Lecture. Gouvernements progressistes en Amérique latine (1998-2018) – La fin d’un âge d’or (sous la direction de Franck Gaudichaud et Thomas Posado)

Le “virage à gauche” de l’Amérique latine a suscité un intérêt à la fois politique et académique. Aujourd’hui, le reflux – voir la fin – de ces gouvernements progressistes est réel. Cet ouvrage collectif de recherche, édité par la collection “Des Amériques” des Presses universitaires de Rennes, propose un bilan critique de ces expériences, essentiellement pour la période 1998-2018. FAL vous en recommande la lecture.


Au niveau géopolitique, la tutelle étasunienne a été bousculée et la Chine est montée en puissance. Les politiques économiques ont été empreintes de la dépendance aux matières premières et à diverses formes d’extractivisme. Nous étudions également le rapport aux mouvements sociaux, dans les quartiers, les syndicats ou le champ de l’éducation.

Si l’on peut distinguer des caractéristiques communes, nous proposons aussi une analyse de conjonctures spécifiques : du géant brésilien où les ultra-conservateurs connaissent une dynamique fulgurante, à la crise vénézuélienne dont il est difficile d’entrevoir une issue, en passant par la répression de l’exécutif d’Ortega au Nicaragua, la coalition sociale-démocrate longtemps au pouvoir en Uruguay ou la présidence d’Evo Morales en Bolivie.


Nous avons ainsi recueilli les contributions des meilleurs spécialistes de la région, articulées avec les enquêtes de terrain de jeunes chercheurs, pour proposer une compréhension globale de la conjoncture actuelle de l’Amérique latine, au-delà des clichés dont elle est souvent victime.

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Sommaire

  • Introduction – Amérique latine : la fin de l’« âge d’or » des gouvernements progressistes (Franck Gaudichaud et Thomas Posado)
  • Partie 1. De nouvelles relations internationales et géopolitiques
    – Amérique latine : la doctrine Monroe est morte, vive la doctrine Monroe (Max Paul Friedman)
    – Relations Chine – Amérique latine : catalyseur du néo-extractivisme (Frédéric Thomas)
  • Partie 2. Mouvements sociaux, politique économique et modèle de développement
    – Populisme progressiste au Brésil et en Argentine des années 2000, l’heure des bilans (Pierre Salama)
    – Du consensus de Washington au consensus des commodities. La parabole du mendiant assis sur un banc d’or et la malédiction des ressources naturelles dans le néoextractivisme latinoaméricain. (Elena Ciccozzi)
    – Débats autour de l’extractivisme, transition écosociale et Buen Vivir en Équateur (Matthieu Le Quang)
    – La révolution comme conjoncture : le militantisme exceptionnel et le travail « dans l’État » des organisations populaires à Caracas (Yoletty Bracho)
    – La convergence manquée du mouvement syndical et des gouvernements progressistes latinoaméricains (Thomas Posado)
    – Kirchnerisme et syndicalisme usinier : chronique d’un rendez-vous raté ? Le cas d’une usine agroalimentaire dans la banlieue de Buenos Aires (Pierre Rouxel)
    – Progressisme, marché et éducation: quelques réflexions sur les transformations et les limites du projet éducationnel post-Pinochet au Chili (Rodrigo Torres)
  • Partie 3 – Des conjonctures nationales spécifiques
    – Le projet postnéolibéral du développement technoscientifique en Équateur : de l’illusion à la dystopie (Henry Chávez)
    – Le Front ample en Uruguay (2005-2019) : longévité au pouvoir et résilience d’un parti socialdémocrate (Damien Larrouqué, Luis Rivera-Vélez)
    – Au singulier ou au pluriel ? Réflexion sur la notion de droits sociaux dans la rhétorique sandiniste actuelle (Hélène Roux)
    – Venezuela 2018 : incertitude croissante et dérive autoritaire (Santiago Arconada Rodríguez, Edgardo Lander)
    – Nouvelle conjoncture politique en Bolivie : la fin d’un cycle (Pablo Stefanoni)
    – Brésil – Les raisons d’une débâcle démocratique (Laurent Delcourt)
  • Éléments de conclusion – Le cycle progressiste et ses contradictions. Réflexion critique sur les défis de la transformation sociale en Amérique Latine (Miriam Lang)