🇲🇽 Élections au Mexique : record de meurtres de candidats pendant la campagne (Gwendolina Duval / Les Échos)


Le 2 juin prochain, les Mexicains voteront pour des élections générales. La campagne est d’ores et déjà la plus violente de l’histoire du pays.

Rallye de campagne de la sénatrice Xochitl Gálvez, candidate à la présidentielle d’un Front regroupant trois partis d’opposition. Elle est engagée dans un duel avec la maire de Mexico City, Claudia Sheinbaum, donnée comme favorite. (Nurphoto Via AFP)

Dans la nuit du jeudi 16 mai, Lucero López est visée par une fusillade et tuée avec cinq autres personnes. La jeune femme de 28 ans était candidate pour le Parti populaire Chiapaneco (PPCH) à la mairie de La Concordia, petite ville de l’État du Chiapas situé au sud du Mexique. Quelques heures plus tard à l’autre bout du pays, le corps d’Anibal Zuniga et celui de son épouse sont retrouvés dans leur voiture. Il était en lice pour un poste de conseiller municipal à Acapulco avec le Parti révolutionnaire institutionnel (PRI).

Dans moins de deux semaines, les Mexicains se rendront aux urnes pour élire président, députés, sénateurs, gouverneurs et conseils municipaux. Environ 20.000 mandats fédéraux et locaux seront renouvelés. Ces élections sont les plus grandes jamais organisées dans le pays mais aussi les plus létales : trente candidats ont été assassinés et plus de quatre cents agressions et menaces ont été enregistrées en neuf mois de campagne.

Dans huit cas sur dix, les victimes sont des élus ou des candidats des municipalités. « Aucun parti politique n’est épargné, il n’y a pas de tendance claire quant à l’un ou l’autre qui serait davantage ciblé », déclare Itzel Soto, responsable du projet « Voter entre les balles », une base de données maintenue par l’association Data Civica qui analyse la violence politico-criminelle.

Tout le territoire mexicain est concerné. Les États de Guerrero, Guanajuato et du Chiapas sont les plus brutaux, des régions où les groupes criminels ont une forte présence et s’affrontent pour le contrôle du territoire. « Les disputes entre les groupes du crime organisé se traduisent sur le terrain électoral, explique Mario Ortega de l’association Frayba, ils cherchent le pouvoir politique et s’infiltrent au niveau local. » (…)

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