De Sur a Norte : ¡ La Huelga Feminista va ! / 8 Mars Grève internationale féministe : ne nous libérez pas, on s’en charge ! (Communiqué de France Amérique Latine)
Pour la journée internationale de lutte féministe du 8 mars, France Amérique Latine soutient une nouvelle fois l’appel à la grève féministe.
- Une grève antipatriarcale, antiraciste, anticapitaliste, transféministe, lesboféministe, dissidente, plurinationale, anticarcérale, migrante, transfrontalière, antinégationniste, antiextractiviste, antifasciste, transgénérationnelle, inclusive.
- Une grève féministe qui permette à toutes les femmes et minorités de genre de participer, quelles que soient nos réalités, nos identités, nos vécus.
- Une grève pour la vie qui nous est due, contre la précarisation de nos vies et l’exploitation de nos corps, contre les oppressions et les politiques mortifères.
Les mobilisations féministes grandissent et continuent de faire bouger les lignes partout dans le monde. Contre les réactions masculinistes et les discours et politiques sexistes, LGBTophobes, racistes, grossophobes, sérophobes, putophobes et validistes de l’extrême droite et des réactionnaires de tous bords qui n’ont pour intérêt que de garder leurs privilèges, contre les récupérations du feminismwashing et l’instrumentalisation des idées féministes à des fins haineuses, nos 8 Mars sont un processus de lutte, une démonstration de force, une occasion de renforcer nos liens entre toustes. Une occasion, aussi, pour nous, femmes et minorités de genre, en première ligne mais invisibles, quoi qu’aujourd’hui incontournables, de reprendre la place et la visibilité qui nous est due, d’exiger la une vie qui nous est due digne et libre et de crier toutes celles qui nous sont prises.
Dans plus de 70 pays, nous, féministes, nous organisons pour lutter contre le patriarcat et appelons à la grève sur les lieux de travail et d’étude et au sein des foyers, ainsi qu’à stopper toute forme de consommation : interrompre toute activité productive ou reproductive, formelle ou informelle, rétribuée ou non, pour se réapproprier les espaces publics et bloquer tous les domaines dans lesquels les violences s’exercent au quotidien et les oppressions se reproduisent.
Nous faisons tourner le monde !
Dans le monde, nous sommes 90% du personnel de caisse des magasins de ravitaillement, 70% du personnel soignant et de soutien et 67% du personnel d’entretien. Travailleuses souvent précarisées, nous subissons au quotidien les violences sexistes et sexuelles en plus des violences économiques : salaires extrêmement bas, temps partiels … Cette relégation perpétuelle aux espaces les plus précaires nous empêche de fuir les situations de violences au travail ou encore celles au sein du foyer. La dépendance économique structurelle et l’isolement permettent la perpétuation des violences conjugales et intrafamiliales et mettent nos vies en danger. La destruction des services publics alourdit les charges domestiques, mentales, émotionnelles qui pèsent déjà sur les femmes et les minorités de genre.
En appelant à cette grève internationale, nous affirmons notre solidarité avec toustes les femmes et minorités de genre de par le monde, qui subissent oppressions, répression, violations et négations de leurs droits.
Nous envoyons plus particulièrement una abraza à nos sœurs et adelphes latino-américain.es, qui continuent à bousculer le monde par la puissance de leurs luttes. À nos sœurs argentines, mexicaines et colombiennes qui ont enfin obtenu la dépénalisation de l’avortement, aux femmes Maya Achi qui ont obtenu justice pour les violences sexuelles qu’elles ont subies pendant le conflit armé guatémaltèque, en passant par la victoire de nos camarades employées de l’Hôtel Ibis à Batignolle et les luttes des migrant.es de par le monde, nos acuerpamos con todas y todes, nous nous joignons à tous ces élans pour construire un monde sans oppressions.
- Là-bas, ici, nous exigeons des moyens pour lutter contre les violences sexistes et sexuelles, pour leur prévention, la protection des victimes et la formation de ceux et celles qui les accompagnent, pour mettre fin à l’impunité des agresseurs et aux conditions qui rendent possibles ces violences, pour rendre effectives les lois de protection obtenues de haute lutte et faire avancer les législations.
- Ici, là-bas, nous exigeons l’égalité dans l’accès à l’éducation, l’égalité salariale et professionnelle, et le rattrapage des pensions des retraitées.
- Partout encore, nous revendiquons la revalorisation des métiers féminisés et dénonçons leur précarisation et les dangers qu’elle implique
- Là-bas, ici, nous dénonçons les doubles journées de travail des femmes et des minorités sexuelles et exigeons un investissement massif dans les services publics notamment le soin, le lien, l’éducation, pour socialiser les tâches domestiques
- Ici, là-bas, nous luttons pour le développement d’une éducation féministe, inclusive, égalitaire qui en finisse avec les stéréotypes, discriminations et violences et donne à toustes la possibilité de réussir et de s’émanciper
- Partout, enfin, nous revendiquons le droit des femmes et des minorités à disposer librement de leur corps, nous exigeons l’accès effectif à l’IVG et la fin des violences obstétricales et gynécologiques
Arrêtons tout!
La grève féministe est notre outil commun pour bloquer une société qui nous exploite, nous opprime et nous tue, pour bâtir un monde libéré de toute violence patriarcale et raciste. Sa dimension internationaliste est fondamentale. Construisons alliances, réflexions et mobilisations permanentes par-delà les frontières, occupons tous les espaces, soyons uni·es, visibles et solidaires.
Le 8 mars, investissons la rue et rejoignons localement les initiatives, rassemblements et manifestations féministes : arrêtons tout !
FAL/Groupe de Travail Luttes de genre et féminismes de France Amérique Latine
FAL est signataires des appels suivants et vous invite à participer aux manifestations près de chez vous:
– Appel de la Coordination féministe à la grève nationale féministe du 8 mars
– Grève féministe
– Carte des manifestations