🇲🇽 🇺🇸 Élections au Mexique : ces Mexicains qui fuient la barbarie des cartels vers les États-Unis (AFP / Challenge)


Fuyant la barbarie des cartels, qui menacent de les recruter de force ou de réduire leurs enfants en esclavage, des milliers de Mexicains affluent aux portes des États-Unis, malgré la relative stabilité de leur pays à la veille des méga-élections du 2 juin.

(AFP – Guillermo Arias)

À Tijuana, le poste frontalier le plus fréquenté au monde, ces déplacés de l’intérieur patientent dans des centres d’accueil pour migrants, se heurtant aux politiques migratoires américaines restrictives.

Leurs histoires jettent une ombre sur le bilan du président de gauche sortant Andrés Manuel López Obrador, qui a maintenu une relative stabilité politique et économique sans enrayer la barbarie des barons de la drogue.

“Tous les habitants du village partent pour fuir la même chose : on séquestre leurs enfants, leur fille, pour de l’argent”, raconte à l’AFP Juan (prénom changé), 37 ans, victime de la violence d’un gang connu sous le nom des “Tlacos” dans son état du Guerrero (sud).

Le capo, “Señor 21”, “m’a dit qu’il allait enlever mes enfants si je ne travaillais pas pour lui”, dit ce père de deux filles de 14 et 17 ans et d’un fils de 13 ans.

“Señor 21” menaçait de soumettre le garçon à un “entraînement”, un recrutement forcé. “Les deux filles, il les voulait pour lui”. Juan a dû travailler comme cuisinier pour “Señor 21″, et filmer des massacres de membres d’un gang rival, la Familia Michoacana.”Ils tuaient tout le monde, ils empilaient les corps, ils les brûlaient, et ils me demandaient de filmer pour envoyer la vidéo aux membres de la +Familia+, comme pour se moquer d’eux”, détaille Juan, d’une voix basse et les larmes aux yeux. L’AFP a pu consulter une de ces vidéos. Pris en otage pendant 15 jours, Juan s’est enfui du Guerrero lors d’une sorte de permission accordée par ses ravisseurs, avec sa grand-mère, sa femme, et les trois enfants.

Elena (prénom changé à sa demande) est la mère de deux filles, dont une adolescente au doux visage encadré par des cheveux noirs.

“Elle plaisait à un gamin de la mafia. Lors d’une fête, il l’a regardée et dit : elle doit m’appartenir”, se souvient cette femme de 39 ans, également originaire du Guerrero. “Ils allaient venir la chercher jusqu’à chez moi et donc j’ai pris les devants et je suis partie”. Elena a pris la route le 30 avril, avec sa mère et ses deux filles de 16 ans et six ans. Elle n’a jamais prévenu les autorités de son village, Acapetlahuaya, assurant qu’elles sont “achetées” par les criminels, et qu’une dénonciation équivaut à un arrêt de mort.

“Je veux que le gouvernement (américain) me donne l’asile pour être à l’abri de la criminalité”, affirme Elena, expulsée des États-Unis en 2018. (…)

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