🇦🇷 Argentine : vers un second tour entre le péronisme et l’extrême droite (revue de presse et premières analyses)


Le résultat du premier tour électoral réalisé le 22 octobre en Argentine montre une remontée du péronisme et ouvre un nouveau scénario pour le second tour du 19 novembre, entre le péroniste Sergio Massa et le libertarien d’extrême-droite Javier Milei. Massa a obtenu un score inattendu de 36,6%; Milei, de La Libertad Avanza (LLA), a stagné à 30%; et Patricia Bullrich, de l’alliance de centre-droit Juntos por el Cambio, s’est effondrée à 23,8%.


Le ministre de l’Économie sortant, 51 ans, est arrivé en tête du premier tour de la présidentielle argentine dimanche 22 octobre, avec 36,6 % des voix, malgré un bilan décrié (taux d’inflation à 137 % en rythme annuel, 40 % de pauvres). Il sera opposé à Javier Milei, le candidat libertarien, qui a rassemblé 30 % des suffrages en promettant de couper l’État « à la tronçonneuse ». Milei confirme sa performance des primaires d’août (il gagne même 500 000 voix), mais son score est inférieur à ce que lui promettaient les sondages. Quant à la troisième candidate, Patricia Bullrich, à la tête d’une plate-forme associant des droites plus ou moins radicales, a fortement décroché (23,8 %). Une partie de ses voix s’est reportée sur Milei, mais aussi sur le candidat de droite Juan Schiaretti, qui a décroché 6,8 % des voix. La candidate trotskiste Myriam Bregman n’a obtenu que 2,7 % des voix, victime collatérale d’un vote tactique d’une majorité de l’électorat progressiste en faveur de Massa (pour éviter un duel Milei-Bullrich).

En outre, 130 députés nationaux et 43 parlementaires du Mercosur ont été élus dans les 24 districts (les 23 provinces et la ville autonome de Buenos Aires) et 24 sénateurs dans huit provinces. Concernant l’assemblée nationale, à l’issue de ces élections, il y aura 109 sièges (42%) pour Unión por la Patria, 93 (36%) pour Juntos por el Cambio , et 38 (14%) pour La Libertad Avanza. Détail de ces résultats ici (en espagnol).

Trois jours après s’être qualifié pour le second tour, Milei a reçu mercredi 25 octobre le soutien de Patricia Bullrich, la candidate de la droite traditionnelle, qui est arrivée en troisième position. Un ralliement qui a généré un profond malaise au sein de la coalition de centre droit.

Milei disputera donc le second tour, le 19 novembre, face à l’actuel ministre de l’Économie. Un duel inédit entre un outsider et une force politique historique vieille de soixante-dix ans. Revue de presse.


Présidentielle en Argentine : favori des sondages, l’ultralibéral d’extrême droite Javier Milei arrive finalement deuxième (Libération / AFP)

Le candidat «antisystème» est devancé par le ministre de l’Économie, le centriste Sergio Massa, au terme du scrutin du dimanche 22 octobre. Le second tour est prévu pour le 19 novembre.

Le populiste d’extrême droite Javier Milei a voté dimanche 22 octobre à Buenos Aires. (Mario De Fina/AP)

Un ministre de l’Économie centriste, Sergio Massa, et un ultralibéral «antisystème» qui veut «tronçonner» l’État, Javier Milei, s’affronteront en novembre au second tour de l’élection présidentielle en Argentine, dans un duel entre deux visions antagonistes du pays. Sergio Massa, 51 ans, candidat du bloc gouvernemental (centre gauche), a surmonté le handicap d’une économie en souffrance, d’une inflation record à 138 %, pour arriver en tête du premier tour dimanche avec 36,6 % des voix, selon l’autorité électorale, avec plus de 97 % des votes décomptés. Il devance l’économiste «anarcho-capitaliste» – comme il se définit – Javier Milei, 53 ans, qui avec 30 %, confirme sa percée depuis son irruption sur la scène politique il y a deux ans, mais en deçà de ce que les sondages prédisaient.

La candidate du bloc d’opposition (centre droit) Patricia Bullrich, une ex-ministre de la Sécurité, protégée de l’ancien président libéral Mauricio Macri (2015-2019), est éliminée, avec 23,8 %.

Ereintés par le surendettement et l’inflation, les Argentins votaient dimanche entre la tentation d’un candidat «antisystème» et la certitude de lendemains difficiles. Rarement depuis le retour de la démocratie, il y a quarante ans, un scrutin n’avait été aussi incertain dans le pays où l’inflation atteint des niveaux parmi les plus élevés au monde. Quelque 35,8 millions d’électeurs renouvelaient aussi dimanche la moitié des députés et un tiers du Sénat. (…)

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En Argentine, un second tour de l’élection présidentielle entre Sergio Massa, ministre de l’économie sortant, et Javier Milei, économiste « anarcho-capitaliste » (Le Monde / AFP)

Le ministre de l’Économie, Sergio Massa, et l’économiste ultralibéral « antisystème » Javier Milei sont arrivés en tête, dimanche 22 octobre, du premier tour de l’élection présidentielle argentine et disputeront le second tour le 19 novembre, selon des résultats officiels partiels.

Sergio Massa, 51 ans, candidat du bloc gouvernemental (centre gauche) a surmonté le handicap d’une inflation record, arrivant en tête avec 35,9 % des voix. Mariana Nedelcu / REUTERS

Sergio Massa, 51 ans, candidat du bloc gouvernemental (centre gauche) a surmonté le handicap d’une inflation record, arrivant en tête avec 35,9 % des voix, devant Javier Milei, 53 ans, à 30,5 %, qui confirme sa percée depuis son irruption sur la scène politique il y a deux ans, selon les chiffres communiqués par l’Autorité électorale, avec 76 % des votes comptés.

Rarement depuis le retour de la démocratie il y a quarante ans scrutin aura été aussi incertain pour l’Argentine, troisième économie d’Amérique latine à l’inflation chronique, désormais parmi les plus élevées au monde (138 % sur un an).

Un « trumpiste » au second tour

Javier Milei, économiste ultralibéral « anarcho-capitaliste », comme il se décrit, qui promet de « tronçonner » l’Etat, admire Donald Trump et nie la responsabilité de l’homme dans le changement climatique, a renversé la table en deux ans à peine en politique, au point de se trouver en tête des intentions de vote.

« Nous sommes préparés à faire le meilleur gouvernement de l’histoire », a déclaré M. Milei, un polémiste surgi des plateaux de télévision en 2021. Il suit depuis un fil rouge « dégagiste », contre la « caste parasite », selon lui les péronistes (centre gauche) et les libéraux qui alternent au pouvoir depuis vingt ans. « Qu’ils s’en aillent tous, qu’il n’en reste plus un ! », a-t-il lancé en clôture de campagne.

Selon les sondages, qui l’ont sous-estimé par le passé, M. Milei, 53 ans, était crédité d’environ 35 % d’intentions de vote, devant Sergio Massa (30 % à 31 %), ministre de l’économie de 51 ans et candidat du bloc gouvernemental (centre gauche), et Patricia Bullrich (26 %) de l’alliance d’opposition (centre droit), une ex-ministre de la sécurité de 67 ans sous le président libéral Maurico Macri (2015-2019). Pour être élu au premier tour, un candidat doit obtenir au moins 45 % des voix, ou 40 % mais avec 10 points d’avance sur le deuxième.

Massa, ministre de l’inflation, « plus politique que technicien »

Il peut paraître stupéfiant que le ministre d’une économie surendettée, à l’inflation parmi les plus élevées du monde (138 %) et dont la monnaie dévisse, soit qualifié pour le second tour. C’est tout l’art de Sergio Massa, 51 ans, élégant et amène avocat de formation, mais homme politique à temps plein depuis vingt-cinq ans, d’avoir tracé son sillon au point d’apparaître comme la moins mauvaise option pour un exécutif impopulaire.

Centriste, jadis libéral, il fut chef de cabinet de la présidente péroniste Cristina Kirchner, puis candidat à l’élection présidentielle en 2015 contre ces mêmes péronistes, avant de se rallier à eux. En 2022, il s’est vu confier un « super ministère », pompier au chevet d’une économie en soins intensifs. (…)

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Argentine: le ministre de l’Économie Massa et l’ultralibéral Milei au second tour (RFI)

Après avoir créé la sensation mi-août en remportant les primaires obligatoires à l’élection présidentielle, le favori des sondages Javier Milei est finalement arrivé en deuxième position dimanche, derrière le candidat péroniste de centre-gauche Sergio Massa, qu’il affrontera au second tour, le 19 novembre prochain.

Les partisans du ministre argentin de l’Économie célèbrent les résultats devant le siège de son parti à Buenos Aires le 22 octobre 2023. AFP – Juan Mabromata

Selon des résultats encore provisoires, Sergio Massa, 51 ans et candidat du bloc gouvernemental, a surmonté le handicap d’une économie en souffrance et est arrivé en tête de l’élection présidentielle du dimanche 22 octobre avec 36,6% des voix, devant Javier Milei, 53 ans. Un résultat qui a pris tout le monde de court, rapporte notre correspondant à Buenos Aires, Théo Conscience. À commencer par Javier Milei lui-même, qui rêvait à voix haute ces derniers jours d’être élu président dès dimanche soir. Il doit finalement se contenter d’une qualification au second tour au goût amer, crédité de 30% des suffrages. Ce qui signifie qu’il n’a quasiment pas amélioré son score depuis les primaires obligatoires mi-août, alors que son concurrent Sergio Massa a récolté plus de 3 millions de voix en plus.

Malgré une inflation galopante à 138% annuel qui n’en finissait pas de battre des records ces derniers mois, l’actuel ministre de l’Économie a réussi à convaincre les électeurs de voter pour lui dimanche. Pris de court par la percée électorale de Javier Milei aux primaires obligatoires, le candidat péroniste a réussi à mobiliser l’appareil électoral de son parti et a multiplié les mesures en faveur du pouvoir d’achat ces dernières semaines. Dimanche soir, il a immédiatement adopté un ton rassembleur, en promettant de former un gouvernement d’unité nationale en cas de victoire. 

Discours fédérateur

Devant des milliers de militants, réunis devant son QG de campagne, Sergio Massa a tenu un discours très fédérateur. « Nous avons progressé de près de 15 points entre les primaires et aujourd’hui. Je veux nous inviter à comprendre que l’Argentine de l’avenir est l’Argentine de l’union entre la campagne et l’industrie, entre l’intérieur et la ville, a-t-il lancé. C’est l’Argentine du développement des chemins de fer, des entrepreneurs et des travailleurs, assis à la même table pour construire, grâce à la somme du capital et du travail, plus de développement argentin. Je veux que vous sachiez que je vais travailler au cours des 30 prochains jours afin de consolider l’idée qu’un gouvernement d’unité nationale est possible. »

Javier Milei a quant à lui estimé que deux tiers des Argentins avaient voté contre le parti au pouvoir, et a tendu la main à la droite traditionnelle de Juntos por el cambio, dont la candidate Patricia Bullrich, une ex-ministre de la Sécurité et protégée de l’ancien président libéral Mauricio Macri (2015-2019), est arrivée en troisième position avec 23,8% des voix. 

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Argentine : le ministre de l’Économie Massa et l’ultralibéral Milei au second tour (France 24)

Les Argentins ont porté, dimanche, le candidat antisystème Javier Milei (30 % des voix) et le ministre de l’Économie Sergio Massa (36,6 %) au second tour de l’élection présidentielle, selon des résultats partiels communiqués par l’Autorité électorale. Ils se départageront le 19 novembre.

Reportage de France 24

Argentine : Javier Milei et Sergio Massa, deux visions radicalement différentes de l’économie (France 24)

Sergio Massa, le ministre de l’Économie sortant, a créé la surprise en arrivant en tête du premier tour de la présidentielle argentine. Il devance le candidat populiste libertarien, Javier Milei. Qualifiés pour le second tour, le 19 novembre, ils ont deux visions radicalement différentes de l’économie. Sergio Massa prône la continuité et le renforcement des aides sociales. Son adversaire veut passer les dépenses publiques à la tronçonneuse. 

La Chronique de l’éco de France 24

Argentine : second tour de la présidentielle, duel entre deux visions antagoniques (Flora Genoux / TV5 Monde)

L’affiche du second tour de la présidentielle en Argentine est connue. Face à face, le centriste Sergio Massa, l’actuel ministre de l’Économie arrivé en tête et Javier Milei un ultralibéral “antisystème”. Ces deux visions antagoniques du pays s’affronteront le 19 novembre prochain.

Reportage de TV5 Monde

Présidentielle en Argentine: Milei reçoit le soutien de Bullrich, l’opposition implose (Théo Conscience / RFI)

En Argentine, c’est un soutien de poids pour le candidat ultralibéral à la présidentielle Javier Milei. Trois jours après s’être qualifié pour le second tour avec 30% des suffrages, il a reçu mercredi 25 octobre le soutien de Patricia Bullrich, la candidate de la droite traditionnelle, qui est arrivée en troisième position avec 23,8% des voix dimanche. Un ralliement qui a généré un profond malaise au sein de la coalition de centre droit.

Patricia Bullrich. Photo : AP – Natacha Pisarenko

« Nous nous sommes pardonnés. » Après avoir été accusée d’être une « meurtrière » par Javier Milei pendant la campagne, Patricia Bullrich a annoncé ce 25 octobre qu’elle le soutiendrait pour le second tour. Un choix par défaut, destiné à éviter une victoire de l’actuel ministre de l’Économie péroniste de centre gauche Sergio Massa, qui est arrivé en tête du 1ᵉʳ tour dimanche avec 36% des voix.

« Avec Javier Milei, nous avons des différences, a déclaré Patricia Bullrich. Mais nous sommes confrontés au dilemme du changement ou de la continuité mafieuse. La majorité des Argentins a choisi le changement, et nous faisons partie de ce changement. »

Patricia Bullrich a précisé qu’elle ne parlait pas au nom de la coalition de Juntos por el cambio, mais en tant que candidate ayant reçu les suffrages de plus de six millions d’Argentins. Quelques heures plus tard, Gerardo Morales, figure de l’aile modérée de la coalition de centre droit, l’a accusée de mettre l’avenir du pays en danger en soutenant Javier Milei. (…)

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En Argentine, le péroniste Sergio Massa limite l’avancée de l’extrême droite à l’élection présidentielle (Flora Genoux / Le Monde)

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Présidentielle en Argentine : sur fond de crise, l’ultraconservateur et populiste Javier Milei se qualifie au second tour (Romain Migus / L’Humanité)


Voir également : Premier tour en Argentine : les analyses de Christophe Ventura, Marco Terrugi, Gaspard Estrada, Mariano Schuster et Pablo Stefanoni


Pour rappel consulter notre revue de presse de la semaine dernière Vers le premier tour de la présidentielle et des législatives en Argentine