Exposition “Le temps retrouvé” (16-25 octobre 2020)

 

Walter Mamani, Leticia Orozco, Bryan Ley et Mako Moya sont quatre artistes latino américains présentés lors de cette exposition, par Stéphanie Martinez, dans les locaux de  l’FAL (France Amérique Latine). Les œuvres de ces artistes, où la figure humaine  est au centre de tout, sont la preuve que l’art dissout les frontières. Plus qu’une simple passerelle entre origine et lieu de vie, l’expression artistique permet à ses artistes d’explorer leur rapport à l’être. 

 

Ainsi, les humains sont le fil rouge. On les retrouve pensifs, immobiles parfois, de face  souvent. Ils abondent sur les murs et dans l’espace. Pourtant ces personnages sont souvent  seuls dans leurs œuvres. Séparés les uns des autres par la limite des tableaux, des sculptures,  ces êtres humains sans réelle identité deviennent des pensées qui s’incarnent. Impossible de  communiquer avec les autres, la multitude apparente se transforme en solitude au fond de  soi. L’art présenté devient le reflet des évènements contemporains en symbolisant une  certaine atmosphère incertaine. Pas de narration ici, juste des figures humaines qui semblent  penser à ce temps perdu, ce temps mis en pause.  

 

Le titre de l’exposition fait référence à l’œuvre célèbre de Marcel Proust, À la recherche  du temps perdu. « Le temps retrouvé c’est le temps qui renaît et qui se mue en éternité ».  Voilà ce que l’auteur latino américain Ramon Fernandez, ami de l’écrivain à Paris, écrit dans son ouvrage Proust (1944). Plus besoin de le chercher ce temps puisque nous en avons  eu à outrance durant le confinement. C’est le temps retrouvé avec les autres qui compte  maintenant, même si les retrouvailles ne sont qu’apparentes. En réalité on reste à l’intérieur  de soi, en introspection, en attente du temps à venir.

Emma Nübel