🇨🇴 « Le coup d’État a commencé » : en Colombie, Gustavo Petro face à une nouvelle tentative de déstabilisation (Luis Reygada / L’Humanité)
Alors que l’autorité électorale entend poursuivre le président, un rapport indépendant dénonce l’alignement de certaines institutions en faveur des secteurs économiques dominants.
La pression sur le gouvernement de Gustavo Petro paraît lentement retomber, mais jusqu’à quand ? Il y a tout juste une semaine, l’annonce par le Conseil national électoral (CNE) de l’ouverture d’une enquête administrative sur un possible dépassement des comptes de campagne du président élu en 2022 avait provoqué un véritable tollé au sein de la gauche colombienne, habituée à toutes les manigances employées par la droite pour entraver l’action du gouvernement.
Une enquête qui, si elle était transmise à la chambre basse du Parlement, pourrait servir de porte d’entrée vers une procédure de destitution, et ce alors que l’autorité électorale colombienne ne dispose pas des facultés pour l’initier.
Empêcher la réalisation des réformes
« Le coup d’État a commencé », avait immédiatement réagi sur X le président Petro, accusant le CNE de partialité et dénonçant de supposés liens entre certains de ses membres et des partis de l’opposition… tout en appelant à la « mobilisation générale du peuple colombien ». Car, pour lui, pas de doute : la décision du CNE représente une atteinte à l’État de droit et un affront démocratique, tout particulièrement vis-à-vis des électeurs colombiens.
Un cas flagrant de « lawfare » (une instrumentalisation de la justice pour éliminer les concurrents politiques), selon la sénatrice Sandra Ramírez, qui voit dans la manœuvre du CNE une nouvelle tentative de la part du bloc conservateur pour déstabiliser « le premier gouvernement progressiste en plus de deux cents ans de vie républicaine ».
« Ce type d’action est devenu récurrent depuis l’arrivée au pouvoir du président Petro, analyse cette militante du parti Comunes, membre de la coalition au pouvoir, (…) car la droite ne veut pas lui permettre de réaliser son programme de gouvernement. »
En juin 2023, un an après l’élection de Petro à la présidence, plus de 400 dirigeants politiques, syndicaux et intellectuels du monde entier (parmi lesquels le prix Nobel de la paix, argentin, Adolfo Pérez Esquivel, l’intellectuel nord-américain Noam Chomsky ou encore l’avocat Baltasar Garzón) dénonçaient déjà une tentative de « coup d’État mou », menée par les « pouvoirs traditionnels », épaulés par certains médias, afin de torpiller le gouvernement. (…)
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Voir également :
– Colombie : « La droite colombienne veut empêcher le gouvernement de Petro de réaliser son programme », analyse Sandra Ramírez (Luis Reygada / L’Humanité / article réservé aux abonné·es)
– Colombie : des magistrats à l’assaut des institutions démocratiques (communiqué de France Amérique Latine)
– Colombie : deux années progressistes sous les fourches caudines de l’oligarchie (Cruz Bonlarron Martínez / Jacobin Revista / Traduction par Le Vent se Lève)