🇪🇨 Équateur : incendies, sécheresse sans précédent, rationnement d’électricité et crise sécuritaire (revue de presse)
En Équateur, la pire sécheresse depuis soixante ans entraîne incendies et pénuries d’électricité. L’état d’urgence a été à nouveau décrété pour une durée de soixante jours, afin de mobiliser plus de ressources pour lutter contre les feux. Plus de 5 000 incendies de forêt ont été enregistrés depuis début 2024. Les coupures d’électricité quotidiennes oscillent donc entre six et quatorze heures, en fonction de la météo. De plus, à quelques mois de l’élection présidentielle, l’Équateur reste plongé dans une crise sécuritaire liée à la violence des groupes criminels. Les tensions politiques sont vives.
L’Équateur décrète l’urgence nationale pour lutter contre les incendies et la sécheresse dans le sud du pays (Le Monde / AFP)
Manque d’eau, sécheresse, incendies de forêt…, l’Equateur a décrété l’« urgence nationale » dans le sud du pays, où plus de 10 000 hectares ont brûlé en novembre, a-t-on appris lundi de source officielle. Alors que plus de 10 000 hectares ont brûlé en novembre, cette mesure, qui permet de mobiliser des ressources économiques, s’appliquera pour une période de soixante jours
La ministre de l’environnement, Inés Manzano, « a confirmé la déclaration d’urgence nationale pour les incendies de forêt, le déficit hydrique et la sécheresse, en raison de l’ampleur et de l’impact des événements enregistrés à ce jour au niveau national », a annoncé dans un communiqué le Secrétariat national à la gestion des risques (SNGR).
Cette mesure s’appliquera pour « une période de soixante jours », précise le texte. Elle permet de mobiliser des ressources économiques nécessaires pour lutter contre les incendies, qui se concentrent dans les provinces d’Azuay (Sud) et de Loja (à la frontière avec le Pérou).
En septembre, le gouvernement avait déclenché une alerte rouge dans 20 des 24 provinces du pays en raison du pire déficit hydrique que l’Equateur ait connu depuis plus de soixante ans. Ce manque d’eau est à l’origine d’une gravissime crise de l’électricité (fournie à 70 % par des centrales hydroélectriques), se traduisant par des coupures de courant pouvant durer jusqu’à quatorze heures par jour.
Plus de 5 100 incendies de forêt
Jusqu’à présent, « dix-sept incendies sont actifs et cinq sont sous contrôle au niveau national, qui affectent particulièrement les provinces d’Azuay et de Loja », selon le SNGR. Au cours du seul mois de novembre, quelque 10 000 hectares de couverture végétale ont brûlé dans ces deux provinces. Selon les autorités, il s’agit d’incendies criminels, notamment destinés à créer des terres agricoles. (…)
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Une sécheresse sans précédent oblige l’Équateur à rationner son électricité (Éric Samson / RFI)
Depuis près de deux mois, l’Équateur n’a pas connu une seule journée sans coupure d’électricité. Depuis le 18 septembre, les Équatoriens ont passé dans l’obscurité plus de 500 heures, soit le tiers de leur temps. Que ce soit en termes d’insécurité, d’accidents de la route et de crise économique, les conséquences sont sévères.
Jamais la météo en Colombie n’a été suivie avec autant d’intérêt en Équateur. Depuis cette semaine, Bogotó a en effet accepté de vendre ses excédents d’énergie thermique, mais à condition de maintenir pleins aux deux tiers les barrages alimentant ses centrales hydroélectriques. Cela a permis lundi de maintenir les coupures d’électricité à « seulement » huit heures par jour.
Après des mois de sècheresse sans précédent, le pays attend les pluies d’hiver qui ne sont toujours que sporadiques. Les coupures d’électricité quotidiennes oscillent donc entre six et quatorze heures, en fonction de la météo. Le bruit des générateurs et la pollution qu’ils provoquent font désormais partie du quotidien des équatoriens. (…)
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Coupures d’électricité: les Équatoriens au bord de la crise de nerfs (TV5 Monde)
Irma a la migraine à cause des générateurs, Karina n’en peut plus des embouteillages, Shirley doit se lever aux aurores… Confrontés à une crise gravissime de l’électricité et des coupures de courant allant jusqu’à 14 heures par jour, les Équatoriens sont au bord de la crise de nerfs.
Alors qu’elle attend le bus qui doit la conduire à Conocoto, dans la banlieue de Quito, Karina Vargas résume la situation actuelle en un mot: “Horrible”. “On se croirait revenu à l’âge de pierre”, souffle-t-elle, les traits du visage tirés par la fatigue. La ville “est un chaos total”, gronde cette courtière en assurances de 49 ans. L’absence de feux de circulation crée des embouteillages, et Mme Vargas dit mettre deux heures et demie pour rentrer chez elle, au lieu d’une heure en temps normal.
La pire sécheresse depuis six décennies a mis en péril les centrales hydroélectriques, qui fournissent 70% de l’électricité du pays, faisant vivre un cauchemar logistique au quotidien à de nombreux Equatoriens.
Ces rationnements ont commencé en avril et se sont intensifiés en septembre. Le gouvernement prévoit de les prolonger au moins jusqu’en décembre, alimentant le sentiment d’une crise profonde dans un pays déjà fortement affecté par la violence du narcotrafic et les tensions politiques.
La crise de l’électricité entraîne “beaucoup de pertes”, avec un “impact sur divers aspects tels que la réfrigération (des aliments), les retards de livraison, les paiements par cartes bancaires”, détaille Fabio Marotti, propriétaire d’un restaurant italien du centre-ville. (…)
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Équateur : Le pays en proie à une crise multidimensionnelle (Steven Soarez / Viralmag)
À quelques mois de l’élection présidentielle, l’Équateur se trouve plongé dans une crise profonde et multidimensionnelle. Le pays, coincé entre la Colombie et le Pérou, deux géants de la production de cocaïne, doit faire face à une conjonction de problèmes alarmants : sécheresse historique mettant en péril l’approvisionnement en électricité et en eau, économie vacillante, violence persistante des groupes criminels liés au narcotrafic et vives tensions politiques. Un cocktail explosif qui place le président sortant Daniel Noboa dans une position délicate, malgré des sondages le donnant favori.
Une sécheresse d’une ampleur inédite
L’Equateur traverse actuellement la pire sécheresse depuis soixante ans, avec des conséquences dramatiques pour le pays. Les centrales hydroélectriques, qui fournissent 70% de l’électricité, sont durement touchées, entraînant des coupures de courant pouvant aller jusqu’à 14 heures par jour. Cette situation ubuesque exaspère la population et pénalise lourdement l’économie, avec déjà 1,44 milliard de dollars de pertes, soit 1% du PIB selon les organisations patronales.
Au-delà de l’électricité, c’est l’approvisionnement en eau potable et la production agricole qui sont menacés. Le sud du pays est particulièrement sinistré, avec plus de 40 000 hectares partis en fumée depuis janvier, dont 10 000 rien qu’en novembre. Face à l’urgence, le gouvernement a décrété lundi “l’urgence nationale” pour 60 jours.
Une économie à l’arrêt
Dépendante du pétrole et dollarisée, l’économie équatorienne connaissait déjà une croissance atone avant d’être laminée par les coupures d’électricité à répétition. Les prévisions de croissance sont passées de 2,4% en 2023 à seulement 0,9% pour 2024. Pire, le FMI ne table plus que sur une hausse du PIB de 0,3%. «L’Equateur connaît une crise économique majeure», résume l’analyste Alberto Acosta Burneo, du cabinet Spurrier Group.
Le spectre de la violence des narcotrafiquants
Depuis des mois, l’Équateur est gangrené par une criminalité galopante, nourrie par les narcotrafiquants colombiens et péruviens qui ont fait du pays une plaque tournante. Malgré des mesures sévères prises en janvier par le président Noboa contre les gangs, désignés comme «terroristes», les massacres dans les prisons, les enlèvements et l’extorsion continuent de saigner le pays. «La population conserve un très fort sentiment d’insécurité», souligne Fernando Carrión, chercheur à la Flacso. (…)
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Voir également : En Équateur, la pire sécheresse depuis soixante ans entraîne incendies et pénuries d’électricité (Marie Delcas / Le Monde / article réservé aux abonné·es)