🇦🇷 Argentine à quelques jours du second tour de la présidentielle (revue de presse)


Après le premier tour qui a eu lieu le dimanche 22 octobre, les Argentins éliront leur nouveau président le 19 novembre. Sergio Massa et Javier Milei sont au coude à coude dans les sondages. C’est l’élection la plus serrée en Argentine depuis des décennies et la plus importante, à bien des égards.

Javier Milei et Sergio Massa. Photos : AFP – Luis Robayo

Au premier tour de l’élection présidentielle, le 22 octobre, Javier Milei avait obtenu 30 % des voix, arrivant derrière Sergio Massa, ministre de l’Économie du gouvernement sortant, qui obtenait 36%, mais devant Patricia Bullrich, du principal parti d’opposition, qu’on donnait pourtant gagnante quelques mois auparavant. Patricia Bullrich, et l’ancien président Mauricio Macri (2015-2019) ont tous deux apporté leur soutien au libertarien Milei pour le second tour. Javier Milei a qualifié de simples « excès » les crimes contre l’humanité perpétrés pendant la dernière dictature (1976-1983).


Présidentielle en Argentine : saut dans le vide ou continuité ? (Décryptage / RFI)

Les Argentins éliront dimanche (19 novembre 2023) leur président pour un mandat de quatre ans. Un scrutin très incertain : les deux candidats sont au coude à coude. Sergio Massa, le ministre de l’Économie du gouvernement actuel, de centre gauche, affrontera Javier Milei, ultra-libéral et populiste. Deux hommes au style et au parcours radicalement opposés.

L’affiche de l’actuel ministre de l’Économie Sergio Massa est placardée dans les rues de Buenos Aires, à l’approche du second tour de l’élection présidentielle, le 19 novembre 2023. © Agustín Marcarian / REUTERS

Le premier est issu du sérail et se pose en rassembleur, le second se présente en candidat anti-système et envisage de renverser la table, de casser l’État qu’il rend responsable de tous les maux du pays. Le scrutin se déroule dans un contexte d’hyper-inflation : la hausse des prix a atteint 143% sur un an, un des indices les plus élevés au monde.

Entretien avec Maricel Rodriguez Blanco, enseignante-chercheuse, maîtresse de conférences en Sociologie à l’Institut catholique Paris et spécialiste de l’Argentine, à écouter ici ou ci-dessous


Présidentielle en Argentine : Sergio Massa prend le dessus lors du débat télévisé (Anaïs Dubois / Les Échos / 13 novembre)

Alors que les Argentins élisent dimanche leur président pour un mandat de quatre ans, les sondages ne parviennent pas à départager l’ultralibéral Javier Milei, dont les propositions inquiètent, et le ministre de l’Economie, Sergio Massa.

C’est la dernière ligne droite pour l’actuel ministre de l’Économie, Sergio Massa, et son rival ultralibéral Javier Milei, tous deux candidats à la présidence de l’Argentine. A une semaine du second tour dimanche prochain, et tandis que les sondages ne parviennent pas à les départager, ils se sont affrontés lors d’un débat télévisé organisé dans la prestigieuse faculté de droit de l’Université de Buenos Aires, le 12 novembre.

Sergio Massa, pourtant ministre de l’Économie dans un pays qui doit faire face à une inflation de 138 % sur les douze derniers mois, et où 40 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, sort grand gagnant de cet exercice. Lors du débat, il est parvenu à éviter de défendre son bilan en poussant Javier Milei dans ses retranchements sur ses principales promesses électorales, et en pointant du doigt la personnalité souvent agressive et instable du libéral.

Dans une Argentine divisée face à deux propositions politiques radicalement différentes, le ministre de l’Economie s’est également clairement adressé aux quelque 10 % d’indécis qui vont décider de l’issue du scrutin dimanche. « C’est toi ou moi. Qui va gouverner l’Argentine ? Lequel y est le mieux préparé ? » a répété Sergio Massa à plusieurs reprises, mettant en avant l’inexpérience de Javier Milei, député seulement depuis 2021, en opposition avec sa longue trajectoire politique. […] Javier Milei a qualifié de simples « excès » les crimes contre l’humanité perpétrés pendant la dernière dictature (1976-1983). Et sa colistière, Victoria Villarruel, préoccupe. Fille, petite-fille et nièce de militaires, celle qui devrait avoir à sa charge les portefeuilles de la Défense et de la Sécurité en cas de victoire de Milei voit dans ces crimes une réponse aux attentats commis par les organisations armées d’extrême gauche dans les années 1970. (…)

(…) Lire la suite de l’article ici


Présidentielle argentine: Massa et Milei s’opposent rudement à une semaine du scrutin (Théo Conscience / RFI / 12 novembre)

À tout juste une semaine du second tour de l’élection présidentielle en Argentine, Sergio Massa et Javier Milei ont débattu en direct à la télévision le 12 novembre au soir. Un débat d’autant plus important que l’actuel ministre de l’Économie de centre gauche et le candidat ultralibéral et antisystème sont au coude-à-coude dans les sondages.

Les candidats à la présidentielle argentine Sergio Massa et Javier Milei durant le débat, organisé à l’université de Buenos Aires, dimanche 12 novembre 2023. © Luis Robayo, Reuters

Ce dimanche 12 novembre au soir, les Argentins ont vu deux candidats et deux visions diamétralement opposées de la place de l’État dans la société. Pour l’ultralibéral Javier Milei, l’État est la source du problème, pas la solution : « Nous avons un taux de pauvreté de 45% et nous sommes au bord de l’hyperinflation. Cela se résout grâce au marché, à la propriété privée, avec des prix fixés librement et sans intervention de l’État. »

Face aux velléités de privatisation de Javier Milei, Sergio Massa se fait le défenseur des services publics, de la santé et de l’éducation gratuite, et confronte directement son adversaire : « Allez-vous, oui ou non, rendre l’université payante », lui demande-t-il. « Rien n’est gratuit », lui répond le candidat ultralibéral. Sergio Massa insiste avec ses question par « oui » ou par « non ». Et fait perdre son sang-froid à Javier Milei qui le traite de menteur…

(…) Lire la suite ici et écouter le podcast ci-dessous


Élection présidentielle en Argentine : duel entre Javier Milei et Sergio Massa au second tour (France 24 / 10 novembre)

Le premier tour des élections présidentielles argentines a donné lieu à une surprise de taille : le candidat antisystème Javier Milei et le ministre de l’Économie Sergio Massa se sont qualifiés pour le second tour, qui se déroulera le 19 novembre. Quelles leçons tirer du premier tour ? Quelles répercussions sur la vie politique du pays ? Javier Milei peut-il s’imposer ?

Nous en parlons avec Gaspard Estrada, directeur exécutif de l’OPALC (Observatoire politique de l’Amérique latine et des Caraïbes) et Maricel Rodriguez-Blanco, maîtresse de conférences en sociologie à l’Institut catholique de Paris.

Débat sur France 24

En Argentine, l’environnement grand absent de la campagne présidentielle (Flora Genoux / Le Monde)

Alors que le pays subit de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique, l’un des deux candidats, l’ultralibéral Javier Milei, affiche un discours ouvertement climatosceptique.

Une affiche pour la campagne électorale du ministre de l’économie et candidat à la présidentielle de l’Argentine, Sergio Massa, à Saladillo, province de Buenos Aires, le 9 novembre 2023. Luis Robayo / AFP

Sur près d’une heure trente de débat présidentiel, dimanche 12 novembre, l’environnement a occupé exactement vingt-deux secondes de temps de parole et n’a fait l’objet d’aucune approche thématique. Les candidats en lice pour le second tour du scrutin, prévu dimanche 19 novembre, le ministre argentin de l’économie, Sergio Massa (centre gauche), et l’ultralibéral Javier Milei ont confronté leur vision du pays lors d’un duel très suivi, les sondages les donnant au coude-à-coude. A l’instar de leur campagne, l’économie a largement dominé le débat, alors que l’Argentine fait face à une inflation asphyxiante (143 % sur un an), un taux de pauvreté affectant 40 % de la population et une dette de 45 milliards de dollars (41,6 milliards d’euros) que le pays doit rembourser au Fonds monétaire international (FMI).

« Les politiques nourrissent l’idée que sortir de la crise et réussir la transition énergétique sont deux objectifs antagonistes, alors que ce sont des axes complémentaires et qu’il faut agir au plus vite », souligne Pia Marchegiani, directrice adjointe de la Fondation de l’environnement et des ressources naturelles (FARN). Elle fait référence aux derniers travaux du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, le GIEC, qui appellent à réduire le pic des émissions de gaz à effet de serre au plus tard en 2025, afin de limiter le réchauffement à 1,5 °C. En Argentine, 31e pays émetteur de CO2 au monde, les sujets environnementaux sont traditionnellement absents du débat politique. Si la mobilisation progresse parmi les activistes et les ONG de défense de l’environnement, l’absence de représentation politique de l’écologie demeure un obstacle majeur.

Pourtant, le pays subit de plein fouet les conséquences du dérèglement climatique. De 2019 à 2023, il a connu une sécheresse historique, également alimentée par le phénomène météorologique La Niña, qui a mis à terre l’économie de ce pays, très dépendant du secteur agricole. (…)

(…) Lire la suite de l’article (réservé aux abonné.e.s) ici


Voir également :
– Argentine. Le pacte Macri-Milei: vers un «macrismo 2.0» et / ou un saut dans le vide… le 19 novembre (Pablo Stefanoni / Nueva Sociedad / Traduction À L’Encontre)

– Argentine : les effets inattendus d’un vote défensif (Claudio Katz / Jacobin / Traduction par Contretemps)
– Premier tour en Argentine : les analyses de Christophe Ventura, Marco Terrugi, Gaspard Estrada, Mariano Schuster et Pablo Stefanoni
– Argentine : vers un second tour entre le péronisme et l’extrême droite (revue de presse et premières analyses)

– Javier Milei en dix phrases choc : le paléolibertarien qui veut prendre l’Argentine / Javier Milei en diez frases: el paleolibertario que quiere tomar Argentina (Pablo Stefanoni / Le Grand Continent / fr.esp)
– Argentine : comment expliquer l’ascension du libertarianisme d’extrême droite ? (Mariano Schuster et Pablo Stefanoni – Nueva Sociedad / Traduction par Robert March – Contretemps)