Neuvième sommet des Amériques (revue de presse et vidéos)


Ce lundi 6 juin, a débuté le neuvième sommet des Amériques à Los Angeles. Ce sommet se tiendra sans la présence du président mexicain Andrés Manuel López Obrador qui proteste ainsi contre l’exclusion par les Etats-Unis de Cuba, du Nicaragua et du Venezuela.

À l’occasion du sommet, le président Biden espère conclure un accord de coopération régionale sur un sujet politiquement explosif, et qui lui vaut de violentes critiques de l’opposition républicaine : l’immigration. Une caravane de plusieurs milliers de migrants est d’ailleurs partie du Mexique vers les États-Unis lundi, premier jour du Sommet des Amériques.

Sommet des Amériques : « un échec des États-Unis et l’affirmation d’un régionalisme latino-américain » (Entretien avec Frédéric Thomas / CETRI par Jean-François Herbecq et Daniel Fontaine / RTBF)

Le Sommet des Amériques organisé par les États-Unis s’est ouvert avec une absence remarquée : le président mexicain a décidé de bouder l’événement. Manuel López Obrador marque ainsi son désaccord sur le fait que Cuba, le Nicaragua et le Venezuela ne sont pas invités à Los Angeles.

La Maison Blanche a justifié leur absence en raison du « manque d’espace démocratique » et du manque de respect des droits humains dans ces pays. La réunion était pourtant censée démontrer la bonne coopération entre les Etats-Unis et ses voisins du sud. Les absences et chaises vides soulignent surtout la difficulté croissante des États-Unis à se faire entendre dans leur pré carré historique.

L’absence de plusieurs dirigeants à ce sommet des Amériques est-elle le signe d’un déclin de l’influence des États-Unis en Amérique latine ?

Frédéric Thomas  : « C’est en tout cas un revers diplomatique pour les États-Unis. Lors de sa campagne électorale, Joe Biden avait dit qu’il renverserait la vapeur par rapport à Donald Trump qui avait tourné le dos au continent latino-américain. Joe Biden avait promis de réaffirmer l’intérêt des États-Unis pour l’Amérique latine. Ça n’a pas été le cas. Ce sommet était l’occasion de souligner le rôle et la présence des États-Unis sur le continent latino-américain. On voit que c’est déjà un échec, avec, a contrario, l’affirmation d’un régionalisme latino-américain. C’est une défaite partielle pour l’hégémonie des États-Unis sur le continent. »

Les propositions américaines ne sont pas susceptibles de convaincre ?

Frédéric Thomas  : « Ils n’ont pas grand-chose à proposer aux pays latino-américains. Il n’y a pas de nouveau programme d’aide suite à la pandémie. La question de la migration répond avant tout à un problème de politique intérieure des États-Unis, et pas aux nécessités des pays latino-américains. Les États-Unis n’ont pas grand-chose à offrir, et ce qu’ils mettent en avant, comme Trump l’a fait, c’est América first. » (…)

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Sommet des Amériques : tensions entre le Mexique et les États-Unis sur le choix des invités (France 24)

Les espoirs du président Joe Biden de resserrer les liens avec l’Amérique latine, sur des sujets cruciaux comme l’immigration, ont été sévèrement douchés par son homologue mexicain qui a décidé de boycotter le “Sommet des Amériques” ouvert à Los Angeles pour protester contre l’exclusion de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua. Les explications de Quentin Duval, correspondant de France 24 à Mexico.

Le Sommet des Amériques de Joe Biden débute sur une fausse note avec le boycott du Mexique (France 24)

Le président du Mexique a annoncé, lundi, qu’il ne participerait pas au Sommet des Amériques, organisé par Joe Biden et qui débute aujourd’hui à Los Angeles, pour protester contre la décision américaine d’exclure Cuba, le Venezuela et le Nicaragua.


Sommet des Amériques : une “caravane” de milliers de migrants part du Mexique vers les États-Unis (France 24)

Une “caravane” de plusieurs milliers de migrants s’est mise en route lundi 6 juin dans le sud du Mexique avec l’intention de gagner les États-Unis, au premier jour du “Sommet des Amériques” qui se tient à Los Angeles et doit aborder les questions migratoires.


À peine lancé, le Sommet des Amériques de Biden déjà boudé (Le Monde / AFP)

Vingt-trois dirigeants du continent doivent se réunir à Los Angeles jusqu’à vendredi. La rencontre, censée afficher l’exemplaire coopération entre les États-Unis et ses voisins, risque à l’inverse de mettre en lumière les divisions du continent.

Joe Biden, à Washington, le 6 juin 2022. Photo : Stefani Reynolds / AFP

Les espoirs du président Joe Biden de resserrer les liens avec l’Amérique latine, sur des sujets cruciaux comme l’immigration, ont été sévèrement douchés, lundi 6 juin, par son homologue mexicain, qui a décidé de boycotter le Sommet des Amériques ouvert à Los Angeles pour protester contre l’exclusion de Cuba, du Venezuela et du Nicaragua. Ces trois pays n’ont pas été invités, a confirmé lundi à l’Agence France-Presse (AFP) un responsable de la Maison Blanche, soulignant « les réserves » des États-Unis face « au manque d’espace démocratique et au respect des droits humains » dans ces trois pays. Le gouvernement cubain a dénoncé la décision américaine de ne pas l’inviter comme étant « antidémocratique et arbitraire ».

Le président mexicain, Andrés Manuel López Obrador, avait fait savoir qu’il ne ferait pas le déplacement dans de telles conditions, et il a mis sa menace à exécution. « Je ne vais pas au sommet parce qu’on n’invite pas tous les pays de l’Amérique. Je crois en la nécessité de changer la politique qui a été imposée depuis des siècles : l’exclusion », a déclaré devant la presse M. López Obrador. C’est son ministre des affaires étrangères, Marcelo Ebrard, qui représentera le Mexique, mais l’absence de M. López Obrador pèse automatiquement sur la portée des décisions qui pourraient être prises à l’issue du sommet.

« Le Mexique est un acteur important dans l’hémisphère. Nous sommes très heureux que (…) le ministre des affaires étrangères Ebrard soit présent », a réagi Ned Price, porte-parole du département d’Etat américain.

L’immigration comme thème majeur

Selon le principal conseiller de Joe Biden pour l’Amérique latine, Juan Gonzalez, le président américain va profiter du Sommet des Amériques pour faire des annonces sur la coopération économique et la lutte contre la pandémie de Covid-19, ainsi que contre le changement climatique. Le président américain, qui ne se rendra que mercredi à Los Angeles, espère aussi conclure un accord de coopération régionale sur un sujet politiquement explosif, et qui lui vaut de violentes critiques de l’opposition républicaine : l’immigration, un enjeu majeur de politique intérieure à l’approche des élections de mi-mandat. (…)

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Le Sommet des Amériques met en lumière le déphasage des États-Unis sur l’Amérique latine (Angelina Montoya / Le Monde)

Les controverses suscitées par l’organisation, à Los Angeles, de la rencontre entre les chefs d’Etat du continent montrent combien le discours de Washington sur la démocratie est devenu inaudible en Amérique latine.

Mardi 7 juin devait s’ouvrir, à Los Angeles, le neuvième Sommet des Amériques, prévu pour durer quatre jours. La liste définitive des participants à ce rendez-vous, qui se tient tous les trois ou quatre ans depuis 1994 et est censé réunir les chefs d’État du continent, a fait l’objet de controverses jusqu’à la dernière minute. En cause : le refus des États-Unis, pays organisateur en 2022, d’y inviter Cuba, le Venezuela et le Nicaragua, au motif qu’ils ne respectent pas les principes démocratiques.

À Los Angeles, des manifestants dénoncent la décision d’exclure Cuba, le Venezuela et le Nicaragua du neuvième sommet des Amériques. Photo : Frédéric J. Brown / AFP)

La décision a soulevé un tollé dans la région. Quatorze dirigeants de la Communauté des Caraïbes (Caricom), suivis par le président mexicain, Andres Manuel López Obrador, le Bolivien Luis Arce et la Hondurienne Xiomara Castro, ont annoncé qu’ils ne participeraient pas si Washington persistait dans ses volontés d’exclusion.

Le président argentin, Alberto Fernández, a aussi hésité. Même le Brésilien Jair Bolsonaro a laissé entendre qu’il pourrait être absent, pour des raisons qui lui sont propres et que certains analystes attribuent au fait qu’il serait déçu que Joe Biden ait refusé une rencontre bilatérale.

Cauchemar diplomatique

L’organisation du sommet est devenue un cauchemar diplomatique. Face aux protestations, M. Biden a lâché du lest, annonçant un allègement des sanctions imposées par son prédécesseur, Donald Trump, contre Cuba et, dans une moindre mesure, de celles qui visent Caracas. Les présidents des pays concernés ne sont pas convaincus : tour à tour, le Nicaraguayen Daniel Ortega, le Cubain Miguel Díaz-Canel et le Vénézuélien Nicolas Maduro ont annoncé que, de toute façon, ils ne se rendraient pas à Los Angeles.

La diplomatie de Washington s’est activée pour convaincre les autres. Christopher Dodd, conseiller spécial pour le Sommet des Amériques, a appelé le président mexicain et a été dépêché à Brasilia, à Buenos Aires, à Santiago et à Montevideo. Le voyage a été fructueux. M. Dodd a obtenu la présence des chefs d’Etat de la Caricom, d’Alberto Fernandez et de Jair Bolsonaro… en échange d’une rencontre de celui-ci avec son homologue américain.

Joe Biden s’était engagé, lors de sa campagne électorale, à renouer avec l’esprit d’ouverture de Barack Obama vis-à-vis de Cuba et beaucoup attendaient qu’il présente une vision rénovée de la présence états-unienne dans la région, après les quatre années du mandat de Donald Trump, concentré sur la lutte contre la migration – M. Trump n’avait, d’ailleurs, pas assisté au dernier sommet, en 2018, à Lima. « Le sommet de Los Angeles était censé mettre en avant cette nouvelle ambition de Biden pour l’Amérique latine. Il a surtout mis en avant sa paralysie », souligne Gaspard Estrada, directeur exécutif de l’Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes. (…)

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