Vaccination contre le Covid en Amérique latine : les scandales se multiplient (revue de presse fr.esp.)

Des scandales liés à la vaccination se multiplient en Amérique du sud. Des révélations ont coûté leur poste aux ministres de la santé de plusieurs pays et révolté l’opinion publique. Au Chili, où la campagne de vaccination est la plus avancée du sous-continent, près de 40 000 personnes ont reçu une première dose de vaccin alors qu’elles ne faisaient pas partie de groupes prioritaires.

Par ailleurs, les exigences du laboratoire Pfizer au cours des négociations sont telles que les habitant.e.s des pays pauvres pourraient n’être vacciné.e.s que des années après ceux et celles des régions les plus riches.
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Scandale vaccination VIP en Amérique latine: “Ils sont révélateurs de l’état des sociétés de ces pays» (interview de Franck Gaudichaud / RT France)

En Argentine, au Pérou ou encore au Brésil, des ministres ont été obligés de démissionner pour avoir reçu le vaccin alors qu’ils n’étaient pas prioritaires.

Franck Gaudichaud, professeur d’histoire et civilisation d’Amérique latine, revient sur ces scandales.


Amérique du sud. La vaccination réservée aux privilégiés fait scandale (Rosa Moussaoui – L’Humanité)

Sur fond de pénurie, les affaires de « vaccins VIP » se succèdent au Pérou, en Argentine, en Équateur, au Chili et au Brésil. Entre népotisme, corruption et règlements de comptes politiques.

En Argentine, le ministère de la Santé a publié une liste de 70 personnes ayant reçu le vaccin en marge de la campagne officielle. Alexis Lloret/Getty Images/AFP

La vaccination contre le Covid-19, un privilège ? En Amérique du Sud, les scandales suscités par des révélations de « passe-droits vaccinaux » se multiplient, éclaboussant des responsables politiques et leur famille, des hommes d’affaires, et même des dignitaires de l’église catholique, soupçonnés d’avoir fait valoir leur position ou leurs relations pour se jouer des critères de priorité définis par les États, dans un contexte de pénurie.

En Équateur, on favorise ses parents

Au Chili, où le gouvernement de droite de Sebastian Piñera déploie, avec les produits de la firme chinoise Sinovac, une vaste campagne de vaccination pour tenter de faire oublier, à quelques semaines de l’élection de la Convention constituante, ses impérities durant la première vague, c’est la découverte d’une « liste parallèle » qui jette le trouble. Au total, 37 000 personnes de moins de 60 ans, sans comorbidité ni liens professionnels avec le système de santé, ont été vaccinées. La sous-secrétaire chilienne à la Santé, Paula Daza, s’est contentée d’annoncer une « enquête méticuleuse » sur ces vaccinations non prioritaires.

En Équateur, où ne sont arrivées que 8 000 doses du vaccin Pfizer-BioNTech, le ministre de la Santé, Juan Carlos Zevallos, lui-même épidémiologiste, a fait vacciner, hors du chronogramme établi par les autorités, les résidents et personnels soignants de la résidence privée pour personnes âgées Rivera del Río à Quito, avec des doses prises sur la dotation de l’hôpital Pablo Arturo Suárez, qui soigne des patients atteints de Covid-19. Sans renoncer à son poste, le ministre a admis que « plusieurs de (ses) parents », dont sa mère, avaient bénéficié de cet écart. (…)

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Au Pérou, des vaccinations secrètes entraînent une vague de destitutions dans le gouvernement (Elise Pia – Espaces Latinos)

Alors que le Pérou subit de plein fouet la deuxième vague de l’épidémie de Covid-19, plus de quatre cents personnalités publiques péruviennes se sont fait vacciner en secret, suscitant une vive polémique dans le pays. À deux mois des prochaines élections, cette nouvelle affaire de corruption a déclenché plusieurs enquêtes et une vague de démissions au sein de l’exécutif.  

Après la réception début février des 300 000 premières doses du vaccin chinois Sinopharm, la campagne de vaccination nationale annoncée par le gouvernement péruvien fin 2020 a pu commencer auprès du personnel médical. Cette nouvelle avait de quoi redonner espoir à une partie de la population, le pays se trouvant actuellement dans une situation critique avec plus de 1,2 millions de cas de Covid-19 recensés pour près de 45 000 décès. Le personnel soignant qui s’était mis en grève le mois dernier pour protester contre le manque de moyens et des conditions sanitaires difficiles est lui aussi mis à rude épreuve. Avec 14 200 personnes hospitalisées et une pénurie d’oxygène médical à travers le pays, la situation apparaît aujourd’hui plus critique qu’au printemps dernier.

C’est dans ce contexte que le journaliste d’investigation Carlos Paredes a révélé le 11 février dernier qu’un certain nombre de membres du gouvernement et de personnalités publiques avaient secrètement reçu des “doses de courtoisie” du vaccin Sinopharm, et ce dès octobre, lors de tests cliniques organisés par l’Université Cayetano Heredia (UPCH). Après l’annonce l’été dernier du contrat passé entre le gouvernement péruvien et l’entreprise chinoise, 12 000 personnes avaient en effet pris part à des essais cliniques de masses dans deux universités du pays, l’UPCH et l’Université Nationale Principale de San Marcos (UNMSM).

En plus de celles prévues pour les essais, 3 200 doses de vaccin avaient été fournies par Sinopharm, originellement “pour être administrées volontairement à l’équipe de recherche et au personnel lié à l’étude”. 1 200 d’entre elles auraient cependant été réservées à des personnalités proches du pouvoir dans ce qui sera rapidement surnommé dans la presse le “VacunaGate” (VaccinGate). La liste des 487 personnes ayant été secrètement vaccinées a été rendu publique lundi 15 février et inclut notamment l’ancien président Martín Vizcarra (2018 – 2020), mais aussi des ministres, des personnalités publiques comme des avocats, deux recteurs d’université, un ambassadeur du Vatican et certains de leurs proches comme la femme et le frère de Vizcarra.

Devant ces accusations, l’ancien président, limogé en novembre dernier pour “incapacité morale” suite à un vote controversé du parlement, a d’abord prétendu s’être porté volontaire pour l’étude. Des propos démentis ce mardi devant la Commission de contrôle du Congrès par Germán Málaga, ex-chef du programme d’essais cliniques de l’UPCH. Vizcarra aurait en fait explicitement demandé, quelques semaines avant sa destitution, que lui et sa femme soient vaccinés avec une dose “à étiquette ouverte” pour s’assurer qu’il ne s’agisse pas d’un placebo. Aujourd’hui candidat au poste de sénateur, l’ancien président s’est contenté d’exprimer sa surprise face à ces allégations et de mettre en garde contre « les ennemis du pays [qui utiliseraient ses actions] pour le discréditer » en vue des élections. (…)

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Covid-19 : qu’est le “Vacunagate” qui secoue le Pérou et l’Argentine ? (France 24)

Au Pérou​ et en Argentine​, des ministres ont récemment démissionné en raison de scandales liés à la vaccination​. La crise sanitaire que traverse l’Amérique latine va-t-elle s’accompagner aussi d’une crise politique ?


Scandale vaccinal en Équateur: le ministre de la Santé démissionne (Le Figaro / AFP)

Le ministre de la Santé de l’Équateur, Juan Carlos Zevallos, a démissionné vendredi 26 février, impliqué dans un scandale lié à la vaccination de personnes non prioritaires contre le Covid-19, dont des membres de sa famille.

Le ministre de la Santé d’Équateur, Juan Carlos Zevallos
Photo: Santiago Arcos / Reuters

(…) À l’image des scandales de personnes indûment vaccinées au Pérou ou en Argentine, des universitaires, des responsables politiques, des journalistes et des dirigeants sportifs ont également obtenu des passe-droits en Équateur. Un fonctionnaire de la sécurité sociale a été licencié pour avoir été parmi les premiers à être vacciné. Lenín Moreno a quant à lui tenu à préciser que ses proches «n’ont PAS reçu le vaccin». L’Équateur, un pays de 17,4 millions d’habitants, compte 281.169 cas déclarés de Covid-19 et 15.669 morts. Le gouvernement de Lenín Moreno, qui prendra fin le 24 mai, assure avoir négocié l’achat de 20 millions de doses de vaccins. (…)

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Pfizer exige a los gobiernos utilizar activos soberanos como garantía para el acuerdo de la vacuna (Nodal / Noticias de América Latina y del Caribe)

Une étude israélienne de grande ampleur confirme l'efficacité du vaccin de  Pfizer à 94%

Pfizer ha sido acusado de “intimidar” a los Gobiernos latinoamericanos en las negociaciones de la vacuna contra la Covid-19, y ha pedido a algunos países que pongan sus activos soberanos -que incluyen edificios de embajadas y bases militares- como garantía contra el costo de futuros casos legales, revela esta investigación liderada por el Bureau of Investigative Journalism, con sede en Londres, Reino Unido, y el apoyo del medio de investigación OjoPúblico desde Perú.

En el caso de un país de Latinoamérica, que no puede ser identificado por solicitud de las autoridades que declararon para este reportaje, las demandas del gigante farmacéutico llevaron a un retraso de tres meses en el acuerdo de la compra de esta vacuna. En el caso de Argentina y Brasil, no se llegó a ningún acuerdo nacional. Mientras que en Perú, Pfizer solicitó durante el proceso de negociación incluir cláusulas que reducían la responsabilidad de la empresa ante posibles efectos adversos.

Cualquier retraso en los países que reciben vacunas significa un continuo incremento de personas que contraen la Covid-19 y que, potencialmente, mueren. Actualmente, expertos legales han expresado su preocupación de que las demandas de Pfizer equivalen a un abuso de poder. (…)

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Vacunas secretas en América Latina: los poderosos y sus aliados se saltan la fila (Mitra Taj, Anatoly Kurmanaev, Manuela Andreoni and Daniel Politi / Ojo público)

VACUNAS SECRETAS. Los ministros en Perú, Argentina y Ecuador han renunciado este mes a sus cargos acusados de vacunación irregular.
Los ministros en Perú, Argentina y Ecuador han renunciado este mes a sus cargos acusados de vacunación irregular. Composición: OjoPúblico

La esperanza que llegó con las primeras vacunas a América del Sur se ha convertido en enojo cuando las campañas de inmunización se han visto envueltas en el escándalo el amiguismo y la corrupción, remeciendo a los gobiernos nacionales y minando la confianza en la clase política.

Cuatro ministros en Perú, Argentina y Ecuador han renunciado este mes o están siendo investigados bajo sospecha de haber recibido u otorgado acceso preferente a las escasas inyecciones contra la Covid-19. Los fiscales en dichos países, y en Brasil, examinan miles de otras acusaciones de irregularidades en las campañas de inoculación, la mayoría involucran a políticos locales y familiares que se han saltado la fila.

Al involucrar a más dignatarios, las acusaciones de crímenes crean tensión en una región donde la indignación popular ante la corrupción y la desigualdad ya se ha desbordado a las calles en protestas estrepitosas contra el statu quo político. La frustración podría volver a desfogarse otra vez en las calles o en las urnas, y decidir las preferencias de voto en las elecciones por venir este año, entre ellas las elecciones de abril en Perú.

“Todos ellos sabían que estaban muriendo los pacientes”, dijo sobre los políticos de su país Robert Campos, un médico en Lima, “y ellos han vacunado hasta la última chusma de su gente”. La molestia ante los poderosos que se saltaron la fila se ha multiplicado debido a la escasez de vacunas. América del Sur, como otras regiones del mundo en desarrollo, ha batallado para procurar suficientes dosis puesto que los países ricos han comprado los suministros disponibles. (…)

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Voir également:
«Vacunagate» en Argentine: le ministre de la Santé contraint à la démission (RFI)
«Vacuna Gate» au Pérou: l’attitude du laboratoire Sinopharm sème le trouble (RFI)

Covid-19 : les scandales liés à la vaccination se multiplient en Amérique du sud (Le Monde / Article réservé aux abonné.e.s)