🇧🇴 Accusé de « fomenter un coup d’État », Evo Morales est définitivement écarté de l’élection présidentielle et poursuivi pour « terrorisme » (Luis Reygada / L’Humanité)
Le Tribunal constitutionnel bolivien a refusé l’inscription du parti poussant la candidature de l’ancien dirigeant, et autorisé Andrónico Rodríguez, le président du Sénat, à participer au scrutin.
Le Tribunal constitutionnel plurinational de Bolivie (TCP) a publié ce jeudi 12 mai plusieurs résolutions qui reconfigurent le scénario politique à l’approche des élections présidentielles du 17 août. Dans une première résolution, le tribunal a confirmé l’enregistrement et la validité de la candidature d’Andrónico Rodríguez, actuellement à la tête du Sénat. Alors qu’il était considéré jusqu’à il y a encore peu comme un proche allié de l’ex-président Evo Morales (2006-2019), le jeune leader syndical (trente-six ans) il avait surpris nombre d’observateurs en décidant d’entrer dans la course présidentielle, soutenu par une coalition d’organisations et de secteurs sociaux ainsi que par une partie de la base militante historique du MAS.
Figure montante issue de l’aile des producteurs de coca du bloc au pouvoir, Andrónico Rodríguez apparaît aujourd’hui comme le principal candidat du camp progressiste puisque, dans une autre résolution, le TCP a décidé de maintenir en vigueur l’annulation du statut juridique du Parti d’action nationale, le parti vers lequel Evo Morales s’était tourné après avoir été empêché juridiquement de participer au scrutin sous la bannière MAS-IPSP, le parti qu’il avait créé en 1997.
Une décision qui bloque définitivement la voie légale que les partisans d’Evo Morales – qui a déjà exercé trois mandats présidentiels entre 2006 et le coup d’État qui l’obligea à s’exiler au Mexique en 2019- cherchaient à utiliser pour défendre sa candidature le 17 août, malgré deux arrêts de la Cour constitutionnelle qui ratifient le fait que personne ne peut être élu deux fois à la présidence, que ce soit de manière continue ou discontinue.
Evo Morales accusé de “terrorisme”
Alors qu’un mandat d’arrêt pour « traite d’être humain à l’égard d’une mineure » avait déjà été émis contre Evo Morales l’année dernière (le parquet le soupçonne d’avoir violé une mineure durant son mandat), le gouvernement a déposé ce jeudi une plainte contre lui dans le cadre des barrages routiers mis en place depuis lundi par ses partisans et qui menacent de paralyser de nouveau des régions clés du pays.
Ce dépôt de plainte intervient après la diffusion d’un enregistrement audio présumé dans lequel une voix, attribuée à l’ex-chef d’État, appelle à bloquer les principales routes menant à La Paz, la capitale administrative du pays. « Il faut tout donner (dans la bataille) (m)es frères. C’est la bataille finale », peut-on l’entendre dire (lui a qualifié l’enregistrement de « montage »). (…)
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Pour rappel voir aussi : Bolivie : panorama complexe pour l’élection présidentielle d’août 2025 (revue de presse)