Le Mexique dépénalise l’avortement après un vote historique (Libération / AFP)


Une conquête pour les droits des femmes dans un pays plutôt conservateur. La Cour suprême du Mexique a jugé inconstitutionnelle la criminalisation de l’avortement, lors d’un vote à l’unanimité ce mardi soir (7 septembre 2021) qui va permettre aux Mexicaines d’accéder à cette pratique. Cette décision a été qualifiée d’«historique» par les défenseurs des droits de ce pays très catholique d’Amérique latine.

Manifestation en faveur de l’avortement à Mexico, en 2019.
Photo: ANDREA MURCIA / CUARTOSCURO

«C’est un pas de plus dans la lutte historique pour l’égalité (des femmes), la dignité et le plein exercice de leurs droits», a déclaré le président de la Cour, Arturo Zaldivar. «À partir de maintenant, il ne sera plus possible, sans violer les critères du tribunal et de la Constitution, de poursuivre une femme qui avorte dans les cas validés par ce tribunal», a détaillé Arturo Zaldívar.

La Cour s’est réunie en séance plénière pendant deux jours pour examiner la constitutionnalité des articles du code pénal de l’État de Coahuila, dans le nord du Mexique, qui punissent les femmes qui se font avorter de peines pouvant aller jusqu’à trois ans de prison.

Pouvoir du juge

Ces articles ont été déclarés inconstitutionnels à l’unanimité des dix juges présents, ce qui établit une jurisprudence pour les tribunaux dans le pays. Une source judiciaire a expliqué que cet arrêt aura une portée nationale car il va permettre aux femmes qui vivent dans des États où l’avortement est criminalisé d’avoir accès à l’avortement sur décision d’un juge.

«La femme doit demander [aux services de santé] de pratiquer l’avortement et s’ils le lui refusent, elle peut se présenter devant un juge et déposer un recours. Le juge aura désormais le pouvoir d’ordonner que l’avortement soit pratiqué», a expliqué à l’AFP Alex Alí Méndez, avocat constitutionnel et expert des questions d’avortement.

Une troisième conséquence de l’arrêt de la Cour suprême, a ajouté l’avocat, est qu’il constitue un outil permettant aux femmes emprisonnées pour avoir avorté de recouvrer leur liberté.

Le Groupe d’information sur le choix reproductif (GIRE), qui milite pour le droit à l’avortement, a salué ce qu’il a appelé un «jugement historique». «Nous espérons que dans tout le pays, les femmes et les personnes ayant la capacité de porter un enfant auront les conditions et la liberté de déterminer leur destin reproductif», a-t-il déclaré. L’avortement non médicalisé est la quatrième cause de décès maternel au Mexique, selon le groupe. (…)

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(Nouvel Obs)