Et pendant ce temps, l’Union européenne conclut un accord de libre-échange avec le Mexique (Adrien Mathoux/ Marianne)

La Commission européenne a annoncé ce 28 avril avoir conclu avec le Mexique un accord qui lèvera la quasi-totalité des droits de douane sur les produits échangés avec l’UE. Les agriculteurs français et les défenseurs de l’environnement s’inquiètent des conséquences de cet énième traité de libre-échange.

Le Commissaire européen chargé du Commerce, Phil Hogan, et Bruno Le Maire, 7 janvier 2020, Paris. (Photo de Éric Piermont / AFP)

Peut-être y aura-t-il un “monde d’avant” et un “monde d’après” le coronavirus, mais l’Union européenne semble elle bien décidée à ne pas changer. Alors que l’attention de tous se porte sur la meilleure manière de gérer la pandémie qui frappe la planète, l’UE vient d’annoncer ce 28 avril avoir conclu “les derniers points en suspens” d’un accord de libre-échange avec le Mexique. Le commissaire chargé du Commerce, l’Irlandais Phil Hogan, plastronne : “Ces derniers temps, la lutte que nous menons dans la crise du coronavirus mobilise toute notre énergie, mais nous avons aussi fait progresser notre programme en faveur d’un commerce ouvert et équitable, qui n’a rien perdu en importance.

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L’UE et le Mexique avaient déjà conclu un deal au début des années 2000, mais les bases du nouvel accord sont bien plus ambitieuses : la quasi-totalité des échanges de biens entre les membres de l’organisation supranationale et le pays d’Amérique centrale seront exemptés de droits de douane, et notamment les produits agricoles, une nouveauté. L’UE exhibe tout son enthousiasme dans la présentation de l’accord négocié par la Commission européenne, louant “l’immense potentiel du Mexique pour que les entreprises de l’UE augmentent leurs exportations“, prédisant une baisse du prix des produits mexicains en Europe et l’arrivée massive de denrées du Vieux Continent dans le sens inverse, grâce à l’abaissement des barrières, tarifaires ou non. Au-delà des objectifs commerciaux, l’accord poursuit des objectifs purement idéologiques : “Conclure un accord neuf et modernisé enverrait au monde le message puissant que le Mexique et l’UE rejettent tous deux le protectionnisme“, avance la Commission européenne.

Inquiétudes des agriculteurs français

En parallèle de cette rhétorique triomphaliste, l’UE apparaît également attachée à répondre aux inquiétudes déclenchées par sa politique, qu’elle balaie méthodiquement dans son document de présentation. “L’accord n’aura aucun effet sur les services publics comme la santé ou l’éducation“, peut-on ainsi lire, tout comme la promesse que les normes européennes pour les produits alimentaires ne seront pas affectées. (…) L’UE est en revanche beaucoup moins bavarde au sujet des avantages obtenus par le Mexique dans l’accord. A lire le document fourni par la Commission de Bruxelles, on peut en effet penser que seuls les pays européens retireront des bénéfices du futur traité. (…)

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