Sommet de l’Amazonie (revue de presse)


Un sommet de l’Amazonie s’est déroulé les 8 et 9 août à Belém, au Brésil. Le président Lula accueillait les dirigeants de sept autres pays de la région, membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA). Ils se sont mis d’accord sur une alliance contre la déforestation, mais sans objectifs concrets. Emmanuel Macron, convié à l’événement au nom de la Guyane française, ne s’est pas déplacé.

La ministre de l’Environnement Marina Silva, le président Lula, le président colombien Gustavo Petro et la ministre des Peuples autochtones, Sonia Guajajara lors d’une réunion sur la préservation de l’Amazonie le 8 juillet 2023. AFP – JUAN BARRETO

Sommet de l’Amazonie : lutte contre la déforestation mais pas de mesure concrète, l’écologie à petits pas (Marie Scagni / Martin Baudry / L’Humanité)

Le 9 août, en clôture du sommet de l’Amazonie qui se tenait à Belém, une déclaration finale a acté une « alliance » entre huit pays d’Amérique latine pour lutter contre la déforestation « afin d’éviter le point de non-retour ». Toutefois, aucune mesure concrète n’a été adoptée, malgré la volonté du président Lula d’apparaître comme une figure de la diplomatie verte.

Un rassemblement symbolique, à défaut de plus. Cela faisait quatorze ans que ne s’étaient plus rassemblés les pays membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (Octa), qui rassemble le Brésil, la Colombie, le Venezuela, le Pérou, la Bolivie, l’Équateur, le Suriname et le Guyana.

Des indigènes des pays amazoniens et des membres de mouvements sociaux participent à la Marche des peuples de la Terre pour l’Amazonie à Belém, dans l’État de Para, au Brésil, le 8 août 2023. AFP

Une disette qui a pris fin les 8 et 9 août à Belém, dans le nord du Brésil, à l’occasion d’ un sommet initié par le président Lula. L’objectif de cette rencontre était de se positionner sur la sauvegarde de l’Amazonie, qui a perdu 17 % de sa surface végétale entre 1985 et 2021. Voici ce qu’il faut en retenir.

Un accord commun contre la déforestation

Le principal aboutissement du sommet réside dans l’adoption d’un texte commun, signé par les huit pays membres de l’Octa. Cette déclaration de Belém acte ainsi la création d’une « Alliance amazonienne de combat contre la déforestation », dont les contours sont tracés en 113 points. Celle-ci vise à « promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour » , c’est-à-dire un stade où ce «  poumon vert de la planète » émettrait plus de carbone qu’il n’en absorberait.

Ce texte intervient moins d’une semaine après la publication de la « déclaration de Manaus » par des scientifiques de l’Institut de recherche et de développement (IRD), promouvant la recherche engagée et partagée en Amazonie sur les questions environnementales. Le texte souligne aussi à plusieurs reprises l’importance du respect des droits des populations autochtones vivant dans la plus grande forêt de la planète, dont les lieux de vie sont largement menacés par la déforestation. (…)

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Un sommet de l’Amazonie en demi-teinte malgré la menace grandissante du point de non-retour (Blandine Garot / Novethic)

Il faut sauver la forêt amazonienne. C’était l’objectif clairement affiché du sommet régional qui s’est tenu les 8 et 9 août à Belém, dans le nord du Brésil. Les huit pays possédant un bout de la forêt amazonienne y ont affirmé leur volonté de lutter contre la déforestation. Un effort louable mais encore bien insuffisant pour sauver “le poumon vert” de la planète.

Photo : Nelson Almeida / AFP

La forêt tropicale n’est ni un vide à occuper ni un trésor à piller. C’est un parterre de possibilité qui doit être cultivé”, a déclaré le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva, à l’ouverture du sommet régional de Belèm. À son initiative, l’événement a réuni les 8 et 9 août, les dirigeants des huit pays membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), créée en 1995.

Le Brésil, la Bolivie, la Colombie, le Pérou, l’Équateur, le Guyana, le Suriname et le Venezuela ont ainsi signé une déclaration commune entérinant la création d’une nouvelle alliance, appelée “Alliance amazonienne de combat contre la déforestation”, afin de préserver la plus grande forêt du monde. Leur objectif : “Promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour”.

Des envoyés de Norvège et de l’Allemagne, principaux financeurs du Fonds Amazonie, ont également fait le déplacement. À l’exception de la France, dont l’absence d’Emmanuel Macron, pourtant invité personnellement par le président Lula, a été fortement remarquée. Le pays n’a finalement été représenté que par son ambassadrice au Brésil, Brigitte Collet, malgré la situation stratégique de la Guyane à 90% recouverte par la forêt tropicale.

Beaucoup d’attentes, et peu de décisions

Cette déclaration commune publiée à l’issue du premier jour du sommet laisse cependant un goût amer aux associations de défense pour l’environnement, bien que ce document de 22 pages et divisé en 113 points appelle à redoubler d’efforts pour réduire la déforestation, via la création d’un centre de coopération policière pour lutter contre l’orpaillage. Il s’agit surtout d’un consensus de façade, où de nombreuses divergences ont entaché ce sommet, notamment entre la Colombie et le Brésil autour de projets d’exploration pétrolière en Amazonie.

“Il est aujourd’hui difficile de se montrer satisfait puisqu’il n’y a pas d’objectif clair annoncé sur le recul de la déforestation. Cela ne va donc pas sauver la forêt”, explique Éric Moranval, chargé de campagne Forêts de Greenpeace France. Ajoutant néanmoins que “la tenue de ce sommet est importante car il a lieu après quatre ans de saccage environnemental au Brésil”. Sous l’ancien chef d’État brésilien Jair Bolsonaro, la déforestation avait augmenté de 85% rien qu’entre 2018 et 2019.  “Il y a donc aujourd’hui un retour au multilatéralisme autour de la question de l’Amazonie”, se réjouit cet expert auprès de Novethic. En prenant compte les sept premiers mois du mandat de Lula, la déforestation a déjà reculé de 42,5% en comparaison à la même période l’année passée, sous l’ère Bolsonaro. (…)

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Sommet sur l’Amazonie : une «alliance» contre la déforestation mais sans objectifs concrets (Libération / AFP)

Les pays sud-américains d’Amazonie réunis à Belém, au Brésil, ont décidé mardi 8 août de former une «alliance» contre la déforestation. Mais contrairement aux attentes des ONG, cette déclaration commune ne présente aucun objectif commun.

Une manifestation des peuples indigènes de l’Amazonie, mardi 8 août à Belem. (Evaristo Sa /AFP)

Le sommet accouche d’une «alliance» sans toutefois de buts précis. Les pays sud-américains d’Amazonie réunis à Belém, au Brésil, ont décidé mardi 8 août de former une «alliance» contre la déforestation. La création d’une entité intitulée «Alliance amazonienne de combat contre la déforestation» est stipulée dans une déclaration commune signée par le Brésil, la Bolivie, la Colombie, l’Equateur, le Guyana, le Pérou, le Suriname et le Venezuela. L’alliance «a pour but de promouvoir la coopération régionale dans le combat contre la déforestation, pour éviter que l’Amazonie n’atteigne le point de non-retour». Si ce point de non-retour était atteint, l’Amazonie émettrait plus de carbone qu’elle n’en absorberait, ce qui aggraverait le réchauffement de la planète.

Mais contrairement aux attentes des organisations de défense de l’environnement, cette déclaration commune publiée à l’issue du premier des deux jours du sommet ne présente aucun objectif commun pour éradiquer totalement la déforestation, comme le Brésil a promis de le faire d’ici 2030. Ce document-fleuve en 113 points pose de façon détaillée les jalons d’une coopération entre les huit pays membres de l’Organisation du traité de coopération amazonienne (OTCA), pour promouvoir le développement durable dans cette vaste région qui abrite environ 10 % de la biodiversité mondiale. (…)

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Les pays amazoniens décident de former une «alliance» contre la déforestation (RFI)


Sommet de Belém : à l’heure de se mobiliser pour l’Amazonie, que fait la France ?  (Alexandra Schwartzbrod / Libération)

Après des années de déforestation effrayante sous l’égide de Bolsonaro, le Brésil de Lula organise ces 8 et 9 août un sommet international pour la forêt amazonienne. Un enjeu crucial qu’Emmanuel Macron semble pourtant dédaigner.

Mis à part les centaines de milliers de morts du Covid – dont beaucoup auraient pu être évitées sans sa politique irresponsable –, l’Amazonie a été l’un des marqueurs forts du régime de Jair Bolsonaro au Brésil. On se souvient de ces alertes effrayantes sur l’avancée de la déforestation que l’ex-président n’a cessé d’encourager, tout ce qui permettait de faire de l’argent était pour lui bon à prendre, quelle que soit son origine. Pourquoi accorder tant d’importance à cette forêt tropicale ? Elle est la plus grande réserve de biodiversité au monde et elle joue un rôle fondamental dans la stabilité climatique régionale et mondiale en aspirant le carbone dans ses sols et en relâchant de l’oxygène dans l’atmosphère, ce n’est pas rien. Sans elle, l’humanité perd une alliée cruciale dans la lutte contre le dérèglement climatique. D’où le soulagement de nombre de spécialistes et défenseurs de l’environnement quand Lula a remplacé Bolsonaro à la tête du Brésil. (…)

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