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Construire l’utopie
Dossier coordonné par Françoise Escarpit, Cora de Villeneuve et Renata Molina.
DOSDSIOESSRIER
Réinventer Marcos © DR
C’est à La Realidad, dans les montagnes du Chiapas, à l’occasion de l’hommage à José Luis Solís López,
assassiné le 2 mai 2014 par un groupe de paramilitaires, que le sous-commandant insurgé Marcos a
annoncé son retrait. Ni maladie, ni désaccord, seulement une évolution au sein de l’EZLN avec l’arrivée
d’une jeune génération, formée au sein du mouvement, relève des historiques. Vingt ans après le début
de l’insurrection zapatiste, entouré du sous-commandant Moises et du commandant Tacho, Marcos
a conclu : « Nous avons inventé ce personnage et, maintenant, ses inventeurs, nous les zapatistes, le
détruisons. »
Depuis 2006 et les évènements d’Atenco, Marcos sence, au Chiapas, dès 1983, d’un petit groupe de
s’était fait moins prolixe en communiqués et le mou- femmes et d’hommes en a été le ferment.
vement s’était replié sur ses communes autonomes. Dans ces années-là, l’Amérique centrale connaît
Cette décision n’est néanmoins pas une surprise. Dé- d’importantes évolutions. En 1990, au Nicaragua,
but 2013, Marcos et l’EZLN avaient, en effet, présen- après onze années de gouvernement, le Front san-
té le nouveau porte-parole, le major Moises, promu diniste de libération nationale (FSLN), miné par la
sous-commandant, un dirigeant tojolabal, formé au guerre contre les contras financée par Washington,
sein du mouvement depuis ses premiers jours. perd les élections. En 1992, le Front Farabundo Marti
L’EZLN peut être considérée comme l’héritière des de libération nationale (FMLN) signe les accords de
guérillas mexicaines des années 60 et 70, et la pré- Chapultepec qui mettent fin à la guerre au Salvador.
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