Sixième édition de l’Atlas de l’Amérique latine (Éditions Autrement / Espaces Latinos)


L’Amérique latine est le continent des contrastes. Riche d’une histoire mouvementée et composée d’une multitude d’identités, l’Amérique latine fait face aujourd’hui à des nombreux défis. L’Atlas que vient de publier Autrement brosse le portrait social, économique et politique actuel de la région. Un ouvrage que France Amérique Latine vous recommande.


Atlas de l’Amérique latine / Polarisation politique et crises
Olivier Dabène, Frédéric Louault

Cartographe : Aurélie Boissière
Éditions Autrement

Riche d’une histoire mouvementée et composée d’une multitude d’identités, l’Amérique latine fait face aujourd’hui à de nombreux défis. Cet atlas dresse le portrait social, économique et politique de la région :
• Un legs historique qui pèse toujours sur les régimes actuels.
• Malgré des soubresauts économiques et des progrès sociaux, une croissance ralentie qui fragilise les populations.
• Une corruption importante et des crises démocratiques : le retour à une stabilité politique est-elle possible ?
• Une Amérique latine qui peine à trouver une place dans le monde, au-delà d’un rôle régional.

Cette sixième édition, et ses quelques 120 cartes et infographies, analyse les grands enjeux auxquels est confrontée l’Amérique latine contemporaine dans la mondialisation.

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Introduction (Espaces Latinos)

La naissance hasardeuse de l’Amérique latine 

Le continent américain doit son nom à une série de hasards et d’approximations. La déformation du prénom d’un modeste navigateur florentin est à l’origine de la « grande comédie des méprises » du début du XVIe siècle, selon l’élégante expression de Stefan Zweig (Amerigo, 1941), qui aboutit à dépouiller Christophe Colomb des mérites d’avoir accosté le premier un monde qu’il confondit avec les Indes. Évoquant en 1503 dans ses de voyages vers un Nouveau Monde (mundus novus) et les Indes, Americus Vespucius (Amerigo Vespucci) apparaît rapidement aux yeux de ses contemporains comme un découvreur. Et lorsqu’un éditeur de Saint-Dié publie en 1507 une Introduction à la cosmographie, où est suggéré que le nouveau monde s’appelle « America puisque c’est America qui a découvert », les cartographes, astronomes et érudits, puis le grand public, contribuent au baptême collectif du continent. 

L’expression « Amérique latine », pour sa part, a été inventée en 1856 par un Chilien et un Colombien vivant à Paris et fréquentant les milieux politiques attachés à la dimension « latine » (français, espagnol et italien) de leur combat pour la république. L’expression est reprise à peine quelques années plus tard sous le Second Empire, et sert l’ambition stratégique de Napoléon Ill qui souhaite aider les nations latines d’Amérique et positionner la France contre l’Espagne, la Grande-Bretagne et les États-Unis. Sa conquête du Mexique avec l’empire de Maximilien (1863-1867) est l’éphémère concrétisation de ce rêve.  

Les errements des voyageurs du XVIe siècle et les stratégies concurrentes des puissances européennes trois siècles plus tard ne relèvent pas de la simple anecdote. Elles illustrent le mode de formation historique du continent. À partir de la « rencontre entre deux mondes », empreinte de violence destructive et spoliatrice, le destin de l’Amérique latine s’est souvent joué depuis l’extérieur. 

Cet atlas donne à voir les contrastes à travers l’histoire, la géographie, les ressources, la démographie, le développement, la dimension culturelle et politique, ainsi que les rapports de l’Amérique latine avec le monde. Le XXIe siècle s’est ouvert en Amérique latine dans un climat d’optimisme. Le continent se caractérisait par une communauté de valeurs et de pratiques démocratiques. La croissance économique accompagnée de politiques redistributives a engendré des progrès sociaux sans précédent. Après une décennie euphorique, l’Amérique latine a pourtant de nouveau basculé dans une période de crise et de polarisation politique qui assombrit son avenir. (…)

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Les auteurs 

Olivier Dabène est professeur de sciences politiques à l’Institut d’Études Politiques de Paris (Sciences Po) et chercheur au Centre de recherches internationales (CERI, FNSP). Ses travaux portent sur l’état de la démocratie et l’intégration régionale en Amérique latine. Il a publié de nombreux ouvrages sur l’Amérique latine, parmi lesquels récemment : La gauche en Amérique latine, 1998-2012 (Presses de Sciences, 2012), Atlas de l’Amérique latine (3e édition, 2019), L’Amérique latine à l’époque contemporaine (9e édition, 2020), et Los efectos de los procesos participativos en la acción pública (Teseo 2019). Son dernier ouvrage, intitulé Street art and democracy in Latin America  est paru en octobre 2019 chez Palgrave.

Fréderic Louault est professeur de science politique à l’université libre de Bruxelles, directeur du Centre d’Étude de la vie politique (Cevipol, ULB) et codirecteur du Centre d’étude des Amériques (AmericaS, ULB). Titulaire d’un doctorat en science politique de l’IEP de Paris, il est vice-président de l’Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes (Opalc, Sciences Po).

Aurélie Boissière. Cartographe – Géographe-indépendante, elle collabore régulièrement à Courrier international et à la collection Atlas des éditions Autrement. Voir son site Boite à cartes