🇧🇷 « Nous visons la transformation sociale de la société » : Nallyja Simplicio da Silva, l’exemple des Sans-Terre du Brésil (Luis Reygada / L’Humanité)
La jeune militante brésilienne représente la troisième génération d’un mouvement paysan devenu le plus important au monde. Et qui vient de fêter ses quarante années d’existence.
MST. Derrière ces trois lettres – acronyme du Mouvement des travailleurs ruraux sans terre –, quatre décennies de lutte menée envers et contre tout. Nallyja Simplicio da Silva, la vingtaine, représente la troisième génération de militants de cette organisation brésilienne, née il y a tout juste quatre décennies et devenue le plus important mouvement sociopolitique d’Amérique latine, et l’une des plus grandes organisations paysannes au monde. Elle est de passage en France pour remercier celles et ceux qui, depuis des années, contribuent à l’élan de solidarité en faveur du MST, mais l’on en vient à se demander si ce n’est pas nous, en réalité, qui lui sommes redevables.
Car si, depuis ses débuts, le MST lutte pour une redistribution équitable de la terre dans un pays où celle-ci est particulièrement concentrée dans les mains d’une élite, il étend ses combats bien au-delà des questions agraires et de propriété foncière. Écologie, démocratie, développement durable, coopérativisme, éducation, santé, rapports de production, souveraineté alimentaire, altermondialisme, solidarité…
L’article 184 de la Constitution de 1988
« Nous visons la transformation sociale de la société », expose Nallyja, extrêmement fière de représenter le MST. Membre de la direction du secteur jeunesse dans l’État du Maranhao (nord-est du Brésil), celle qui confie se « sentir animée par l’histoire du mouvement » est un pur produit de l’organisation. Si cette dernière est née dans un contexte de fin de dictature militaire et « d’ascension des luttes portées par les masses », Nallyja, elle, a grandi dans un « campement régularisé », aujourd’hui doté d’une école et d’un centre de santé pour quatre cents familles, où « chacun possède un morceau de terre » en plus de celles dévolues à la collectivité. (…)
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