«Matarife», la mini-série colombienne dénonçant l’ancien président Uribe, arrive en France (article de Guylaine Roujol Perez / Le Parisien et vidéos)

Diffusée en espagnol via les réseaux sociaux l’année dernière, la première saison de cette mini-série documentaire ayant connu un vif succès, vient d’être traduite en français. Son auteur la dévoile en exclusivité pour Le Parisien.

Avec plus de 5,6 millions de vues pour le premier épisode, la mini-série documentaire colombienne « Matarife », diffusée chaque vendredi à partir du 22 mai 2020 en espagnol via les réseaux sociaux, est devenue virale dès son lancement. Cette diatribe contre l’ex-président Álvaro Uribe Vélez par l’avocat et journaliste colombien Daniel Mendoza Leal, déclinée en dix épisodes d’une durée de 6 à 8 minutes, vient d’être doublée à destination du public francophone, a annoncé son auteur et réalisateur en exclusivité au Parisien, « parce que le français est avant tout la langue des droits de l’homme ».

Le Matarife, c’est le boucher. « Pas le commerçant, mais celui qui sacrifie le bétail, d’un coup de poignard dans le cou » précise Mendoza, à qui la justice a donné raison en juillet dernier, lors d’un recours de l’ancien président contre la série diffusée sur les réseaux sociaux tels YouTube ou Twitter, car « elle violait les droits du sénateur Uribe à la réputation, à l’honneur et à la dignité. »

Au cœur du propos, la parapolitique… autrement dit le mariage dangereux entre la politique et les paramilitaires, eux-mêmes en lien avec le narcotrafic, et responsables de massacres qui ensanglantent le pays depuis une trentaine d’années.

La Ñeñepolitique

Avec un autre journaliste d’investigation, Gonzalo Guillén, le scénariste et réalisateur de la série Daniel Mendoza avait déposé en mars 2020 une plainte contre l’ancien président Uribe devant la Cour suprême de Colombie pour une présomption de corruption électorale lors de l’élection de l’actuel président, Ivan Duque, en 2018.

La Nueva Prensa, média digital dont ils sont fondateurs, avait préalablement diffusé un enregistrement dans lequel une fonctionnaire de l’Unité de travail législatif, bras droit de l’ancien président, s’entretenait au sujet de la campagne présidentielle de l’actuel président Duque avec un prête-nom de la mafia de la drogue, surnommé El Ñeñe. Ce dernier est décédé depuis au cours d’une agression au Brésil, mais est passé à la postérité en laissant son nom à cette nouvelle polémique : la Ñeñepolitique (…)

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Interview du journaliste et avocat Daniel Mendoza Leal, auteur de la série Matarife


La série complète « Matarife » sous-titrée en français
à visionner ici