🇦🇷 Argentine: face à la présidence Milei, les organisations sociales donnent de la voix (reportage de Théo Conscience / RFI)


En Argentine, quatre jours après la victoire de Javier Milei à la présidentielle, les organisations sociales sont en état d’alerte. Les projets de dérégulation et de coupes drastiques dans les dépenses de l’État du futur président inquiètent les secteurs syndicaux. Jeudi 23 novembre, le mouvement « piquetero » s’est mobilisé dans la capitale contre les mesures d’austérité annoncées.

Des membres de mouvements de gauche manifestent contre le président élu Javier Milei et ses projets de réforme de l’économie, à Buenos Aires ce jeudi 23 novembre 2023. AFP – Luis Robayo

Réunies en assemblée plénière, les organisations du mouvement « piquetero » votent leur « plan de lutte » à main levée. Ceux en faveur, ceux contre… La journée nationale de mobilisation du 29 novembre est adoptée à l’unanimité, rapporte notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience.

Daniela Calarco, dirigeante sociale, prend la parole : « Nous savions que les mesures d’austérité allaient arriver quel que soit le vainqueur de l’élection. Mais ce qui est en jeu aujourd’hui, ce sont des droits pour lesquels certains camarades ont donné leur vie. Nous allons continuer à défendre le droit à une vie digne, ni plus ni moins que ce pourquoi nous luttons depuis que ce mouvement existe. »

Parmi les droits menacés par l’ultralibéral Javier Milei et son plan « tronçonneuse », ceux des travailleurs, mais également celui de manifester, souligne Patricia, membre d’une organisation sociale de Quilmes, au sud de Buenos Aires. « Cela fait longtemps que Milei dit qu’il veut remettre de l’ordre dans les rues et qu’il va nous jeter en prison. Il y a beaucoup d’inquiétude », explique-t-elle.

Une fois l’assemblée terminée, le cortège se met en branle, coupe la circulation sous les klaxons des automobilistes et se dirige vers la place de Mai, lieu emblématique des mobilisations sociales argentines.

Justement, place de Mai, des centaines de militants ont accompagné la traditionnelle ronde du jeudi des Mères de la Place de Mai, foulards blancs sur la tête. L’organisation, qui défend la mémoire des disparus de la dictature argentine (1976-83), dénonce le « déni » du futur gouvernement d’extrême droite de Javier Milei. « Nous, les Mères, venons tous les jeudis, mais aujourd’hui est un jour plus spécial, cela fait un an depuis la mort d’Hebe de Bonafini. Nous sommes également venues à cause du déni du futur gouvernement que nous aurons. C’est comme un en signe de protestation pour défendre nos 30 000 disparus bien-aimés », a déclaré à l’Agence France presse Carmen Ramiro, 89 ans, qui recherche son mari et son fils aîné. 



Des drapeaux d’organisations sociales remplissaient la Place de Mai, devant la Casa Rosada, siège de la présidence. Les organisations de défense des droits de l’homme sont en alerte à l’approche de l’investiture prochaine de Javier Milei et de sa vice-présidente, Victoria Villarruel, qui contestent les exactions des militaires et remettent en question le chiffre de 30 000 personnes disparues pendant la dictature, soutenant qu’il s’agissait d’une « guerre » dans laquelle les forces du L’État a commis des « excès ». (…)

(…) Lire la suite de l’article ici et écouter le reportage ci-dessous


Pour rappel, voir :
Élection de Javier Milei : FAL solidaire du peuple argentin (communiqué de France Amérique Latine)
Élection présidentielle en Argentine : un séisme politique (revue de presse)
Élection présidentielle en Argentine : un séisme politique (revue de presse)