🇦🇷 Adolfo Pérez Esquivel, prix Nobel de la paix : « La cruauté du gouvernement de Javier Milei est le reflet de sa déshumanisation » (Tribune / L’Humanité)
Éternel optimiste, l’artiste militant Adolfo Pérez Esquivel, prix Nobel de la paix en 1980, n’en est pas moins préoccupé par la situation que traverse l’Argentine, « livrée au capital financier » par le président Javier Milei. Un texte exclusif pour l’Humanité.

Récipiendaire du Nobel en 1980 pour son labeur de promotion des droits de l’homme et de dénonciation des dictatures militaires en Amérique latine, Adolfo Pérez Esquivel fustige le régime instauré par Javier Milei, qu’il qualifie de “démocrature”. Pour l’artiste militant – et président de l’ONG Servicio Paz y Justicia (SERPAJ) – aujourd’hui âgé de 93 ans, la plus grande des violences infligées par le gouvernement reste la faim.
La cruauté politique est présente à toutes les époques. L’Histoire est truffée d’empereurs, de dirigeants, de dictateurs et de tous types de personnages enivrés par le pouvoir et l’arrogance, persuadés que le monde leur appartient et qu’ils détiennent le droit de vie et de mort sur les populations.
Depuis maintenant un an, le quotidien du peuple argentin est marqué par l’incertitude et l’inquiétude face aux politiques du gouvernement de Javier Milei. Celui-ci, en cherchant à détruire l’État, s’attaque à ses institutions et rudoie au passage les droits de l’homme, tout en provoquant un impact social terrible.
Dans notre pays, pourtant riche et producteur d’aliments, une grande partie de nos concitoyens souffrent de la guerre silencieuse de la faim, qui est sans aucun doute la plus grande des violences. Récemment, l’Unicef dénonçait cette situation, qui affecte particulièrement nos enfants : chaque jour, un million de petites filles et petits garçons argentins se couchent sans avoir dîné.
Mais, lorsqu’on informe le président que la faim sévit, il déclare que l’État n’a pas à s’en occuper. Il ferme les cantines communautaires ou les programmes productifs visant, par le biais de l’agroécologie familiale, à garantir notre souveraineté et notre sécurité alimentaires.
Le président préfère conforter la caste du capital financier
L’hypocrisie et la cruauté de ce gouvernement – qui progresse dans l’imposition de son modèle de « démocrature » – sont le reflet de sa déshumanisation, dont l’autre facette est l’augmentation de la pauvreté, qui touche déjà plus de la moitié de notre population.
Parce que le président ne se préoccupe pas de la vie des gens et préfère conforter la caste du capital financier, les grandes entreprises. Il se met à leur service en détruisant l’industrie nationale et les PME, ainsi que les acquis sociaux des Argentins. (…)
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Voir également :
– Argentine : la doctrine Milei un an après (David Copello / Le Grand Continent)
– Un an de Javier Milei (revue de presse)
– Après un an sous Milei, l’Argentine dans un état catastrophique (Tribune de l’Assemblée des citoyens argentins en France – L’Humanité / Stéphane Ortega – Rapports de force)