La journaliste mexicaine Maria Elena Ferral assassinée (Liliane Charrier / TV5 Monde)

Au Mexique, informer reste un risque. Mortel. Dernière victime en date, la journaliste Maria Elena Ferral. Grièvement blessée par balles, elle est morte à l’hôpital ce 31 mars quelques heures après l’agression. Elle se savait menacée dans un pays où exercer le journalisme est aujourd’hui aussi dangereux qu’en Syrie.

Maria Elena Ferral avait 50 ans, elle était mère de deux enfants. Elle couvrait la zone de Sierra de Papantla, à quelque 300 km au nord du port de Veracruz pour le quotidien régional Diario de Xalapa.  Une région à l’est du Mexique où, selon Reporters sans Frontières, les disparitions forcées sont monnaie courante.

Photo Francisco de Luna elsoldemexico.com.mx

Ce lundi 30 mars, vers 14 heures, elle sortait de chez son notaire et s’apprêtait à monter en voiture dans le centre-ville de Papantla. Deux individus à moto ont alors ouvert le feu sur elle avant de prendre la fuite, relate une source policière. D’après le Diario de Xalapa, les agresseurs “lui ont tiré dessus à huit reprises et trois balles l’ont atteinte au thorax“.

Hospitalisée dans un état grave, Maria Elena Ferral a succombé à ses blessures quelques heures plus tard : “Malgré tous les efforts de l’équipe médicale pour lui sauver la vie, nous sommes terriblement au regret d’apprendre qu’il y a quelques minutes la journaliste Maria Elena Ferral est décédée“, twittait le gouverneur de l’Etat de Veracruz, Cuitlahuac Garcia, à l’aube, le 31 mars.

Condamnations

Peu avant, les forces de sécurité locales avaient dénoncé le meurtre. “Nous condamnons cette attaque lâche contre la journaliste Maria Elena Ferral, correspondante du Diario de Xalapa, à Papantla,” déclarait un responsable. La famille et les amis de la journaliste ne sont pas les seuls à réclamer justice et clarification. Selon le Diario de Xalapa, des organisations comme Article 19 et PEN International ont annoncé qu’elles allaient enquêter sur l’agression contre María Elena Ferral. “Les autorités devraient immédiatement ouvrir une enquête et assurer la protection de sa famille et de ses collègues,” déclare, quant à elle, Balbina Flores pour Reporters sans Frontières.

Le réseau de journalistes mexicains Red Veracruzana de Periodistas appelle les autorités à ouvrir une enquête en rapport avec le travail de journaliste de Maria Elena Ferral. Le texte insiste notamment sur les risques qu’elle encourrait en pratiquant son métier : “Au cours de la dernière décennie, Veracruz est devenu l’endroit le plus dangereux pour les journalistes au Mexique“. (…)

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