🇪🇨 🇻🇪 Équateur: sur la route, pour aider les migrants vénézuéliens (reportage de Éric Samson / RFI)


Des pays comme l’Équateur, la Colombie et le Pérou sont aujourd’hui confrontés à la troisième vague de migrants vénézuéliens. Ils sont moins nombreux qu’avant mais plus jeunes, moins formés et moins informés. Ils se lancent sur les routes pour rejoindre leur famille souvent installée à l’étranger depuis des années et sont victimes de violences en tous genres.

Des milliers de Vénézuéliens sont partis sur les routes de Colombie, d’Équateur (photo) ou du Pérou pour fuir la crise économique. REUTERS / Andrés Rojas

Pour les aider, l’agence des Nations unies pour l’enfance et de nombreuses ONGs étrangères se sont organisées pour faciliter – un peu – leur voyage. Notre correspondant a accompagné une camionnette de la fondation italienne COOPI, Coopération internationale, qui avec l’Unicef cherche à les protéger entre Quito et la frontière nord du pays.

Sur la route Panaméricaine balayée par un vent violent au nord d’Ibarra, les nuages sont menaçants, mais Jésus Tesorero n’a pas le choix… Faute d’argent pour le bus, il lui faut marcher en essayant d’oublier le bilan mitigé de ses cinq mois d’exil en Équateur. « Je suis en partie content parce que j’ai travaillé, mais en partie non parce qu’il y a beaucoup d’abus. Mon patron me payait quand il avait envie… »

Alors un jour, Jésus en a eu assez et a décidé de retourner au Venezuela. Il voyage seul ou plutôt avec le petit caniche qu’il a décidé de ne pas laisser derrière lui. « Je marche deux-trois kilomètres et je m’arrête pour qu’il se repose. C’est pour ça que je vais lentement. Parfois je ne mange pas, mais lui ne manque de rien ».

Manuel Vicuña sait reconnaître les migrants au premier coup d’œil. Travaillant pour le projet COOPI – Unicef, il remplit tous les jours le coffre de sa camionnette de kits d’aide aux migrants et roule jusqu’à Tulcán, à la frontière équatoriano-colombienne, pour les distribuer. « On a des kits pour bébés avec des couches, une serviette, des lingettes humides, une couverture, de l’alcool, du savon, et un kit pour femmes avec des sous-vêtements, un sifflet qu’elles peuvent utiliser en cas de danger pour alerter leurs amis et des serviettes hygiéniques ».

Manuel n’a que de l’eau à donner à Jésus et à son chien, car COOPI n’aide que les femmes et les enfants dans ce projet. Mais Jésus n’en est pas abandonné pour autant. La fondation italienne fait en effet partie d’un groupe de travail pour les réfugiés et les migrants, comme nous l’explique Eric Espinosa, coordinateur de protection de COOPI. « Notre programme fait partie d’une stratégie régionale pour faire face à la crise migratoire vénézuélienne. Il y a plusieurs lignes de travail, sécurité alimentaire, eau, hygiène. Sécurité, lutte contre la violence de genre, conseils légaux… Toutes les organisations se sont organisées pour décider qui fait quoi, et ainsi économiser le temps, les ressources et les efforts ».

Exemple, la cantine du village de Guaca, gérée par l’ONG ADRA mais qui est aussi utilisée par d’autres organismes publics et privés comme COOPI. Ici, les migrants ne peuvent pas dormir faute de place, mais ils sont nourris, ils peuvent se doucher et les enfants jouer un peu.

Un psychologue et du personnel de santé est également à leur disposition comme la Dr. Abigael Lopez, car les problèmes mentaux et physiques ne manquent pas… « Début de déshydratation, maux de tête, insolations…, énumère-t-elle. Ils dorment dehors donc ils souffrent de douleurs corporelles, de tension musculaire, de problèmes respiratoires… Ils prennent froid aussi, car ils viennent d’un pays chaud et ils n’ont pas les vêtements adéquats pour la Cordillère des Andes ». (…)

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