🇦🇷 Élection présidentielle en Argentine : un séisme politique (revue de presse)
Le candidat d’extrême droite Javier Milei a largement remporté dimanche 19 novembre le second tour de l’élection présidentielle en Argentine, au terme d’une campagne tendue et indécise comme rarement en quarante ans de démocratie. Avec 55,7 % des suffrages, il bat confortablement l’actuel ministre de l’Économie, le péroniste Sergio Massa qui a reconnu sa défaite. M. Milei assumera la présidence à partir du 10 décembre, succédant au président péroniste (centre gauche) Alberto Fernández.
Le scrutin s’annonçait pourtant tendu tant les deux hommes étaient proches dans les derniers sondages. Arrivé en tête du scrutin dans 21 des 24 provinces, Milei est le président le mieux élu depuis le retour de la démocratie en 1983. Son parti n’est cependant que la troisième force du Parlement avec 38 député.es sur 257.
Voir aussi le communiqué de FAL : Élection de Javier Milei : FAL solidaire du peuple argentin (communiqué de France Amérique Latine)
L’ultralibéral Javier Milei élu président : l’Argentine plonge dans l’inconnu (François-Xavier Gomez et Benjamin Delille / Libération)
C’est un séisme dont les premières secousses se sont fait sentir dès l’été dernier lors des élections primaires. Javier Milei, économiste ultralibéral de 53 ans, a été élu ce dimanche 19 novembre président de l’Argentine avec 55,7 % des voix, bien plus que ne le prévoyaient les sondages et un résultat en demi-teinte au premier tour (30 %). Il défait le péroniste Sergio Massa qui s’était lancé dans la course à la mandature suprême après le forfait du président de gauche Alberto Fernández.
Ministre de l’Economie plombé par une inflation à 145 % sur douze mois, Massa a sombré face à l’homme qui a fait campagne en brandissant une tronçonneuse, symbole des coupes massives qu’il promet d’opérer dans les budgets de l’État.
Séisme politique, donc, pour l’Argentine tant le programme du trublion d’extrême droite pour faire face à la très grave crise économique est délirant et, en grande partie, inapplicable : abandon de la monnaie nationale, le peso, au profit du dollar, suppression de la Banque centrale, fermeture de nombreux ministères comme la Santé ou l’Education… Son discours de rupture contre ce qu’il appelle la «caste politique» a fait mouche.
Le scrutin s’annonçait tendu tant les deux hommes étaient proches dans les ultimes sondages. Ce sont a priori les indécis, qui représentaient encore 10 % de l’électorat jeudi au moment de la fermeture officielle de la campagne, qui ont fait pencher la balance. Malgré un face-à-face télévisé largement remporté par Massa. (…)
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Argentine: le candidat ultralibéral «anti-système» Javier Milei remporte l’élection présidentielle (RFI / AFP)
À l’issue du scrutin de l’élection présidentielle en Argentine ce dimanche 20 novembre au soir, le candidat ultralibéral, d’extrême droite et dégagiste contre les péronistes et libéraux, Javier Milei est élu président de la République avec 55,95 % des voix, selon les premiers résultats partiels officiels. Son rival péroniste Sergio Massa, l’actuel ministre de l’Économie, a concédé sa défaite avec 44,04 % des votes. Le résultat entre les deux candidats s’annonçait pourtant serré, alors que le pays est plongé dans une grave crise économique.
Les résultats, montrant une avance de plus de 11 points pour Javier Milei, ont été communiqués par le secrétariat général de la présidence, avec plus de 86% des votes décomptés. Quelques minutes auparavant, Sergio Massa avait concédé sa défaite, annonçant à ses partisans que Javier Milei « est le président que la majorité des Argentins a élu pour les quatre prochaines années ». Sa candidature a été plombée par la crise économique sans précédent depuis vingt ans dans le pays. Il a ajouté avoir appelé Javier Milei « pour le féliciter et lui souhaiter bonne chance ».
En même temps, l’euphorie a envahi l’extérieur du QG de campagne de Javier Milei, où quelques milliers de partisans ont chanté et scandé deux des slogans fétiches du candidat: « La caste tiene miedo » (« La caste a peur ! ») « Viva la libertad, carajo ! » (« Vive la liberté, bordel ! »). « Qu’ils s’en aillent tous, qu’il n’en reste pas un seul ! », ont entonné aussi les pro-Milei, agitant des drapeaux jaunes à l’effigie du lion -une image cultivée par Milei lui-même, évoquant sa chevelure-crinière.
Dans son discours de victoire, Javier Milei, qui avait promis austérité, dérégulation et privatisations, a affirmé qu’« aujourd’hui commence la fin de la décadence » et la « reconstruction de l’Argentine », mais mis en garde qu’il n’y aura « pas de demi-mesures ». « C’est une nuit historique pour l’Argentine », a lancé Milei à plusieurs milliers de partisans, à son QG de campagne à Buenos Aires. « C’en est fini du modèle appauvrissant de la caste, aujourd’hui nous adoptons le modèle de la liberté, pour redevenir une puissance mondiale, a-t-il poursuivi. Aujourd’hui prend fin une manière de faire de la politique, et commence une autre ».
« Nous sommes confrontés à des problèmes monumentaux : l’inflation, la stagnation, l’absence de véritables emplois, l’insécurité, la pauvreté et la misère », a énuméré le président-élu. « Des problèmes qui n’auront de solution que si nous adoptons à nouveau les idées de liberté ».
L’ex-président américain Donald Trump a félicité dimanche l’ultralibéral Javier Milei pour son élection à la présidence de l’Argentine, sur son réseau social Truth Social, estimant qu’il allait « transformer » son pays. « Je suis très fier de toi. Tu vas transformer ton pays et faire de l’Argentine à nouveau un grand pays », a écrit M. Trump sur son réseau social Truth Social, avant la publication des résultats officiels.
Le président brésilien Lula a souhaité « bonne chance et succès » au nouveau gouvernement argentin, dans un message sur le réseau social X dans lequel il n’a pas mentionné Javier Milei. « L’Argentine est un grand pays qui mérite tout notre respect. Le Brésil sera toujours disponible pour travailler avec nos frères argentins », a écrit Lula.
L’ampleur de l’écart surprend : des sondeurs avaient ces dernières semaines donné un léger avantage à Milei, mais nombre d’analystes prédisaient un résultat se jouant « au vote près », dans une élection crispée et indécise comme rarement en 40 ans depuis le retour de la démocratie.
Au final, « l’outsider » qui promettait de dégager la « caste politique parasite », les gouvernements péronistes et libéraux se succédant depuis 20 ans, a renversé la politique argentine par un petit raz-de-marée, à hauteur du ras-le-bol d’Argentins éreintés par une économie à genoux. (…)
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Argentine : le populiste ultralibéral Javier Milei élu président (Théo Bourrieau / L’Humanité)
Climatosceptique, ultralibéral, populiste, réactionnaire et anti-avortement : l’élection du nouveau président argentin laisse le pays aux mains de l’extrême-droite la plus obscure, nostalgique de la dictature.
Ce n’est pas un hasard si Javier Milei est souvent comparé à Jair Bolsonaro, ou surnommé le « Trump de la pampa ». Il hérite bien des pires travers des deux anciens présidents brésilien et états-unien. Ultralibéral, réactionnaire, d’extrême droite sous couvert d’être antisystème, Javier Milei l’emporte avec 55,95 % des voix, selon des résultats partiels officiels, à l’issue du second tour de ce dimanche 19 novembre.
« Néofasciste ultralibéral »
Milei a fait campagne en fustigeant la « caste des politiciens, ces voleurs corrompus ». Il promet de supprimer la banque centrale et de remplacer le peso par le dollar, mais aussi de mener des coupes brutales dans la dépense publique et fermer plusieurs ministères, notamment celui du droit des femmes et du tourisme. Il se définit lui-même comme « anarcho-capitaliste » et a choisi comme slogan de campagne : « Viva la Libertad, carajo » (vive la liberté, bordel). En matière diplomatique, le nouveau président promeut l’alignement sur les États-Unis et sur Israël. À l’inverse, il veut couper les liens avec les pays « communistes », « la Russie », « la Chine » et « le Brésil », dont il voue aux gémonies le président Lula ( « un corrompu » selon lui). C’est aussi et surtout sur le plan sociétal que Javier Milei inquiète : s’il est ultralibéral économiquement, il est pro-armes, climatosceptique et opposé à l’avortement. (…)
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Argentine : Javier Milei, l’ultralibéral, élu président (France 24)
Les résultats sont quasi définitifs et officiels : Javier Milei obtient 55,6% des voix contre 44,3% pour son adversaire Sergio Massa, ministre centriste de l’économie. Le nouveau président, ultralibéral d’extrême droite, promet la “fin de la décadence”.
Quasi inconnu il y a encore deux ans, Javier Milei, le candidat libertarien d’ultra droite, a remporté une victoire écrasante à la présidentielle argentine. Le candidat antisystème a promis de mettre une terme à l’interminable descente aux enfers de l’économie argentine. Quarante ans après le retour de la démocratie, l’Argentine entre dans l’inconnu.
Les instituts de sondages argentins annonçaient un second tour serré et se sont à nouveau largement trompés. Avec 55,7 % des voix, Javier Milei, le candidat d’ultra droite s’est largement imposé, dimanche 19 novembre, face à Sergio Massa, le candidat péroniste et ministre de l’économie sortant.
Une victoire écrasante qui sonne comme un rejet sans appel du gouvernement péroniste, et plus largement de la classe politique qui s’est partagée le pouvoir ces dernières années. Face à une crise économique sans fin qui voit l’inflation atteindre 143 %, les dévaluations se succéder et le pays flirte sans cesse avec le défaut de paiement. Les Argentins ont donc choisi une option politique totalement inédite. (…)
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Argentine: Javier Milei réaffirme son projet ultralibéral «sans demi-mesure» (Théo Conscience / RFI)
Au lendemain de sa victoire retentissante à l’élection présidentielle en Argentine et en attendant son investiture le 10 décembre 2023, Javier Milei étrennait hier son costume de président élu. Et la première chose qu’a fait celui-ci, le 20 novembre, a été de réaffirmer le projet ultralibéral « sans demi-mesure » qu’il entend mettre en place.
Lors d’un entretien à la radio, et sans avoir dormi a-t-il assuré, Javier Milei a réitéré sa volonté de « dollariser » l’économie argentine et de fermer la banque centrale du pays, sans pour autant fixer de calendrier. Auparavant, le futur président a estimé qu’il lui faudrait entre 18 et 24 mois pour en finir avec l’inflation. Il a ensuite insisté sur le vaste plan de privatisation qu’il prévoit de mettre en oeuvre. Audiovisuel public, compagnie pétrolière nationale, compagnie aérienne, « tout ce qui peut être remis entre les mains du secteur privé le sera » a-t-il promis. Javier Milei a également confirmé son intention de respecter les engagements de son pays envers le FMI, auquel l’Argentine doit 44 milliards de dollars. La directrice de l’organisme financier international, Kristalina Georgieva, l’avait auparavant félicité pour sa victoire et espéré pouvoir collaborer « étroitement » avec lui pour préserver la stabilité économique du pays. Après avoir promis pendant sa campagne de réduire le budget de l’État à hauteur de 15 points du PIB, l’économiste ultralibéral a conclu en martelant sa volonté de remettre de l’ordre dans les comptes publics le plus rapidement possible.
Malgré ce lundi 20 novembre, férié et ensoleillé, l’ambiance était morose à Chacarita. Alejandro, analyste de donnée de 40 ans, est un habitant de ce quartier de Buenos Aires où Sergio Massa est arrivé devant Javier Milei : « J’espérais que l’Argentine n’allait pas faire le choix du néolibéralisme qu’elle a déjà essayé dans les années 1990 et pendant la dictature militaires dans les années 1970, qui ont été des époques de désindustrialisation, de chômage et de pauvreté. »
Au-delà de la politique ultralibérale que Javier Milei a promis de mettre en place, c’est son négationnisme latent des crimes de la dictature militaire qui inquiète Rosa, productrice audiovisuelle :« Ce discours qui consiste à justifier la dictature militaire réveille des fantômes du passé et ne m’inspire pas confiance. » (…)
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Voir également cet article réservé aux abonné.e.s : En Argentine, le choc et les interrogations après l’élection triomphale de Javier Milei à la présidence (Flora Genoux / Le Monde)
Pour rappel, voir Argentine à quelques jours du second tour de la présidentielle (revue de presse)