🇵🇪 Pérou. Des criminels présumés liés à l’exploitation minière illégale massacrent treize mineurs (Servindi / Cocomagnanville)
Malgré l’état d’urgence permanent déclaré par l’État péruvien dans la zone de Pataz à La Libertad, le nombre de victimes et d’attaques continue de croître.
Treize travailleurs du sous-traitant R&R de la société minière Poderosa ont été retrouvés morts ce dimanche 4 mai après plus d’une semaine d’enlèvement par des criminels présumés liés à l’exploitation minière illégale.
Les agents de sécurité ont été kidnappés le 25 avril et, depuis lors, leurs familles ont commencé à demander de l’aide pour les retrouver ; elles affirment toutefois que la police n’a pas mené à bien la perquisition.
« La police et l’État n’ont pas eu le courage d’intervenir. S’ils avaient agi immédiatement, le meurtre de 13 personnes aurait probablement été évité, mais ils ont attendu si longtemps (…). Le gouvernement central en porte l’entière responsabilité », a déclaré le maire de Pataz, Aldo Carlos Mariño, dans une interview accordée à Latina.
Dans une interview accordée à Radio Exitosa , un proche des victimes, qui a préféré ne pas être identifié, a déclaré que la police avait été informée de l’endroit où se trouvaient les victimes, y compris de leur décès, mais qu’elle avait ignoré cette information.
« Ils savaient, ils savaient déjà que les garçons étaient morts, ils savaient déjà où ils se trouvaient. Nous les avons informés dès le début (…). Ils ont été assassinés la nuit même de l’enlèvement », a-t-il déclaré.
Selon un article d’Infobae , les membres de la famille ont affirmé que les victimes avaient été retrouvées par leurs collègues et non par la police.
La vidéo circulant en ligne aurait été envoyée aux policiers il y a quelques jours, mais ils auraient retardé la découverte afin de se l’attribuer.
« Ils (la police nationale) étaient au courant de la situation. Je ne comprends pas pourquoi ils ont attendu la dernière minute que leurs collègues trouvent les corps pour pouvoir dire qu’ils les avaient trouvés », peut-on lire dans le communiqué.
De nombreux appels à l’aide ont été lancés avant le drame
Ce qui est arrivé aux treize mineurs de Pataz n’est pas un cas isolé ou nouveau. Il y a quelques années, la société minière Poderosa avait exhorté le gouvernement à prendre des mesures pour éradiquer la présence croissante de criminels liés à l’exploitation minière illégale.
Le 2 décembre 2023, neuf travailleurs sont morts et quinze autres ont été blessés dans une attaque également attribuée à l’exploitation minière illégale.
Quelque chose de similaire s’est produit en juillet 2024, lorsqu’une autre attaque a blessé trois travailleurs de Minera Poderosa .
À cela s’ajoute la récente attaque contre un puits de mine et une minifourgonnette transportant des mineurs et du personnel de sécurité de la compagnie minière entre le 28 et le 29 mars 2025, qui a fait cinq morts. Tous ces événements ont été enregistrés dans le cadre de l’état d’urgence dans la région. (…)
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