🇦🇷 Argentine : l’État policier en marche (Radio France)/ Le gouvernement de Javier Milei facilite l’achat par les civils d’armes de guerre (RFI)
La police peut désormais arrêter et surveiller sans contrôle judiciaire immédiat. Un décret signé par le président Milei autorise des mesures sécuritaires inédites.
En Argentine où la police s’affranchit des juges… Le président argentin, Javier Milei, vient de signer un décret autorisant les policiers fédéraux à arrêter et à priver de liberté tout individu suspecté de vouloir commettre un crime, et ce sans avoir à en informer la justice dans les dix premières heures suivant son interpellation – en France, le Parquet doit en être informé immédiatement.
La police fédérale pourra par ailleurs ficher d’éventuels suspects, les espionner en ligne ou encore procéder à des perquisitions dans le cadre d’opérations préventives. Et ce, toujours sans mandat judiciaire. Il sera enfin possible aux policiers d’ouvrir le feu pour « assurer la défense opportune des personnes », une formulation floue faisant craindre un usage des armes moins proportionné que jusqu’à présent.
Comment réagissent les organisations de défense des droits de l’homme ?
Elles dénoncent un texte « inconstitutionnel » et espèrent le faire invalider par les juges suprêmes. À les entendre, ce décret ouvre une brèche. Leur crainte ? Qu’il débouche, à terme, sur une criminalisation des organisations et des personnes qui contestent la politique du président. D’après Amnesty International, ces mesures s’inscrivent dans une offensive plus large visant « à censurer, intimider et inhiber les voix dissidentes ». (…)
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Argentine: le gouvernement de Javier Milei facilite l’achat par les civils d’armes de guerre (Lucas Lazo / RFI)
En Argentine, après avoir abaissé en 2024 l’âge légal pour posséder une arme à dix-huit ans, le président Javier Milei a passé ces derniers jours une série de décrets qui autorisent la commercialisation d’armes semi-automatiques.

En bon apôtre du libertarianisme, il n’y a pas que l’économie que le président Javier Milei s’attelle à déréguler. Les armes à feu de gros calibres seront désormais disponibles à la vente sous certaines conditions en Argentine.
Le décret, publié au Journal officiel, établit pour les « utilisateurs légitimes » un régime d’autorisation spécial « pour l’acquisition et la possession d’armes semi-automatiques alimentées par des chargeurs amovibles, assimilées aux fusils, carabines ou mitraillettes d’assaut dérivées d’armes à usage militaire d’un calibre supérieur à 22 LR ». La disposition abroge l’interdiction de ce type d’armes pour les civils, qui était en vigueur depuis 1995, réservant l’achat et l’utilisation de ces armes aux seuls militaires.
Fin 2024, un décret avait par ailleurs abaissé de vingt-et-un à dix-huit ans l’âge minimum requis pour pouvoir acquérir une arme à feu.
« Une position idéologique extrême »
« Le gouvernement semble déléguer à chaque individu une responsabilité aussi grande que celle de garantir à sa propre sécurité, tente d’analyser Julian Alfie, avocat du Réseau argentin pour le désarmement. Il s’agit là d’une position idéologique extrême, qui va au-delà de l’idée d’un État minimal et semble s’approcher de celle d’un État inexistant. » (…)
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