🇪🇨 Équateur : les autorités déclarent l’état d’urgence dans sept des vingt-quatre provinces en raison des violences (La Presse / AFP)


L’Équateur a réinstauré l’état d’urgence dans sept des vingt-quatre provinces du pays, où les violences se sont multipliées ces dernières semaines, a annoncé mercredi 23 mai le gouvernement, qui avait déjà décrété en janvier ce régime d’exception dans l’ensemble du territoire. Il s’agit des provinces côtières de Guayas, El Oro, Santa Elena, Manabi et Los Rios, et les provinces amazoniennes de Sucumbios et Orellana, en plus du canton de Camilo Ponce Enriquez (dans la province andine de l’Azuay).

Photo Karen Toro, archives REUTERS. Des soldats patrouillaient dans les rues de Quito en janvier dernier à bord d’un véhicule blindé.

L’état d’urgence, qui permet le déploiement de l’armée sur la voie publique, a été décrété mercredi pour soixante jours dans les provinces côtières de Guayas, El Oro, Santa Elena, Manabí et Los Ríos, et les provinces amazoniennes de Sucumbíos et Orellana, en plus du canton de Camilo Ponce Enríquez (dans la province andine de l’Azuay), selon la présidence.

D’après le décret, il y a eu dans ces zones « une augmentation de la violence systématique perpétrée par des groupes violents organisés, des organisations terroristes et des individus belligérants non étatiques ».

En janvier, l’évasion d’un chef de gang d’une prison de haute sécurité a déclenché de violents soulèvements de groupes de narcotrafiquants qui ont entraîné des émeutes dans des prisons, des attaques contre la presse, des explosions de voitures piégées, la prise d’otages temporaire de quelque 200 agents pénitentiaires et policiers, ainsi qu’une vingtaine de morts.

Engagé dans une lutte contre les gangs de narcotrafiquants, le président équatorien Daniel Noboa avait alors instauré l’état d’urgence, en vigueur durant les 90 jours permis par la loi, et déclaré le pays en « conflit armé interne ».

En vertu de l’état d’urgence, l’armée a reçu l’ordre de neutraliser une vingtaine de bandes criminelles liées à la mafia albanaise et à des cartels du Mexique et de Colombie, qualifiés de « terroristes » et de « belligérants »

« Le 9 janvier, lorsque nous avons déclaré la guerre aux groupes terroristes, nous étions dans un chaos général et, en cinq mois, nous avons réussi à rétablir la paix pour le peuple équatorien », a déclaré M. Noboa dans une vidéo diffusée par la présidence.

Le régime d’exception pour les sept provinces fait partie d’une « deuxième phase de la guerre » contre la drogue et le crime organisé, a-t-il ajouté. Le président équatorien a affirmé que cette guerre s’était « sectorisée ». « Les bandes criminelles, face à l’offensive militaire, se sont réfugiées et retranchées dans sept provinces », où les capacités des forces publiques « ont été dépassées ».

Dans ces régions, des dizaines de personnes ont été tuées dans plusieurs massacres au cours des dernières semaines.

Les provinces sous état d’urgence sont celles qui « ont le plus besoin de la liberté d’action des forces armées et de la police nationale », raison pour laquelle les droits à l’inviolabilité du domicile et de la correspondance ont été suspendus, a fait savoir M. Noboa.« Malgré les risques importants que nous courons, nous sommes ici pour garantir ce que nous avons gagné et réagir avec détermination et force », a-t-il mis en avant. […]

L’ONG Human Rights Watch a déclaré mercredi que bien que la criminalité soit en baisse, les extorsions et les enlèvements ont augmenté et la situation en matière de sécurité reste grave. Dans une lettre ouverte adressée au président équatorien, l’organisation dénonce les « violations graves des droits humains » commises par les forces de sécurité pour faire face, selon lui, au « conflit armé interne » ouvert par les gangs. (…)

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