🇦🇷 Victoire du libertarien Javier Milei à l’élection présidentielle en Argentine : premières analyses (fr.esp.)
Cela a été un triomphe sans appel. Dimanche 19 novembre, le candidat de La Libertad Avanza, Javier Milei, a remporté l’élection présidentielle avec une marge de 11 % contre le candidat de Unión por la Patria, Sergio Massa, et sera le nouveau président du peuple argentin à partir du 10 décembre. Une période d’incertitude s’ouvre maintenant pour la troisième économie d’Amérique latine, tant le projet de Milei suscite d’interrogations et d’inquiétudes, en Argentine comme dans toute l’Amérique latine. Quelques analyses ci-dessous.
Voir aussi le communiqué de FAL : Élection de Javier Milei : FAL solidaire du peuple argentin (communiqué de France Amérique Latine)
Élections en Argentine : la menace du libertarien Javier Milei, nouveau président de la République (entretien avec David Copello par Guillaume Erner / Les Enjeux Internationaux / France Culture)
En Argentine hier, le second tour des élections présidentielles a opposé deux camps particulièrement clivés. Le candidat de “La liberté avance” Javier Milei, a obtenu 56% des voix contre 44 % pour son adversaire péroniste Sergio Massa. Analyse de David Copello politiste, chercheur au Laboratoire AGORA à Cergy Paris Université, chercheur associé au Centre de Recherche et de Documentation des Amériques (CREDA).
L’économiste ultralibéral Javier Milei a remporté les élections présidentielles avec plus de 55% des voix, promettant “la reconstruction de l’Argentine” et la “”fin de la décadence”. Sa victoire sur le fil est attribuée à son soutien de la droite classique, sa proposition de dollariser l’économie et à son style original, bien qu’il soit confronté à des défis pour former une majorité stable au parlement. Il va devenir le 10 décembre prochain le nouveau président de la République argentine. Un choc qui signe la faillite du kirchnérisme.
L’arrivée de Javier Milei au pouvoir : une surprise ?
L’économiste ultra-libéral Javier Milei a été élu président de l’Argentine ce dimanche avec plus de 55% des voix : “nous adoptons aujourd’hui le modèle de la liberté pour redevenir une puissance mondiale”, a-t-il déclaré après les élections. Pourtant, Javier Milei n’était pas favori après le premier tour des élections il y a un mois : “nous allons de surprise en surprise lors de ces élections. Aux primaires du mois d’août, Javier Milei arrivait en tête alors qu’en octobre, il était derrière le ministre de l’économie Sergio Massa. Ici, il l’emporte avec presque 12 points d’écart quand les sondages annonçaient un résultat plus serré”, explique David Copello, politiste et chercheur associé au Centre de Recherche et de Documentation des Amériques (CREDA). (…)
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Présidentielle en Argentine: «Milei a su canaliser la colère des Argentins vis-à-vis de la classe politique» (entretien avec Denis Merklen / RFI)
Quarante ans après la fin de la dictature, les Argentins ont élu un président d’extrême droite, ce 19 novembre. Le discours anti-système et anti-caste de Javier Milei semble avoir plu, dans un pays en pleine crise économique et ses 140% d’inflation et 40% de la population en dessous du seuil de pauvreté. Entretien avec Denis Merklen, sociologue, professeur à l’université Sorbonne nouvelle – Paris III, directeur de l’Institut des hautes études d’Amérique latine (IHEAL).
Argentine : retour sur la victoire de Javier Milei (Christophe Ventura / IRIS)
Le 19 novembre 2023, le candidat d’extrême droite Javier Milei a remporté les élections présidentielles en Argentine avec 56% des voix, face à Sergio Massa. Comment expliquer cette victoire ? Alors que Javier Milei n’a aujourd’hui aucune majorité au Congrès argentin, comment gouvernera t-il ? Quel sera l’impact de son élection sur la position de l’Argentine sur la scène internationale ?
Autant d’enjeux sur lesquels revient Christophe Ventura, directeur de recherche à l’IRIS et responsable du Programme Amérique latine/Caraïbe, dans le cadre de ses “Chroniques de l’Amérique latine”
L’ouragan Milei. Les sept clés de l’élection argentine ((Mariano Schuster et Pablo Stefanoni /Nueva Sociedad / Traduction par Contretemps)
Le libertarien Javier Milei a remporté l’élection présidentielle argentine avec 55,7 % des voix contre 44,3 % pour le péroniste Sergio Massa, soit une marge beaucoup plus importante que ce que prévoyaient les sondages. En l’espace de deux ans, cet outsider aligné sur l’extrême droite mondiale est passé des studios de télévision, où il était connu pour son style excentrique et ses cheveux indisciplinés, à la Casa Rosada [la Maison Rose est le siège du pouvoir exécutif argentin]. Comment l’Argentine en est-elle arrivée à cette situation apparemment impossible il y a quelques mois ? Pour la première fois dans l’histoire du pays, un homme sans expérience de gestion, sans maire ni gouverneur et sans représentation significative au Congrès est devenu président.
1/ Javier Milei, un homme sans expérience politique, connu pour ses discours anti-keynésiens virulents et son mépris pour la « caste » politique, a exprimé, lors des élections argentines, une sorte de mutinerie électorale anti-progressiste. Ce processus a certes des particularités locales, mais il exprime un phénomène plus large qui transcende le pays qui vient de l’élire. Si les raisons du non-conformisme qui a conduit une partie des citoyens à voter pour Milei peuvent être trouvées, dans de nombreux cas, dans des fondements économiques, l’expansion du libertarianisme est également liée à un phénomène global d’émergence de droites alternatives avec des discours anti-statu quo qui capturent le malaise social et le rejet des élites politiques et culturelles. L’expansion de la droite n’est pas toujours justifiée par des raisons économiques. L’extrême droite crée des clivages en fonction des réalités locales et se développe également dans les pays à haut niveau de prospérité. Milei a intégré de nombreux discours de ces droites radicales mondiales, souvent de manière non digérée, comme celui qui postule que le changement climatique est une invention du socialisme ou du « marxisme culturel », ou celui qui souligne que nous vivons sous une sorte de néo-totalitarisme progressiste.
Dans une large mesure, le phénomène Milei s’est développé à partir de la base et a longtemps échappé à l’attention des politologues – et des élites politiques et économiques elles-mêmes – et a réussi à teinter le mécontentement social d’une idéologie « paléolibertarienne » sans aucune tradition en Argentine (l’offre crée sa propre demande). Ses slogans « La casta tiene miedo » (La caste a peur) ou « Viva la libertad, carajo » (Vive la liberté, merde) se mêlent à une esthétique rock qui éloigne Milei de la rigidité des vieux libéraux-conservateurs.
Son discours s’inscrit dans un esprit de « Qu’ils s’en aillent tous », à tel point qu’il a réussi à faire de ce slogan, lancé en 2001 contre l’hégémonie néolibérale, le cri de guerre de la nouvelle droite.
2/ Économiste mathématicien, à l’origine défenseur du libéralisme classique, Milei s’est converti vers 2013 aux idées de l’école autrichienne d’économie dans sa version la plus radicale : celle de l’Américain Murray Rothbard. L’essor politique de Milei a été porté par son style flamboyant, son discours nauséabond contre la « caste » politique et un ensemble d’idées ultra-radicales identifiées à l’anarcho-capitalisme et méfiantes à l’égard de la démocratie.
Depuis 2016, principalement grâce à ses apparitions télévisées, ses présentations de livres, ses vidéos sur Youtube ou ses conférences publiques dans les parcs, Milei a réussi à générer une forte attraction auprès de nombreux jeunes, qui se sont mis à lire divers auteurs libertariens et sont devenus sa première base de soutien. Après son saut en politique en 2021, lorsqu’il est entré à la Chambre des députés, il a obtenu un soutien socialement transversal, qui incluait les quartiers populaires. C’est là que son discours, qui semble sortir de La Grève (titre original en anglais : Atlas Shrugged, littéralement : « Atlas haussa les épaules ») d’Ayn Rand, se connecte à l’entrepreneuriat populaire et à l’ambivalence – parfois radicale – de ces secteurs à l’égard de l’État. La pandémie et les mesures de confinement de l’État ont également nourri plusieurs des dynamiques pro-« liberté » qu’incarne Milei. (…)
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Leer en español : El huracán Milei. Siete claves de la elección argentina (Mariano Schuster et Pablo Stefanoni /Nueva Sociedad)
Javier Milei élu président : l’Argentine à la tronçonneuse ? (débat présenté par Stéphanie Antione / France 24)
Qui est Javier Milei, le nouveau président de l’Argentine ? Et que prévoit-t-il pour son pays auquel il promet la “fin de la décadence” ? Le candidat de “La liberté avance” a obtenu une victoire éclatante avec 55,6 % des voix face contre le “péroniste” Sergio Massa. Ce polémiste de plateaux de télévision, novice en politique, se montre résolu à “tronçonner” les services de “l’État ennemi” et à “dollariser” l’économie. Javier Milei est aussi contre l’avortement et un climatosceptique assumé.
- Mathilde GUILLAUME
- Maricel RODRIGUEZ- BLANCO, Maîtresse de conférences en sociologie à l’Institut Catholique de Paris
- Jean-Jacques KOURLIANDSKY, Chercheur à l’IRIS sur les questions ibériques
- Carlos QUENAN, Économiste, Vice-Président de l’Institut des Amériques
- Humberto CUCCHETTI, Chercheur au CONICET
Argentina y la motosierra del neofascismo ultraliberal (Marco Consolo)
En América Latina no se detiene la ola de derecha y del neo-fascismo del siglo XXI, ese fascismo neoliberal 2.0 “de traje y corbata”, y por momentos violento, que por ahora parece imparable.
En la segunda vuelta de las elecciones presidenciales, Javier Milei con su partido La Libertad Avanza se impuso con contundencia con el 55,69% (14.476.462 votos), frente al 44,30% (11.516.142) de Sergio Massa, actual ministro de Economía, a quien la mayoría de los votantes pasó factura con una participacion del 76% del electorado.
La tercera economía de América Latina atraviesa tiempos difíciles, con una inflación de tres dígitos (143% en un año), un 40% de la población por debajo del umbral de pobreza, el 10% en indigencia, un nivel de endeudamiento preocupante y una moneda en serios apuros. La población argentina se enfrenta a precios que suben cada semana, mientras que el salario mínimo es de 146.000 pesos (400 dólares), pero sólo para los asalariados. Los alquileres se disparan y ha reaparecido el trueque, como en la traumática crisis de 2001, mientras crece el crimen organizado y la presencia del narcotráfico con sus tentáculos en la política. Y según un estudio de la Universidad de Buenos Aires publicado a principios de año, el 68% de los jóvenes de 18 a 29 años emigraría si pudiera.
En este contexto, era difícil ganar con un candidato como Massa, actual ministro de Economía, y su 44% de apoyo se debió más al voto “anti-Milei” que a su escaso consenso.
La crisis económica y social, el cansancio político y el desencanto de gran parte de la población fueron los principales aliados de Milei. Tras el gobierno derechista de Mauricio Macri (2015-2019), con un saldo final de pobreza, inflación y endeudamiento récord, el tímido gobierno peronista de Alberto Fernández (2019-2023) fracasó en la redistribución de la riqueza.
Es útil y oportuno recordar que el país está bajo la pesada hipoteca de las condiciones leoninas del Fondo Monetario Internacional (FMI), al que Argentina está devolviendo penosamente un gigantesco préstamo de 44.000 millones de dólares concedido en 2018 al gobierno ultra-conservador de Mauricio Macri.
La palabra mágica del “cambio” y la eliminación de la “casta política parasitaria” funcionó una vez más en los debates televisados y en los algoritmos del Big data y de las redes sociales que sembraron el odio y la violencia irracional.
El resultado ha sido el “voto castigo” y “el voto bronca” de una población al límite de sus fuerzas, contra una gestión económica del actual gobierno que no ha sabido dar respuestas a una crisis que se agudiza. Así, la mayoría de los votantes optó por un “cambio radical” con Milei, un personaje profundamente misógino, que propone la venta de órganos, la eliminación del Banco Central, la dolarización de la economía y la privatización de la salud y la educación (que, sin embargo, dependen en parte de las provincias), de la TV y la Radio Pública y también la Agencia Estatal de Noticias Télam, en nombre de la “libertad de mercado”. (…)
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Voir également le dossier de Médiapart (articles réservés aux abonnés) : Le péril Milei
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– Argentine. Le pacte Macri-Milei: vers un «macrismo 2.0» et / ou un saut dans le vide… le 19 novembre (Pablo Stefanoni / Nueva Sociedad / Traduction À L’Encontre) 12 novembre
– Javier Milei en dix phrases choc : le paléolibertarien qui veut prendre l’Argentine / Javier Milei en diez frases: el paleolibertario que quiere tomar Argentina (Pablo Stefanoni / Le Grand Continent / fr.esp) (24 septembre)