🇲🇽 Mexique : la progressiste Claudia Sheinbaum prendra le pouvoir avec une gauche en position de force (Luis Reygada / L’Humanité)
Le Tribunal électoral a confirmé que la coalition de gauche disposera bien d’une large majorité au Parlement, ouvrant la voie à un paquet de réformes laissé en héritage par le président sortant López Obrador. Droite et États-Unis s’opposent déjà à une réforme du système judiciaire, pourtant gangrené par la corruption, le népotisme et le clientélisme.
C’est une excellente nouvelle pour Claudia Sheinbaum, la future présidente du Mexique. Alors qu’elle doit prendre sa nouvelle fonction le 1er octobre prochain, l’ancienne maire de Mexico, élue à la tête du pays en juin avec près de 60 % des voix, pourra s’appuyer sur une très confortable majorité au Congrès pour continuer « le deuxième étage » du processus de transformation politique initié en 2018 par le président progressiste Andrés Manuel López Obrador (dit « Amlo »).
Si elle avait complètement écrasé ses adversaires, en s’imposant notamment avec trente points d’avance sur la représentante du bloc conservateur Xóchitl Gálvez, les candidats de son parti (Morena) et leurs alliés (les membres de la coalition « Continuons à écrire l’histoire », le Parti du travail – PT – et le Parti vert écologiste) avaient eux aussi obtenu d’excellents résultats dans les deux Chambres lors du méga-scrutin. Restait à définir leur répartition finale, mission remplie par l’Institut national électoral (INE) vendredi dernier.
Après deux mois de controverses autour de l’interprétation constitutionnelle au sujet des sièges attribués en fonction des règles de représentation proportionnelle, le tribunal électoral a tranché, offrant une nouvelle victoire au bloc de gauche : la coalition disposera de 364 députés sur 500 pour les trois prochaines années, soit plus que la majorité des deux-tiers nécessaires pour modifier la Constitution, et faciliter l’approbation de réformes ambitieuses. Au Sénat, avec 83 sièges sur 128, Morena et ses alliés n’atteignent pas la majorité qualifiée, mais les trois voix manquantes pour l’obtenir sont très facilement à sa portée.
Mauvaise perdante, la droite refuse d’accepter cette situation. Et enrage en dénonçant une « atteinte à la démocratie », tout en fustigeant un parti au pouvoir qui serait « sur-représenté » dans la Chambre des députés (avec 73 % des sièges alors qu’ils n’ont obtenu « que » 54 % des voix aux législatives). Il s’agit bien là de cette même droite qui n’avait, jusqu’à l’arrivée de la gauche au pouvoir, jamais rien eu à redire sur le système politico-électoral en vigueur durant plusieurs décennies tant qu’il favorisait ses intérêts, au mépris des règles démocratiques d’un pays habitué aux fraudes électorales, et aux dépens des classes populaires, l’énorme majorité de la population. (…)
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Pour rappel, voir ces articles de juin 2024 :
– Élections au Mexique : victoire de Claudia Sheinbaum à la présidentielle. Le parti Morena majoritaire aux législatives et scrutins locaux (revue de presse)
– Mexique : la victoire historique de Claudia Sheinbaum (analyse de Christophe Ventura / IRIS)