Au Mexique, un mur érigé autour du palais présidentiel devient le symbole de la lutte des femmes (Jean-Marc Four / France Info)

Les images sont saisissantes : tout autour du palais présidentiel, le chef de l’État mexicain Andres Manuel Lopez Obrador (surnommé par ses initiales AMLO) a fait construire un mur de palissades métalliques noires de trois mètres de haut. Les autorités redoutaient des débordements, mardi 8 mars, journée de manifestations pour les droits des femmes.


En fin de semaine dernière, le symbole en soi était déjà impressionnant avec ce palais transformé en camp retranché, un peu comme Trump à la Maison Blanche au moment des élections aux États-Unis. Mais le symbole a pris une autre dimension dans la nuit du 6 au 7 mars. Toutes les associations féministes se sont donné rendez-vous autour de ce mur tout noir. Et elles ont peint ou bombé à la peinture blanche, sur les palissades, les prénoms des milliers de femmes victimes de meurtres et de féminicides dans le pays : Carmen, Susana, Paola, Monica, Pilar, etc. Puis elles ont décoré le mur de fleurs et ajouté quelques slogans comme “Il n’y a pas de murailles si hautes que des femmes organisées ne puissent surmonter”. Ou bien “Somos el grito de las que no tienen voz” : Nous sommes le cri de celles qui n’ont pas de voix. 


Dix assassinats par jour

Il faut dire que la situation est catastrophique sur ce sujet : le Mexique et ses 125 millions d’habitants demeure l’un des pays les plus rétrogrades au monde pour les droits des femmes. Avec surtout une violence endémique : près de 10 femmes sont assassinées chaque jour, plus de 3 000 mortes par an. Et régulièrement dans des circonstances atroces. Dans plus de la moitié des cas, le meurtrier est le conjoint ou le compagnon. Qui plus est, 99% des plaintes n’aboutissent nulle part. Les dossiers sont classés sans suite par la justice. Il faut aussi ajouter les disparitions : plus de 20 000 femmes disparues dans le pays depuis un demi siècle. (…)

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