🇪🇨 Quatre enfants tués à Guayaquil : l’Équateur exige la vérité (François-Xavier Gomez – Libération / Clarín / Info Bae / fr.esp)
Noirs et âgés de onze à quinze ans, ils jouaient au foot quand ils ont été emmenés par une patrouille à Guayaquil, la plus grande ville du pays. Leurs corps calcinés ont été identifiés vingt-trois jours plus tard. Une vidéo a permis d’incriminer les militaires.
Steven avait onze ans, Nehemías quinze, les frères Josué et Ismaël, quatorze et quinze. Depuis le 8 décembre, on était sans nouvelles de ces quatre enfants noirs de Las Malvinas, un quartier déshérité proche du port de Guayaquil, la plus grande ville d’Équateur. Le 31 décembre, le parquet a annoncé que les corps calcinés retrouvés une semaine auparavant étaient bien ceux des disparus, provoquant une onde de choc dans le pays, qui a suivi l’affaire avec angoisse pendant trois semaines.
Après leur disparition, leurs parents se relayaient devant le palais de justice de Guayaquil pour obtenir des informations, aux cris de «Rendez-les vivants !» Sur un panneau, au-dessus de photos montrant les gamins en tenue de sport, ils avaient écrit : «Des footballeurs, pas des délinquants.» Un démenti à la thèse d’une arrestation après une tentative de vol, la première explication fournie par les autorités alors que les quatre restaient introuvables.
Cette accusation n’a jamais été étayée par le moindre élément factuel. En revanche, une vidéo de cinq minutes, captée par des caméras de surveillance et révélée le 24 décembre par des députés, dans le cadre d’une commission d’enquête, a montré le déroulement des faits. Le 8 décembre à 20h39, une patrouille militaire pourchasse une dizaine d’enfants dans la rue. Les hommes en tenue camouflage, casqués et armés, en attrapent trois qui sont jetés violemment sur la plateforme d’une camionnette. Un quatrième, le plus jeune, est capturé par un passant et remis aux soldats. Puis le véhicule s’éloigne.
Le soir même, vers 23 heures, un habitant de Tauro, à une cinquantaine de kilomètres du lieu de l’enlèvement, entend frapper à sa porte. Quand il ouvre, il a face à lui quatre enfants entièrement nus, des traces de violences sur le corps. Il leur fournit des sous-vêtements et prête son téléphone portable à l’aîné du groupe, Ismaël Arroyo, qui appelle son père : «Papa, viens, sauve-nous.» Et explique qu’avec ses compagnons il a été arrêté, frappé et dénudé par des soldats. Le bon Samaritain appelle la police mais celle-ci arrive trop tard : elle a été devancée par des hommes cagoulés qui ont emmené les quatre dans une voiture. On ne les reverra jamais vivants.
Les quatre corps brûlés sont retrouvés dans un marécage proche de la base de l’armée de l’Air de Tauro, le 24 décembre. Les seize membres de la patrouille ont été inculpés de «disparition forcée», un crime passible de vingt-six ans de prison, et mis aux arrêts. Selon la version des militaires, la patrouille est passée par Las Malvinas après avoir escorté un camion de marchandises jusqu’à la zone douanière du port de Guayaquil. Constatant une tentative de vol contre une passante, ils ont emmené plusieurs des enfants avant de les libérer. Une action que leur autorise l’état d’urgence imposé par le président Daniel Noboa en janvier dernier : afin de lutter contre l’offensive des cartels de la drogue à Guayaquil, il a confié à l’armée les opérations de police.
Le 1er janvier, les participants à l’enterrement des victimes ont accusé les forces de l’ordre de racisme envers les afro-descendants. Bien que vivant dans un quartier pauvre, les quatre n’étaient pas des enfants des rues privés de foyer, ils avaient une famille, étaient scolarisés et engagés dans des associations sportives. Pour leurs proches, il ne fait pas de doute que la couleur de leur peau a fait d’eux des suspects, en l’absence de tout autre élément. (…)
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El crimen de cuatro niños conmueve a Ecuador (Clarín / Argentina)
Los cuatro de Guayaquil: entre arrullos y llantos, fueron enterrados los restos de los niños (Info Bae)
Para el barrio Las Malvinas, al sur de Guayaquil, el 1 de enero fue una jornada de duelo y resistencia. Familiares, amigos y vecinos se reunieron para velar y despedir a Josué Arroyo, de 14 años; Ismael Arroyo, de 15; Nehemías Arboleda, también de 15; y Steven Medina, de 11, los cuatro menores asesinados tras ser detenidos por militares el pasado 8 de diciembre.
El velorio y cortejo fúnebre se convirtieron en un acto de memoria colectiva y exigencia de justicia, mientras la ausencia de un pronunciamiento del presidente Daniel Noboa acentuó la indignación de los asistentes y de quienes han seguido el caso que ha sacudido al país.
Los arrullos –cantos tradicionales de raíces afro– acompañaban a los féretros, que se velaron en las casas de cada uno, a pocas cuadras de distancia entre sí. Los altoparlantes amplificaban los mensajes de indignación: “Seguimos siendo maltratados por el solo hecho de ser negros”, según reportó Primicias. La música, mezclada con el dolor, la impotencia y la sed de justicia, marcó el inicio de un cortejo que se transformó en una manifestación masiva de exigencia de que los responsables paguen con todo el peso de la ley.
A las 15:00, los cuatro ataúdes fueron cargados al hombro por los vecinos y trasladados desde Las Malvinas hasta el cementerio Ángel María Canals, ubicado en el suburbio de Guayaquil. Aunque estaba previsto un traslado en vehículos, decenas de personas decidieron marchar hacia el camposanto. El candente sol no los detenía y se escuchaba al unísono: “¡Queremos justicia!” y “¡Militares criminales!”(…)
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Quelques images de la mobilisation en Équateur
Déclarations de la CONAIE
Déclaration du collectif Yasunidos