Tragédie au Brésil : 66 000 morts en mars et une épidémie toujours hors de contrôle (revue de presse )

Le Brésil a vécu un mois de mars particulièrement tragique avec plus de 66 000 morts du coronavirus soit deux fois plus que le précédent record établi en juillet.

Hôpital de campagne dans l’État de Sao Paulo, le 26 mars. 
Photo: Miguel Schincariol / AFP

Une épidémie toujours galopante

Et le mois d’avril s’annonce également particulièrement meurtrier car la vague épidémique continue de grossir et les services de réanimation sont saturés :

Cette infirmière adresse un message aux Brésiliens : “Nous perdons beaucoup de personnes en ce moment. Donc s’il vous plaît, faites attention. Vous ne voulez pas perdre un proche ? C’est très douloureux. Récemment, une famille entière a été décimée par le virus : père, mère, grand-père, grand-mère, tous issus de la même famille. C’est très triste.


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Covid-19 : l’hécatombe se poursuit au Brésil avec plus de 66 000 morts en mars
(France 24 / AFP)

Le Brésil a battu une nouvelle fois mercredi son record de décès quotidiens du coronavirus. Le mois de mars a été le plus meurtrier dans le pays depuis le début de la pandémie, et rien n’indique qu’avril ne sera pas pire encore, alors que la campagne de vaccination n’avance pas et que le président d’extrême droite continue de contredire les consignes sanitaires.

Le mois de mars a été de loin le pire pour le Brésil aux prises avec une épidémie de coronavirus incontrôlable et qui a fait exploser tous les compteurs, avec plus de 66 000 morts, deux fois plus que le pire mois jusqu’à présent, celui de juillet 2020. Au total, 66 573 personnes ont succombé au Covid-19, soit 102 % de plus que les 32 881 victimes de juillet l’an dernier dans le grand pays latino-américain, selon les données publiées en soirée, mercredi 31 mars, par le ministère de la Santé. “Nous n’avons jamais vu dans l’histoire du Brésil un seul événement tuer autant de gens en trente jours”, se désole auprès de l’AFP Miguel Nicolelis, ex-coordinateur du Comité scientifique formé par les États du Nord-Est contre la pandémie.

Plus de 320 000 morts

Vu la virulence de la pandémie, rien n’indique qu’avril ne sera pas pire encore. “Nous sommes au pire moment, avec des records de morts et de contaminations, ce qui signale qu’avril sera encore très mauvais”, déclare à l’AFP l’épidémiologiste Ethel Maciel, professeure à l’Université fédérale d’Espirito Santo (UFES).

En un peu plus d’un an, le Covid-19 a fait au Brésil 321 515 morts, un bilan seulement surpassé par les États-Unis. Pour le Dr Nicolelis, “il est très possible” que le Brésil “atteigne le demi-million de morts d’ici à juillet”. “Cela n’est pas seulement une menace pour le Brésil, mais aussi pour le monde entier”, a-t-il ajouté, alors que les voisins latino-américains du pays voient de fortes poussées des contaminations.

Le record des décès quotidiens devrait dépasser prochainement les 4 000 morts. Mercredi, un nouveau record a été déploré, avec 3 869 décès.

Fait très inquiétant lui aussi, la semaine du 21 au 27 mars a été celle avec le plus de contaminations enregistrées (près de 540 000), ce qui augure de nouveaux records d’afflux de patients en soins intensifs et de morts dans deux semaines dans ce pays de 212 millions d’habitants. (…)

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« Je ne sais pas si Sao Paulo va s’en remettre » : le Covid-19 met à terre la capitale économique du Brésil
(Bruno Meyerled / Le Monde)

Dans cette ville du Brésil, les services hospitaliers de soins intensifs débordent à nouveau de patients de plus en plus jeunes. Le nombre de décès hebdomadaires liés au coronavirus y a doublé en un mois.

Cimetière de Vila Formosa: enterrement de Vani Macedo, 65 ans, le 23 mars. 
Photo: Amanda Perobelli / REUTERS

Il s’appelle Rafael. À 29 ans, c’est un jeune Brésilien dans la fleur de l’âge. Il a la barbe noire et les cheveux bruns bouclés. On l’imagine aisément dans sa vie quotidienne, travaillant, heureux peut-être. On se le figure, un jour prochain, sortant prendre un verre avec des amis en ville, voyageant à travers son grand pays. Mais intubé en état critique après avoir contracté le Covid-19, Rafael balance aujourd’hui entre la vie et la mort.

A l’hôpital Brasilandia de Sao Paulo, ils sont des dizaines comme lui, malades, inconscients, reposant sous la lumière blanche de pièces sans fenêtres. Des câbles percent leurs corps, des tubes s’enfoncent dans leur gorge jusqu’à la trachée. Le long des lits, les médecins passent. Retournent les malades. Protègent parfois leurs paupières, en y scotchant une gaze. Les oreilles, elles, sont laissées libres. « On ne sait pas… peut-être nous entendent-ils », murmure un responsable des lieux. Dans les unités de soins intensifs de cet hôpital public municipal, situé dans le nord de la mégalopole, la réalité du Covid-19 s’étale crûment : sinistre, incompréhensible.

Ouvert dans l’urgence au début de l’épidémie, le Brasilandia est aujourd’hui tout entier consacré à la seule guerre contre l’épidémie. Il dispose pour cela de 406 lits, dont 188 disponibles en soins intensifs. Enfin, « disponibles » est un bien grand mot : le taux d’occupation tourne ici autour de 95 %.

La « capitale de la pandémie »

En deux mois, les hospitalisations ont explosé. « Les nouveaux arrivants sont de plus en plus jeunes, sains, sans aucune comorbidité. Leur état se dégrade très vite », commente Jair Francisco, 45 ans, infirmier en chef d’une des unités de soins intensifs. Pour preuve : un panneau fixé au mur à l’entrée d’une salle, où sont inscrits les âges des patients. Aucun n’a plus de 60 ans. « C’est dur, vraiment dur de voir ça. Il faut se raccrocher à la vie, à ceux qui réchappent à ce virus… », articule Jair, la voix cassée par l’émotion. (…)

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