Prix Goldman : six personnalités et six combats pour l’environnement dans le monde (Christelle Guibert / Ouest-France)

La Fondation Goldman pour l’environnement a attribué ses prix pour l’année 2020, lundi 30 novembre, aux États-Unis. Les six lauréats sont des défenseurs des richesses de leur territoire sur six continents. Galerie de portraits à conserver en mémoire, alors que les assassinats de militants écologistes se multiplient dans le monde.

Fondés en 1989 par les époux Goldman, philanthropes américains et grands défenseurs de l’environnement (décédés depuis), les prix Goldman de l’Environnement ont été officiellement remis le 30 novembre, aux États-Unis. Ils récompensent des acteurs de terrain, des défenseurs de l’environnement de six continents qui payent parfois leur combat de leur vie.

C’est le cas de l’activiste mexicain Isidro Baldenegro López, prix Goldman 2005. Le chef de la communauté Tarahumara a été tué bout portant, en 2017. Sa lutte contre l’exploitation forestière illégale, dans la région montagneuse du nord de la Sierra Madre, lui a été fatale.

L’ONG Global Witness a déploré un record de 212 militants écologistes assassinés, en 2019 (le rapport en lien, ici). Ceux qui luttent contre le secteur minier ou l’agro-industrie sont les plus menacés. Les pires pays où défendre son environnement sont la Colombie et les Philippines, avec respectivement 64 et 43 décès. C’est-à-dire, la moitié des assassinats dans le monde.

Ci-dessous la galerie des courageux 2020, sur les six continents : Europe, Asie, Amérique du Nord, Amérique du Sud et les nations insulaires. […]

Pour l’Amérique du Sud : l’Équatorienne Nemonte Nenquimo

Nemonte Nemquino (DR)

Nemonte Nenquimo, indigène de la nation autochtone Waorani, vit dans la partie de la forêt amazonienne située dans l’Équateur. Elle s’est battue contre un projet de forage pétrolier sur ces terres ancestrales et a gagné son action en justice. Elle a sauvé un bout de forêt tropicale, connue pour la richesse de sa biodiversité. La population Waorani, environ 5 000 membres, a toujours protégé cet écosystème. Ce sont des chasseurs-cueilleurs qui sont entrés en contact tardivement, en 1958, avec les Occidentaux. Leur territoire chevauche le parc national de Yasuni, réputé pour le nombre de ses espèces endémiques. Ce qui n’empêche pas l’industrie pétrolière de s’y intéresser… “Nous ne gagnerons pas ce combat si seuls les autochtones se battent. Nous voulons que vous vous joigniez à la lutte pour construire une planète meilleure pour nos enfants“, a réagi Nemonte Nenquimo, à son prix.

Pour l’Amérique du Nord : Leydy Pech, l’apicultrice anti-OGM (Mexique)

Leydy Pech (Robín Canul Suárez)

La Mexicaine Leydy Pech est une apicultrice indigène maya. Pour protéger la base de la nourriture de ses abeilles, elle a pris la tête d’une une coalition contre le projet de plantation de soja génétiquement modifié par Monsanto (racheté par Bayer depuis), dans l’État de Campeche, situé dans la péninsule du Yucatan. L’apiculture fait partie de la culture maya et grâce à elle, le Mexique est le quatrième producteur mondial de miel et les forêts de Campeche sont protégées. Mais à partir des années 2000, Monsanto a testé du soja OGM sur des parcelles, avec l’assentiment du gouvernement mexicain. En 2017, la Cour suprême mexicaine a donné gain de cause à Leydy Pech. Les magistrats ont jugé que le gouvernement avait bien violé les droits constitutionnels des Mayas et ont suspendu les plantations de Monsanto, catastrophiques pour les forêts mexicaines.

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