Hommages à Miguel Ángel Estrella (revue de presse et vidéos)


Hasta siempre. Le célèbre pianiste franco-argentin Miguel Ángel Estrella est mort dans la nuit du mercredi 6 avril. France Amérique Latine se joint aux hommages envers ce grand artiste engagé et adresse ses condoléances à sa famille, à ses proches et au peuple argentin.

Le pianiste Miguel Ángel Estrella,
ardent défenseur de la liberté, nous a quittés.
(Louis-Valentin Lopez / France Musique)

Arrêté par la junte militaire en 1977, torturé, Miguel Ángel Estrella avait été naturalisé français en 1985. Il « a consacré toute sa vie à la musique au service de la liberté », écrivent ses proches dans un communiqué.

Miguel Ángel Estrella © AFP – Miguel Rojo

Arrêté par la junte militaire, torturé, il n’avait jamais cessé de se battre pour la paix et la liberté à travers sa musique. Le célèbre pianiste franco-argentin Miguel Ángel Estrella est mort dans la nuit de mercredi à jeudi.

Né en Argentine au sein d’une famille modeste, Miguel Ángel Estrella poursuit des études au conservatoire de Buenos Aires. Il joue avec son épouse Martha dans les bidonvilles, pour faire découvrir la musique aux plus démunis. Une initiative qui fait d’eux des communistes aux yeux des régimes autoritaires argentins qui se succèdent alors au fil des coups d’État.

Torturé puis libéré, sous la pression de ses soutiens

À partir de 1965, Miguel Ángel Estrella continue ses études de musique à Paris, avec pour professeures Nadia Boulanger et Marguerite Long. Malgré la dictature, le pianiste décide de rentrer en Argentine. Arrêté par la junte militaire en 1977, il est détenu en Uruguay, où il subit des tortures, qui lui abiment notamment les mains. Le musicien continue néanmoins de jouer dans sa cellule avec un clavier muet.

Sous la pression de comités de soutien (composés d’Yves Montand, de Simone Signoret, de Nadia Boulanger ou encore d’Henri Dutilleux), Miguel Ángel Estrella est libéré en 1980. Il se réfugie alors en France et, en 1982, reprend ses concerts. Il crée la Fime (Fédération Internationale Musique Espérance), pour remercier le monde musical de l’avoir « sauvé de l’enfer ». Dix ans plus tard, la fondation devient une ONG reconnue par l’Unesco. Le pianiste fonde aussi l’Orchestre pour la paix, composé de jeunes musiciens chrétiens, musulmans et juifs. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici


Miguel Ángel Estrella,
pianiste et inlassable militant des droits de l’Homme
(France Info Culture)

Le musicien franco-argentin, ancien ambassadeur et infatigable défenseur des libertés, avait surmonté la détention et la torture en Amérique du Sud pour se réfugier à Paris et reprendre sa carrière.

Le pianiste engagé et ancien ambassadeur argentin Miguel Ángel Estrella, torturé sous le régime militaire uruguayen entre 1977 et 1980, s’est éteint en France à l’âge de 81 ans, a annoncé jeudi la délégation argentine à l’Unesco. “La Délégation argentine auprès de l’Unesco a la tristesse d’annoncer le décès de Miguel Angel Estrella, ambassadeur argentin auprès de l’Unesco et ambassadeur de bonne volonté de l’Unesco, pianiste et fondateur de l’ONG Musique Espérance”, a écrit la délégation sur Twitter.

Torturé et détenu en Uruguay durant deux ans

Réfugié en Uruguay après avoir fui la dictature argentine au pouvoir depuis 1976, Miguel Ángel Estrella n’a pas été épargné par le pouvoir autoritaire uruguayen qui l’a torturé et détenu pendant plus de deux ans, le soupçonnant d’activités subversives. “Ils se concentraient surtout sur mes mains (…), feignant notamment de vouloir m’amputer”, racontera le pianiste argentin, libéré sous la pression internationale en février 1980.

Pour ne pas perdre espoir sous la torture, Estrella “parle à Jésus” et pour garder une certaine agilité, il joue sur un piano imaginaire, dans sa cellule. Accueilli à Paris, il travaille pour redevenir le virtuose qu’il était. Et il racontera son histoire.

L’artiste crée l’ONG Musique Espérance pour ouvrir des ateliers musicaux dans les bidonvilles et les prisons. Il joue aussi dans des écoles, des usines, des maisons de retraite. “La musique sauve”, disait-il affirmant qu’en Amérique latine “il n’y a pas un seul jeune des bidonvilles formé à la musique qui soit tombé dans la drogue”.

Il était “un musicien né” et “d’abord un poète”, disait Nadia Boulanger de son élève

Né le 4 juillet 1940 à Tucumán, dans le nord de l’Argentine, d’un père poète fils de paysans libanais émigrés en Bolivie et d’une mère institutrice argentine d’ascendance amérindienne métissée, Estrella est marqué par les déshérités. Il se découvre une passion pour le piano à 12 ans et intègre à 18 ans le Conservatoire à Buenos Aires. Boursier, il séjourne à Londres et Paris. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici


Memorias del Exilio – Miguel Ángel Estrella

Dans ce document daté de 2014, le pianiste évoque les ravages de la torture sur ses mains et l’aide décisive de la France pour le faire libérer


Au revoir camarade Miguel Ángel Estrella
AEXPP Chili / France

L’Association d’ex prisonniers politiques chiliens – France présente ses sincères condoléances pour le décès de Miguel Ángel Estella à sa famille et à la communauté argentine en exil.

Persécuté par la dictature argentine, Miguel Angel a été arrêté en Uruguay. Ses geôliers se sont acharnés sur ses mains pour qu’il ne puisse plus jouer de son instrument et pour faire taire ainsi sa musique d’artiste engagé. Depuis son arrivée en France, ayant retrouvé l’usage de ses mains après deux longues années, il a toujours été à l’avant-garde de la solidarité avec la lutte de nous tous, ses frères latino-américains.

Miguel Angel était un défenseur infatigable de la justice, de la liberté et des droits de l’homme. Nous avons été les témoins et les bénéficiaires de son immense solidarité, de sa générosité artistique, de son talent et de son engagement dans les luttes des opprimés. Vole haut, Miguel Angel. Nous ne t’oublierons pas.

Conseil d’Administration de l’Association d’ex prisonniers politiques chiliens
France Paris, le 11 avril 2022

Leer en español aquí


Miguel Angel Estrella, un musicien en prison
CRAL – Centre de Recherches sur les arts et le langage


Faire part de l’ambassade d’Argentine


Voir également le dossier La musique en prison / La campagne pour la libération de Miguel Angel Estrella, 1977-1980 / de Esteban Buch et  Anaïs Fléchet (Cairn Infos)