🇻🇪 Venezuela : « On nous accuse de recevoir des fonds du gouvernement américain » (entretien avec Hector Rodríguez, responsable des relations internationales du PCV par Luis Reygada / L’Humanité)


Allié traditionnel du chavisme depuis le début de la révolution bolivarienne, le Parti communiste vénézuélien (PCV) se dit aujourd’hui persécuté par le gouvernement de Nicolas Maduro. Hector Rodriguez, le responsable des relations internationales du PCV, dénonce la dérive libérale d’un pouvoir qui craindrait « de voir émerger des alternatives révolutionnaires ».

Le 12 août, à Caracas, le sécrétaire général du PCV, Oscar Figuera Gonzales dénonce une attaque contre son parti après que le Tribunal supérieur de justice a annoncé la destitution de la direction du PCV. © Federico Parra / AFP

En août dernier, le Tribunal supérieur de justice a annoncé la destitution de la direction du PCV. Alors que des élections présidentielles devraient se tenir en 2024, cette mesure est dénoncée par les communistes comme un « assaut » visant à imposer une nouvelle direction « au service du parti au pouvoir ».

Il existe des groupes, tant du côté de l’opposition que du côté du gouvernement, qui cherchent à torpiller les négociations. L’extrême droite s’oppose au pacte et réclame de nouvelles sanctions de la part des États-Unis, et, au sein du parti au pouvoir (le Parti socialiste unifié, PSUV), certains ont fait des sanctions une activité très lucrative et parient aussi sur l’échec des négociations.

De notre côté, le Parti communiste vénézuélien (PCV) continue de dénoncer toute forme d’ingérence étrangère et d’exiger la levée immédiate de toutes ces sanctions, impérialistes et criminelles, sans aucune condition. Nous soulignons également que ces négociations, qui ont débuté en 2020 avec les accords entre le gouvernement et les principaux représentants du patronat du pays, ont conduit à une réorientation de la politique économique vers le libéralisme.

Comme divers mouvements de lutte ouvrière et populaire, notre parti a été diffamé, persécuté et réprimé. Ils nous ont accusés de recevoir des fonds du gouvernement américain, tout en nous imposant un blocus médiatique agressif.

Au Parlement, notre député se voit refuser le droit de s’exprimer. Ils ont également manœuvré pour s’emparer légalement de notre parti et de sa personnalité juridique, dans le but de réduire notre indépendance et de nous empêcher de présenter nos propres candidatures aux prochaines élections.

Le PCV dénonce le pacte des élites politiques et économiques, ainsi que les politiques néolibérales et antipopulaires du gouvernement qui ont conduit à la destruction des principaux droits du travail aux dépens de la classe ouvrière vénézuélienne. Le président Nicolas Maduro est en claire rupture avec le programme de la révolution bolivarienne initiée par Hugo Chavez.

Son gouvernement promeut une politique d’ouverture aux capitaux étrangers et de privatisation de l’industrie pétrolière, de libéralisation des prix, de gel des salaires et des pensions, d’élimination des prestations sociales et des conventions collectives.

L’agenda néolibéral, qui a freiné la révolution bolivarienne au début du XXIe siècle, est aujourd’hui repris avec force par le gouvernement de Maduro, avec le soutien du PSUV. Ce changement a conduit à un processus de regroupement des forces révolutionnaires et a fait apparaître de nouveaux référents politiques. La crainte du gouvernement de voir émerger des alternatives révolutionnaires a été déterminante dans sa décision de nous attaquer. (…)

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