Les serpents viendront pour toi (Emilienne Malfatto / éditions les Arènes)


Des centaines de leaders sociaux sont assassinés chaque année en Colombie, comme Maritza. Dans «Les serpents viendront pour toi», la journaliste Emilienne Malfatto décrit la mécanique violente qui a englouti cette activiste, dans une région où se mêlent groupes armés et narcotrafiquants. Une enquête sensible et un livre puissant sur la part d’ombre de la Colombie : un ouvrage que France Amérique Latine vous recommande.

C’est une guerre qui ne dit pas son nom. En Colombie, chaque année, des centaines de « leaders sociaux » sont tués dans l’indifférence générale. Syndicalistes, responsables associatifs, simples citoyens voulant faire valoir leurs droits… L’une de ces figures s’appelait Maritza. Cette mère de six enfants fut assassinée dans sa ferme isolée, au cœur d’une région où se mêlent groupes armés, narcotrafic et enjeux touristiques. Pourquoi cette mort ? Emilienne Malfatto décide de tirer le fil de son histoire. Des Andes aux Caraïbes, ce récit est la quête d’une vérité qui ne cesse de se dérober, comme dans un jeu de miroirs, au milieu des menteurs et des hommes violents. 

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Un visage sur les acteurs sociaux colombiens assassinés
(Gérald Papy / Par le livre / Le Vif )


En Colombie, sur la trace des leaders sociaux assassinés (Élisabeth Schneiter / Reporterre)

Maritza Quiroz Leiva

Un soir de janvier 2019, des hommes frappent à la porte d’une ferme isolée de la région de San Isidro, dans la Sierra Nevada de Santa Marta, en Colombie. Maritza Isabel Quiroz Leiva est seule avec son dernier fils Camilo. À cette heure-ci, elle devine qui ils sont, et elle dit à Camilo de se cacher. Elle ouvre. Deux coups de feu. Elle tombe. Les hommes tirent deux autres coups et disparaissent dans la nuit. Qui sont-ils? Pourquoi a-t-elle été tuée? Deux questions qui ont poussé la journaliste Emilienne Malfatto à partir en Colombie pour y chercher des réponses.

Maritza était membre de la table ronde des victimes de violence à Santa Marta et dirigeait le groupe représentant les femmes de descendance africaine qui avaient été déplacées de force. Elle avait reçu des menaces en 2018 et la Cour constitutionnelle avait demandé qu’elle soit protégée. Sans effet, comme c’est presque toujours le cas. (…)

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