coalition de gauche, dont est membre le Parti communiste, dans ce duel inédit depuis le retour à la démocratie en 1990 entre deux candidats aux projets de société diamétralement opposés.

« Il y aura plus de droits sociaux mais nous le ferons en restant fiscalement responsables », a déclaré le président élu de 35 ans, devant une foule de plusieurs dizaines de milliers de personnes venues l’écouter après sa large victoire.

Le président sortant Sebastian Piñera, qui a dû affronter un mouvement social d’ampleur fin 2019, a félicité dans une discussion vidéo le nouveau chef de l’Etat élu qui entrera en fonction à sa place le 11 mars.

« L’histoire nous a appris que lorsque nous nous divisons en guerres fratricides, les choses finissent toujours mal. Tout le Chili espère (…) qu’il y aura un très bon gouvernement pour le Chili et les Chiliens », a dit M. Piñera.

Des scènes de joie dans les rues du pays

Avant lui, José Antonio Kast avait admis sa défaite. « Je viens de parler à @gabrielboric et l’ai félicité pour son grand triomphe. Il est aujourd’hui le président élu du Chili et mérite tout notre respect et notre collaboration constructive. Le Chili passe toujours en premier », a-t-il écrit sur son compte Twitter. M. Kast, candidat de « l’ordre, de la justice et de la sécurité », était arrivé en tête au 1er tour (27,9 % contre 25,8 %) en séduisant les quartiers huppés de Santiago et les classes populaires à l’extérieur de la capitale. (…)

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L’ancien leader étudiant Gabriel Boric élu président à 35 ans
(Justine Fontaine et Naïla Derroisné / RFI)

Une explosion de joie a salué la victoire de Gabriel Boric. © Marion Esnault / Reporterre

Des concerts de klaxons retentissent dans le quartier général de Gabriel Boric, dans le centre de Santiago, la capitale du Chili. Le candidat de la gauche est le nouveau président. C’est lui qui a remporté l’élection présidentielle et le second tour qui s’est joué ce dimanche. « Le peuple uni ne sera jamais vaincu » : un chant emblématique de la gauche latino-américaine, est entonné.

Gabriel Boric, encore à l’université il y a dix ans, était l’un des leaders de manifestations pour la gratuité de l’éducation. C’est une victoire écrasante qu’enregistre la coalition de gauche dont est membre le Parti communiste dans ce duel inédit depuis le retour à la démocratie en 1990. Après 99% des bureaux de vote où les bulletins ont été dépouillés, Gabriel Boric dispose de 11 points d’avance (56%) sur José Antonio Kast, un admirateur de la dictature d’Augusto Pinochet soutenu par l’ensemble de la droite chilienne.

La fête pour les supporters de Boric

À 22h passées, ce dimanche soir, Gabriel Boric a dû enjamber les barrières au milieu de la foule pour rejoindre la scène installée en centre-ville, avant de saluer le public. Au micro, il confirme ses promesses de réformes sociales, dans la santé, de l’éducation ou des retraites, des domaines entièrement ou partiellement privatisés sous la dictature : « Nous ne voulons pas qu’ils continuent de faire de nos retraites un business. Et nous allons défendre un système public, autonome, à but non lucratif et sans fonds de pensions privés ». « Il y aura plus de droits sociaux mais nous le ferons en restant fiscalement responsables », a encore promis le nouveau président devant une foule de partisans. Gabriel Boric veut passer d’un système de retraites par capitalisation à un système mixte, et plus généralement avancer du néolibéralisme vers un État providence.

Rosa Ahumada, 65 ans, est venue fêter la victoire de son candidat : « C’est l’opportunité d’aller vers la nouvelle Constitution, et de changer notre pays, car le Chili est beaucoup trop inégalitaire, les injustices sont trop grande. » (…)

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De leader étudiant à président : Gabriel Boric, le nouvel espoir du Chili
(Tribune / L’Humanité)

Le 19 décembre, à Santiago, Gabriel Boric entrait dans l’histoire du pays.
© Rodrigo Garrido / Reuters, Martin Bernetti / AFP

Dix années seulement auront suffi à Gabriel Boric pour s’imposer dans le milieu politique chilien. Dès 2011, ce tout jeune étudiant à la chevelure rebelle et au regard apaisé venu de la région australe de Magallanes mobilise des milliers de jeunes dans ce qui fut à l’époque les plus grandes mobilisations étudiantes depuis le retour à la démocratie. En quelques semaines, ce mouvement étudiant parvient à faire trembler le premier gouvernement de Piñera. Très tôt convaincu que la société civile mobilisée pourrait changer le modèle néolibéral, source de toutes les injustices, il n’aura de cesse de s’appuyer sur la rue pour renouveler la gauche. Souvent catégorisé comme rebelle de la vie politique, il est élu député à deux reprises avant de devenir la surprise de la primaire à gauche en s’imposant face à Daniel Jadue, candidat du parti communiste en juillet dernier.

Les enjeux de la campagne de second tour, extrêmement polarisée, étaient sans ambiguïté : Il s’agissait de voter pour la survie de la démocratie et la confirmation des changements profonds débutés en octobre 2019, ou subir une nouvelle ère pinochétiste aux relents autoritaires et ultra-libéraux si dangereux pour la classe populaire. Clin d’œil de l’Histoire, alors que se tenait le dernier meeting de campagne avant le deuxième tour, la veuve de l’ex dictateur Pinochet décède à l’âge de 99 ans. Certains y verront un signe, celui d’un pinochétisme qui préféra mourir plutôt que de voir le pays écraser ce qu’il reste de son héritage en y faisant revenir une gauche conquérante par les urnes. D’autres, plus silencieux, verront la mort de la « vieja » comme la triste conséquence d’une démocratie qui lui a laissé finir ses derniers jours en toute impunité, sans que les victimes n’obtiennent ni réponses ni réparations aux exactions meurtrières de la dictature. (…)

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« Aujourd’hui, l’espoir a vaincu la peur »
(Philippe Plumhans / Jornada 12 / Traduction Venesol)

Avec 55,87% des voix, Gabriel Boric devient le plus jeune président et le mieux élu de l’histoire du Chili. Dans son premier discours, il a promis de prendre soin de la nouvelle constitution, de construire des accords et de ne plus jamais déclarer la guerre aux Chiliens, comme l’a fait Piñera.

Gabriel Boric le soir de sa victoire. Photo : Martin Bernette / AFP

La gauche la plus progressiste entre dans l’histoire du Chili après la victoire de Gabriel Boric qui a obtenu 55,87% (4 618 480 votes) contre 44,13% (3 648 394) au candidat d’extrême droite José Antonio Kast avec 99,94% des bureaux de vote dépouillés. Près de 12 points d’avance, mettant fin à l’une des élections les plus polarisées et incertaines depuis le retour à la démocratie en 1989, par une journée extrêmement chaude et avec une raréfaction notoire des transports publics, qui n’ont pas empêché les citoyens de voter en masse pour leur avenir.

Les records de Boric

Plusieurs faits marquants entourent le nouveau président du Chili : à 35 ans, il est le plus jeune (le 11 mars, lorsqu’il prendra ses fonctions, il aura 36 ans) et le mieux élu de l’histoire du Chili, avec un taux de participation sans précédent de 55 %, un autre record. C’est aussi la première fois qu’un membre du Congrès en exercice devient président.

Il s’est aussi engagé à accompagner le processus du plébiscite de ratification de la nouvelle Constitution, qui devrait avoir lieu au cours du premier semestre de l’année prochaine. Tout cela, une décennie après les grandes manifestations étudiantes de 2011 où Boric, alors étudiant de l’Université du Chili, était l’un des leaders les plus en vue.

Chaleur et manque de transport

Ce dimanche était une journée compliquée, le pays traversant une vague de chaleur qui atteignait 34 degrés à l’ombre à Santiago dans des endroits comme les écoles et les gymnases qui ne disposent pas de l’air conditionné.

Un problème mineur comparé à l’absence de transports publics. Les images de bus (colectivos) à l’arrêt, malgré les assurances du gouvernement de Sebastián Piñera qu’il mettrait en œuvre un plan spécial de transport public, n’ont fait qu’accroître les soupçons d’interventionnisme, puisque ce sont précisément les communes populaires, où le vote est traditionnellement de gauche, qui ont été les principales touchées. Ainsi, malgré la rapidité du processus électoral, il a été difficile de se rendre dans les bureaux de vote, ce qui a généré de longues files d’attente. (…)

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Gabriel Boric remporte la présidentielle
et ramène la gauche au pouvoir au Chili
(France 24)

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Chili: la gauche triomphe avec Gabriel Boric
(vidéo / L’Humanité)

Voir sur le site de l’Humanité ici


En español: Discurso de Gabriel Boric