🇧🇷 Au premier procès des émeutes de Brasilia, des partisans de Bolsonaro lourdement condamnés (Libération / AFP)


Jusqu’à dix-sept ans de prison ont été infligés jeudi 14 septembre à trois partisans de l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro, reconnus coupables de tentative de coup d’Etat lors des émeutes de Brasilia en janvier.

Lors de l’ouverture du procès au Brésil, le 13 septembre 2023. (Sergio Lima/AFP)

Les premières condamnations, sévères, tombent neuf mois après les émeutes de Brasilia. Jeudi 14 septembre au soir, la Cour suprême brésilienne a jugé Aecio Lucio Costa Pereira, 51 ans, et Thiago Mathar, 43 ans, coupables des cinq charges qui pesaient contre eux. Ils ont respectivement été condamnés à dix-sept et quatorze ans de prison. Plus tard jeudi soir, la Cour a également condamné Matheus Lima de Carvalho à dix-sept ans de prison.

Le 8 janvier «n’a pas été une promenade du dimanche. Cela a été un dimanche de dévastation, le jour de l’infamie», a lancé Rosa Weber, présidente de la plus haute juridiction du pays, où ce premier procès d’émeutiers bolsonaristes avait débuté mercredi.

Aecio Lucio Costa Pereira, originaire de l’État de Sao Paulo, a été reconnu coupable notamment de tentative de coup d’État, d’association criminelle et de détérioration de patrimoine public classé. Il devra par ailleurs payer une amende, et contribuer à une indemnisation «pour préjudice moral et dégâts matériels collectifs» de 30 millions de réais (environ 5,8 millions d’euros), avec les autres personnes condamnées pour ces émeutes. «L’objectif était, en faisant usage de la violence, de mettre Brasilia en état de siège et de propager dans tout le pays la pratique d’actes criminels qui portent atteinte à l’Etat de droit», a dénoncé le juge Cristiano Zanin.

Pour le juge rapporteur Alexandre de Moraes, les manifestants voulaient  «convaincre l’armée d’adhérer à un coup d’État». Il a montré une vidéo partagée par Aecio Lucio Costa Pereira sur les réseaux sociaux dans laquelle il s’était filmé dans l’hémicycle du Sénat, célébrant l’invasion et portant un t-shirt flanqué des mots «Intervention militaire». Son avocat a affirmé lui que son client était victime d’un «procès politique» et que contrairement à d’autres bolsonaristes, il n’a «pas commis le moindre acte de violence».

Le deuxième condamné, Thiago Mathar, a été vu dans l’enceinte du palais présidentiel durant les émeutes. D’après sa défense, il n’y serait entré que pour se mettre à l’abri lors d’affrontements entre la police et les émeutiers sur la place des Trois pouvoirs. «Il voulait juste un Brésil meilleur, il n’était pas là pour semer le désordre», a dit son avocat. Cela n’a pas empêché la majorité de juges de le condamner à une peine de 14 ans de réclusion.

Pendant le procès du troisième émeutier, Matheus Lima de Carvalho, le juge rapporteur a montré des images qu’il a envoyées à sa compagne, dans lesquels il préconisait de «tout casser» pour que «l’armée entre» en action. Au total, le parquet brésilien a engagé des poursuites contre 232 personnes. (…)

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Pour rappel, voir ces articles de janvier 2023 :
L’invasion du Congrès à Brasília par des partisans de Bolsonaro (Revue de presse)
Un Brésil fracturé : quelles conséquences sur le mandat de Lula ? (Christophe Ventura / IRIS)
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