🇨🇴 🇻🇪 À la COP27, la Colombie et le Venezuela appellent à sauver l’Amazonie (AFP – La Croix) / Discours de Gustavo Petro (vidéo El País)


Les présidents colombien et vénézuélien, Gustavo Petro et Nicolás Maduro, ont lancé mardi 8 novembre à la tribune de la COP27 un appel à la création d’une vaste alliance pour protéger l’Amazonie, la plus grande forêt tropicale de la planète, menacée par la déforestation. Le président Petro a par ailleurs prononcé un discours retentissant par lequel il a proposé un Décalogue pour faire face à la crise climatique.

Incendie dans l’État de Para, en Amazonie brésilienne, le 15 août 2020
© AFP, CARL DE SOUZA

“Nous sommes décidés à revitaliser la forêt amazonienne” afin “d’offrir à l’humanité une victoire importante dans la lutte contre le changement climatique”, a affirmé Gustavo Petro lors de la conférence de l’ONU pour le climat à Charm el-Cheikh, en Egypte, aux côtés de Nicolás Maduro et du président du Suriname, Chan Santokhi.

“Si nous, les Sud-américains, portons une responsabilité, c’est celle d’arrêter la destruction de l’Amazonie et de mettre en place un processus de récupération coordonnée”, a lancé Nicolás Maduro. Très attendu par les trois chefs d’Etat d’Amérique latine, le président élu brésilien Luiz Inacio Lula da Silva, qui prendra ses fonctions le 1er janvier, doit se rendre la semaine prochaine à la COP27. La participation du Brésil à une telle alliance, qui relève pour l’heure d’une déclaration d’intentions, serait “absolument stratégique”, a souligné Gustavo Petro.

Lula, qui aura l’occasion de donner une nouvelle image du Brésil à la COP27, sera confronté dès sa prise de fonctions à l’immense défi de freiner la déforestation en Amazonie, qui a fortement augmenté sous le mandat de son prédécesseur, Jair Bolsonaro.

Gustavo Petro, à l’origine de cette initiative, a appelé à y associer les États-Unis, “le pays qui pollue le plus” sur le continent américain, tandis qu’au sud se trouve “l’éponge qui absorbe le plus de CO2 du continent”. Il a plaidé pour “l’ouverture d’un fonds” qui serait alimenté par “la contribution d’entreprises privées et des États du monde”. M. Petro avait annoncé la veille que son pays comptait consacrer 200 millions de dollars par an pendant vingt ans pour la sauvegarde de l’Amazonie. Il a lancé un appel à la solidarité des organisations internationales, au moment où la COP a mis à son agenda officiel la question du financement des dommages déjà causés par le réchauffement.

“Un des sujets qui pourrait faire consensus entre nous, l’Afrique et une partie de l’Asie est celui d’un échange de dettes contre l’action climatique”, dans lequel le Fonds monétaire international (FMI) “a un rôle à jouer” avec les pays développés, a-t-il ajouté.

Réserves enterrées

Le “message politique (est) très important” mais la question “est de savoir comment vont se matérialiser ces intentions”, a réagi un représentant indigène de Colombie, Harol Rincon Ipuchima, co-président du groupe indigène de la Convention cadre des Nations unies sur le changement climatique. Il a reproché au président Petro de ne pas avoir encore parlé avec eux, “les maîtres du territoire”.

Selon l’organisation Amazon Conservation, qui surveille la déforestation dans la région, environ 13% de la biomasse originelle de la forêt amazonienne a déjà disparu.

Le bassin amazonien, qui s’étend sur 7,4 millions de kilomètres carrés, couvre près de 40% de l’Amérique du Sud et s’étend sur neuf pays, avec une population estimée à 34 millions d’habitants, indigènes pour la plupart.

M. Petro, premier président de gauche de la Colombie, a pris ses fonctions le 7 août avec un projet environnemental ambitieux visant à convertir son pays aux énergies propres et à stopper l’exploration de nouveaux puits de pétrole, entre autres mesures.

Il a cependant reconnu que la présence de réserves d’hydrocarbures dans le sous-sol de la région amazonienne, à commencer par le Venezuela, pouvait contrarier ce plan de sauvegarde, mais s’est dit déterminé à parvenir à terme à l’abandon des énergies fossiles. (…)

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Discurso de Gustavo Petro en la COP 27 / El País

COP 27 : Petro propose un Décalogue pour faire face à la crise climatique (traduction en français du discours de Gustavo Petro)