Mexique : le mouvement étudiant se lève contre la répression para-étatique (Révolution Permanente)
Depuis fin juillet, en pleine transition politique, la colère se répand parmi les étudiants du Mexique et avec celle-ci les assemblées, la grève et les manifestations : le fonctionnement antidémocratique de l’université, le manque de ressources, la menace d’imposition de frais d’inscription et enfin les agressions de groupes violents, connus comme les groupes « porriles », ont mis le feu aux poudres.
Avec la plupart des centres qui font partie de la Universidad Nacional Autónoma de México (UNAM) en grève, ce mercredi 5 septembre, 200.000 étudiants manifestaient à Mexico et avant de se rassembler devant le Rectorat de l’université. À l’origine de cette colère massive, un énième geste antidémocratique du côté des autorités universitaires du Colegio de Ciencias y Humanidades (CCH) Azcapotzalco : l’effacement, fin juillet, des peintures murales qui, réalisées par les diverses générations d’étudiants, rappelaient des évènements politiques comme la disparition forcée des 43 étudiants de la Escuela Normal Rural Isidro Burgos en 2014.
Cette attaque des autorités universitaires, qui s’est produite dans un contexte de menace d’imposition de frais d’inscription et d’un fort manque de ressources, est à la base de la première assemblée du mouvement. Dans ce cadre, les étudiants du CCH Azcapotzalco ont décidé de refaire les peintures murales et de relancer des revendications contre le fonctionnement antidémocratique de l’université et pour l’éducation publique et gratuite. Jusqu’à ce moment-là, le mouvement restait restreint au CCH. Cependant, quelques semaines plus tard, le 3 septembre, dans la continuité de leur campagne, les étudiants du CCH, rassemblés devant le Rectorat, étaient brutalement agressés par les groupes « porriles » qui agissent au service des autorités universitaires et des partis du patronat ». Bilan : 14 étudiants blessés dont 2 risquant de perdre la vie.
C’est à partir de ce moment que, poussée par la condamnation des groupes « porriles », la mobilisation dépasse le cadre du CCH et réveille la solidarité du reste des centres de l’UNAM et d’autres universités tout en relançant un mouvement étudiant comparable à celui de la grand lutte universitaire de 1999 (…)