🇭🇹 Chaos à Haïti : où sont les responsables ? (entretien avec Jean-Marie Théodat / France Culture)


L’ONU a alerté en début de semaine sur la situation haïtienne, estimant que le pays s’approchait du “point de non-retour” et déplorant le silence des puissances face au “chaos”. Quelles réponses apporter à cette spirale sans fin de violences et d’instabilité politique ? D’où l’aide doit-elle venir ?

Un policier patrouille lors d’une manifestation contre l’insécurité et la violence à Port-au-Prince, Haïti, le 26 mars 2025 ©Maxppp – Mentor David Lorens / EPA

Pour comprendre la situation chaotique à Haïti, Jean-Marie Théodat rappelle que “Haïti comme un trou noir dans la Caraïbe, c’est-à-dire un pays par lequel circule toute une économie souterraine, une économie qui, de la Floride à la Colombie, constitue un circuit mortifère par lequel circulent de la drogue, des armes, des munitions et peut-être aussi des trafics d’organes qui ont fait d’Haïti une sorte de passoire […]  Le petit état de la Caraïbe est la proie d’une pieuvre internationale qui a jeté son dévolu sur les institutions, faisant d’Haïti une sorte de victime expiatoire dont on ne sait quel crime que nous aurions commis.”

Pour la population haïtienne, l’une des solutions est de fuir vers la République dominicaine malgré la nouvelle politique du gouvernement : “Depuis le mois d’octobre 2024, le président Louis Sabinader a mis en place un programme d’expulsion de 10 000 Haïtiens par semaine. C’est-à-dire un demi-million par an, ce qui, du point de vue des normes internationales, relève d’un déni de la dignité humaine parce que ce sont des gens parfois installés depuis plusieurs générations qui, sur un simple délit de faciès, se voient attrapés dans la rue, embarqués dans des camions grillagés et remis aux autorités haïtiennes, quitte à découvrir après coup que c’était un Dominicain, noir de peau, que l’on avait embarqué par erreur.” (…)

(…) Écouter le podcast de l’entretien ici